lundi 23 décembre 2013

JOYEUX CŒUR DE NOËL !

J’ai toujours milité publiquement pour la paix et la non-violence. Que ce soit en 1991 entre Zafy et Ratsiraka, à l’antenne quotidienne de la Radio-Madagasikara. Ou en 2002 entre Ratsiraka et Ravalomanana, sur les ondes matinales de Radio-Mada. Et depuis 2009, entre Ravalomanana et Rajoelina.

 Quand j’avais proposé dès mi-2009 de brandir le Saina Fotsy, la bannière blanche en faveur de la paix universelle, personne n’a suivi. Beaucoup ont même peut-être ri. Par provocation citoyenne, je m’étais engagé pour les présidentielles à mes seuls frais ainsi que risques et périls pour symboliser concrètement la voie médiane de la paix pour la prospérité. Jamais de toute ma vie, défaite ne fut aussi belle.

Que je me fasse traiter de tous les noms m’importe peu quand aujourd’hui, à travers leurs déclarations intempestives de victoire avant la lettre et de dévalorisation des rouages du processus électoral, des inconscients préparent manifestement l’opinion publique aux éventualités d’un pogrom pour satisfaire leur orgueil politicard… Je refuse de me taire. Non à toute complicité passive et silencieuse. Donc, criminelle !

C’est très simple. Qu’on se mette à la place des minorités vulnérables, les cibles les plus faciles de toute manipulation abjecte de violences aveugles au nom d’un populisme assassin. Autant stigmatiser d’office tous ceux qui ont faciès d’étranger où qu’ils puissent se trouver. Et rayer de la surface du pays tous ceux qui osent penser hors des carcans partisans.

Est-ce faire contre-courant que de désirer ardemment la paix pour voir enfin arriver la prospérité ? Bonté de bonté, faisons régner la sérénité. Pour qu’il y ait tranquillité autour de nous, installons d’abord le calme en nous. C’est ainsi qu’un Cœur de Noël se crée.

Merci d’avoir la patience de parcourir les lignes ci-après. Il s’agit d’extraits d’un livre intitulé « Le Dalaï-lama parle de Jésus » (1). Début de citation.

AIME TON ENNEMI, Evangile de Matthieu 5, 38-48

« Vous l’avez appris : il a été dit : Œil pour œil, dent pour dent. Mais moi je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui l’autre aussi. Si quelqu’un veut te citer en justice pour avoir ta tunique, abandonne-lui aussi ton manteau. Si quelqu’un veut te contraindre à faire un mille avec lui, fais-en deux. Donne à qui te demande, et n’esquive pas celui qui veut t’emprunter.

Vous l’avez appris : il a été dit : Tu aimeras ton prochain, et tu pourras haïr ton ennemi. Mais moi je vous dis : Aimez vos ennemis. [Faites du bien à ceux qui vous haïssent], priez pour ceux qui vous [maltraitent et vous] persécutent. Vous serez ainsi les fils de votre Père du ciel, qui fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons, et fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous n’aimez que ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains même n’en font-ils pas autant ? Si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens n’en font-ils pas autant ? Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait. » [Matthieu, 5, 38-48.] 

Le contexte chrétien

Le Sermon sur la Montagne se présente dans les premières pages de l’Evangile de Matthieu qui est le premier des quatre Evangiles. Comme tous les autres, il a été écrit et doit être lu non pas comme un compte rendu historique mais comme l’expérience de la Résurrection appliquée à l’histoire. Les Evangiles, par conséquent, se comprennent à la lumière de la résurrection. Le mot évangile en grec (evangelon) signifie « bonne nouvelle ».

L’auteur de chaque Evangile (l’« évangéliste ») envisage la vie et l’enseignement de Jésus sous un angle qui lui est propre parce qu’il s’adressait à un public différent. D’où la diversité des Evangiles qui, avant d’être consignés par écrit (en grec) furent d’abord des traditions orales (en araméen). Ainsi, le livre de Matthieu fut probablement écrit pour un groupe de chrétiens d’origine juive, environ cinquante ans après la mort et la résurrection de Jésus.

Ce passage est extrait du Sermon sur la montagne, un enseignement de Jésus qui figure dans deux Evangiles (Matthieu et Luc). Les bouddhistes penseront au Sermon du parc aux cerfs du Bouddha. Le Sermon sur la montagne fut prêché par Jésus en plein air devant une foule nombreuse. Il contient la quintessence de son enseignement éthique et religieux. Il souligne par exemple l’importance de dépasser la stricte observance extérieure du rite pour accéder à la religion du cœur.

