lundi 5 mars 2012

MALAGASY et non malgache.

                                   TANIN-TARANAKA. L'horizon est la lisière de mes rizières



Ci-après, extrait de l’ouvrage en cours d’écriture « SAHALANITRA, l’horizon est la lisière de mes rizières. », chapitre V. Tous droits réservés.

« Nous sommes à peine au tout début du troisième millénaire. Aucune nation au monde ne nous installera sur les hautes marches du podium si nous ne renforçons dès aujourd’hui nos préparatifs, de la pépinière à la catégorie des vétérans. S’il est utile de savoir d’où on vient, il sera plus judicieux de savoir où aller. Alors commençons par savoir qui nous sommes, ou tout au moins où nous en sommes.

Quand on parle de malgachéité en philosophie, c’est pour évoquer l’Être malgache. Cette malgachéité précède la malgachitude qui désigne l’ensemble des valeurs culturelles et spirituelles ainsi que la prise de conscience de l’appartenance à cet ensemble.

Evoquer le  «maha-malagasy », est-ce faire référence à la table des valeurs culturelles et spirituelles ainsi qu’à la prise de conscience afférente ? Ou à l’Être malagasy dans le sens ontologique du terme ? 

Autrement dit, continuerons-nous à nous contenter de soulever distraitement le voile du côté de la vision du monde ou allons-nous enfin scruter du côté de la source grâce à la réflexion philosophique ?

Répondre à ces questions-clés, peut-être hermétiques pour les uns et futiles pour les autres, nous aidera à établir le domaine de définition du « tanin-taranaka » pour en faire un concept véritablement opératoire. Les ignorer, c’est nous condamner à demeurer tels que nous sommes aujourd’hui : une bête sans tête en pleine léthargie.

La pensée malagasy naîtra dans la mesure où nous pensons enfin malagasy. Ce qui équivaut à penser en malagasy même quand on s'exprime dans une langue d’emprunt tel que le français, l’anglais ou le mandarin. Nous ne devons plus nous suffire de l’inter-culturalité qui se limite au contact entre différentes cultures. Ce serait nous empêtrer dans des règles artificielles de bienséance dont celle de l’orthodoxie syntaxique propre à une langue donnée, entre autres.

Nous avons intérêt à nous engager dans la trans-culturalité avec ce que cela suppose de qualité d’échange pour asseoir des relations mutuellement enrichissantes entre deux cultures a priori différentes. Ce qui équivaut, en ce qui nous concerne, à mûrir de plus en plus pour être tout de suite ce que nous voulons devenir. Abandonnons au siècle passé notre mauvaise habitude de plus réagir qu’agir. Découvrons désormais les secrets de la pro-action.

Commençons déjà par nous débarrasser de notre maquillage démodé de « rajakom-bazaha » comme le dirait le poète Jean Narivony. Au moins pour deux raisons. La première, nous sommes las de marcher à quatre pattes pour décider d’avancer enfin debout, même sur nos kiranyl et nos kapapneu. La seconde, les vazaha ne sont plus ce qu’ils étaient pour nous donner toujours envie de les singer. D’ailleurs, d’autres conquérants ne cognent-ils déjà à nos portes ?

Délibérément, tout le long de ce livre, nous écrivons malagasy au lieu de malgache. Les vibrations énergétiques de ces mots ne sont pas semblables. Les fréquences engendrées, non plus. Et donc, les résultats obtenus par leur utilisation. Le vocable malagasy est authentique et armé pour la pro-action. Son ersatz malgache, superficiel et auto-lesté de rétroaction.

Notre recommandation : si nous voulons enfin rayonner de toute notre dimension ontologique pour exister à l’échelle mondiale, il est grand temps de nous appeler Malagasy dans toutes les langues du monde entier et non Malgaches. Aussi est-il impératif de dire et d’écrire malagasy et non malgache même dans le cadre de la francophonie. »

Fin de l’extrait.


Antsirabe, 05 mars 2012


RABEARISON Roland Dieu Donné Vahömbey