Pour la première partie de ce passage, Jésus demande à ceux qui le suivent de ne pas chercher à se venger de ceux qui leur font du mal. Cette idée se démarque de l’ancienne loi de la vengeance en vigueur dans tout le Proche-Orient. Jésus va même jusqu’à dire que nous ne devons pas résister à ceux qui nous font du mal. Dans le style juif typique, par l’exagération, il accentue son propos en déclarant que nous devons tendre l’autre joue et toujours donner ce que l’on nous demande. Ses adeptes sont incités non seulement à céder, mais à donner plus qu’il ne nous est demandé.

L’allusion à la tunique et au manteau se comprend mieux quand on sait que le paysan palestinien de l’époque ne portait pas d’autre vêtement.

Le principe de non-résistance et d’abandon ne pouvait pas être affirmé plus clairement. Néanmoins, ces enseignements ont donné lieu par la suite à maintes rationalisations.

La seconde partie de ce passage traite de l’amour des ennemis. Le « prochain » désigne tout homme du village ou du groupe. L’« ennemi » désigne une personne qui vous fait du mal ou un simple étranger. Aimer son prochain familier, donc, ne suffit pas. Ce n’est pas ainsi que l’on réalise la pleine vocation humaine qui est d’être « comme Dieu ».

Les premiers penseurs chrétiens ont affirmé que Dieu s’était fait homme pour que l’homme puisse devenir Dieu. Cet enseignement de Jésus montre que nous devenons « fils de Dieu » en aimant tout homme aussi impartialement que Dieu l’aime. La perfection de Dieu est sans limite et la perfection humaine doit le devenir également. Le mot hébreu correspondant à « parfait » signifie « entier » ou « intégral ». C’est l’amour des ennemis qui garantit l’intégrité de la vie humaine.

Les « publicains », ou collecteurs d’impôt, collaboraient avec les forces romaines qui occupaient la Palestine, tout comme le Tibet est aujourd’hui occupé. »

Fin de citation. A toutes et à tous,

Joyeux Cœur de Noël !

Antsirabe, 23 décembre 2013.

RABEARISON Roland Dieu Donné Vahömbey.


(1)   «Le Dalaï-lama parle de Jésus ». Une perspective bouddhiste sur les enseignements de Jésus. Titre original : « The good heart ». Présentation de Jean-Paul Ribes ; Préface de Robert Kiely ; Introduction du père Laurence Freeman O.S.B. ; Traduit de l’anglais par Dominique Lablanche. Editions J’ai lu, 1996, pp. 200-203.




mercredi 18 décembre 2013

Favori vs Challenger (Suite & Fin).

Nous sommes à la veille des élections tant attendues des présidentielles et des législatives. L’ordinaire reprend sa routine que nous souhaitons tous voir s’agrémenter d’un maximum d’extra dès que le nouveau régime sera opérationnel. Est-ce simplement voeu pieux en cette période de miracles de Noël ?

Que nous manquerait-il pour y croire ? Avoir la foi. S’émerveiller de tout avec un regard d’enfant. Que la paix, l’harmonie et l’amour comblent de joie les cœurs innocents ! Que le bonheur emplisse chaque foyer de gratitude à l’aune de ce qui s’y donne !!

Souvenons-nous. Tout gouvernant n’a rang que de challenger passager, donc provisoire. Nous, les administrés, sommes les vrais favoris. C’est nous qui accordons licence aux gouvernants qui sauront mériter notre élan de confiance.

Toute réflexion faite, abandonnons la formule « Favori vs Challenger ». Trop ordinaire ! A cette option désuète, substituons une équation où les miracles de Noël sont logiquement en gestation: « Favoris & challengers ».

Notre message se veut limpide. Souhaitons-nous voir les miracles, à commencer par ceux de Noël, s’installer à demeure en nous et chez nous ? Libérons-leur donc le maximum d’espace. Donnons pour mieux recevoir. Aimons avant d’être aimé. Vidons-nous de toute poubelle. Créons-nous un cœur de Noël.

Peu importe le nom de notre prochain Président de la République. Faisons vœu de lui prêter main forte dès qu’il sera élu.

Merci. Merci pour lui. Merci pour Noël, aussi.

Antsirabe, 19 décembre 2013.

RABEARISON Roland Dieu Donné Vahömbey


P.S : 
Finalement, aucune occasion ne s’est offerte, à l’ex-candidat que je suis, de rencontrer en aparté les deux finalistes. Alea jacta est.

Mon intégrité reste saine. Ma liberté de penser demeure sauve. Mon cri du coeur de ce jour aura jailli avec son naturel habituel. Celle d’un renaissant Noël.

jeudi 12 décembre 2013

Favori vs Challenger (Suite)

AVANT-PROPOS


Dans leur édition en soirée du 10 décembre, les journalistes de la station TV Plus, « Mahita volana alohan’ny biby (alohan’i Habib ?) », révèlent : « Fantatra izao fa mangataka hiaraka amin’ny Hery Vaovao koa i Vahömbey. » D’où cette station aurait-elle tenu un aussi gentil petit scoop, non-recoupé selon les règles du métier mais qui buzze désormais dans les chaumières ? Mystère !

Jusqu’à ce jour, l’auteur de ces lignes n’a pas encore fait de déclaration publique, ni dans un sens ni dans l’autre. Seules des démarches de demande d’audience pour un échange de vues, sans promesse d’engagement, ont été effectuées. Dommage que les accès directs auprès des principaux concernés soient fortement verrouillés. Surtout du côté de Jean Louis Robinson dont la cour politique est si prompte à la suffisance. Par contre, nettement plus de civilité du côté de Hery Rajaonarimampianina. Il reste à faire coïncider les agendas pour un éventuel tête-à-tête.

Votre serviteur a des idées à partager et des valeurs à défendre auprès de celui qui accordera son attention à ce qu’il représente comme idéaux et talents ainsi que moyens et ressources. Il votera pour le candidat dont l’état d’esprit lui semblera le plus ouvert, et la démarche assez pragmatique pour remplir, fût-ce en partie, les attentes de ses sympathisants. Au nom du combat pour la justice sociale, il saura assumer son choix le jour où ce sera à faire.

Avant de sortir de sa réserve d’usage, il s’astreint à un délai de réflexion pour parachever en toute conscience ses séances d’observation. Plateau de choix pour ce faire que les prestations des finalistes hier soir à la TVM  lors du débat sur la diplomatie et les relations internationales !

POINT DE VUE

Autant avertir les lecteurs que les propos suivants n’auront valeur que d’opinions qui, selon la formule consacrée, n’engagent que leur auteur. Celui-ci adoptera la conjugaison à la première personne pour laisser, tel un chroniqueur, libre cours à ses appréciations forcément subjectives. L’exercice consiste à profiler les intervenants à coup de décryptage d’expressions, d’attitudes et de comportements. Faut-il rappeler qu’il s’agit du prochain numéro un du pays et donc d’une personnalité d’une  extrême importance, théoriquement modèle et référence par excellence ?

Difficile de demeurer de marbre devant le navrant spectacle à sens unique d’hier soir. Désolant par rapport à l’enjeu, le sujet, l’assistance et le décor ! Et cette cavalière manière du candidat prétendument favori d’infantiliser le grand public téléspectateur ! Rien de tangible côté fond. Pratiquement tout dans la généralité, la harangue et la remontrance !! Et comble d’inélégance pour une prestation de ce niveau, après l’accolade de toutes les hypocrisies au sortir du plateau, oublier manifestement de saluer les hôtes modérateurs-animateurs. Dont une dame ! Avant de se rattraper lourdement.

Ce n’était que la deuxième fois. La première, c’était dans les locaux de la TVM la semaine dernière. A moins bien sûr que ce n’ait été franchement délibéré. Le bon sens étant la chose la moins partagée du monde, largement en-dessous de la goujaterie. De quoi sincèrement se poser des questions si jamais ce candidat-là franchit le second tour des élections. Il aurait, en définitive, largement de qui tenir puisque son mentor était lui-même champion toutes catégories du genre à l’époque de sa puissance.

SACRILEGE

Inventorions aussi ce trait d’esprit singulièrement déplacé dans un contexte culturel spécifiquement malagasy: écorcher le nom d’un vis-à-vis. Nom familial, par-dessus le marché. Le comble est de le faire sciemment. Basse offense s’il en est, surtout pour une récidive. Prononcer carrément RajaonarimampiONONA en lieu et place de RajaonarimampiANINA.

Oser le faire dans des circonstances identitaires usuelles équivaut à détrousser l’honneur pour provoquer la guerre. Etait-ce donc le but de Monsieur Jean Louis Robinson ? Désolé ! Ce serait trop …, trop méconnaître les règles de cette terre où le cordon ombilical ne se jette pas dans les poubelles des cliniques mais respectueusement s’enterre. De préférence, en-dessous de la pierre plate du seuil de la maison ancestrale.

Pour le malagasy, le nom est plus qu’une simple appellation pratique pour distinguer un individu au sein d'une multitude ou d'une perpétuation généalogique. Il représente le connecteur symbolique avec la matrice tellurique. C’est le nom qui porte l’individu et non l’inverse. Sacré, un nom ne se prononce pas à tort et à travers comme Jean Louis Robinson a osé le faire en public face à Hery Rajaonarimampianina. Trop désinvolte comme bévue de la part d’un individu à la conquête d’une dimension statutaire aussi exceptionnelle que celle d’un Président de la République !

INDIGENE

Trop peu de sang indigène coule-t-il peut-être dans ses veines pour afficher autant d’indélicatesse vis-à-vis des moeurs de cette terre d’accueil de ses ancêtres migrants sur le tard ? Les travaux forcés des chemins de fer d’antan ne sont sujets de fierté que pour les héritiers du bon côté de la barrière. Ils ne le sont du tout, mais alors pas du tout pour les autres. C’est-à-dire pratiquement pour toute descendance de la population soumise au joug de la servitude colonialiste. Et cela, même sous couvert d’un beau slogan de raccommodage. Ou de racolage, c’est selon. Du genre « Ny vahoaka aloha » dont l’interprétation peut prêter à toutes les controverses, tendancieuses à volonté en fonction du contexte.

Y aura-t-il de quoi s’étonner si Jean Louis Robinson s’agrippe à la seule alternative de cogestion quand on lui parle du devenir des Iles Eparses ? Surtout quand son vis-à-vis ose se prononcer pour l’appropriation, quitte à user de tournures diplomatiques pour s'y résoudre ! Au public connaisseur de trancher.

Quant à la question de son appartenance à une loge et de ce que cela laisse supposer, personne ne sera dupe de sa réponse évasivement détachée. A moins que ce genre de scellage ne soit aussi facilement cassable qu’il le prétende. Encore une fois, au public averti de trancher. D’ailleurs, la coïncidence du sommet France-Afrique avec le décès de Nelson Mandela constitue en soi tout un symbole. Une riante facétie dont seule l’Histoire connaît l’alchimie.

BOOMERANG

Trop occupé à vouloir asséner des manchettes assassines à son adversaire décidé à encaisser stoïquement, le candidat Robinson n’a cessé de resservir à son public les pires reflets de sa quotidienneté. Il sera parvenu à ses fins avec ses réchauffés à la file. Dégoûter ! Ce dont il se sera peu douté est qu’à force d’être ramené au passé par le collet, le public se met à se réveiller sans forcément regarder dans le sens que, lui, il souhaitait.

La question des pitoyables redevances minières, par exemple. Les négociations dataient-elles de quel régime déjà ? A force de secouer les démons de la haine contre le régime des putschistes, il fera dégringoler les cadavres en train de pourrir dans les placards de son propre camp. La part de passé qu’il tient à maquiller est loin d’être aussi reluisante qu’il l'assure sinon nous n’en serions pas là aujourd’hui. Les cinq années de la Transition n'y auraient pas suffi. La débâcle a commencé bien avant. Depuis l'Annexion. Y compris, l’époque Ravalomanana. Les argumentaires sont là, il suffit de les exhumer.

Si nous semblons aussi ruinés, c’est aussi à cause de la guerre d’usure interminable entre deux bénéficiaires de coups d’Etat. Le premier, celui de 2002 et le second, de 2009. Sauf que Ratsiraka a laissé Ravalomanana gouverner en paix. N’en déplaise aux détracteurs de l’un comme aux thuriféraires de l’autre, Rajoelina n’avait pu profiter d’une telle largesse de la part d’un Ravalomanana excessivement rancunier. Telle est aussi la vérité.

REÏ

Ces cinq dernières années, tout en oeuvrant pour le sursaut citoyen et la non-violence tel que le prouvent mes quelques 200 articles publiés dans ce blog-ci et diffusés sur les réseaux sociaux, je n’ai jamais cessé de revendiquer les élections. Enfin, ce volet-là sera bientôt bouclé. Notre pays aura un régime légalement constitué pour avancer vers le progrès. 

J’attendrai de rencontrer personnellement  Hery Rajaonarimampianina pour savoir si nos visées respectives ainsi que nos modalités de fonctionnement peuvent s’ajuster. Si non, je demeurerai dans l’opposition.

Au point où j’en suis, je ne voterai pas pour Jean Louis Robinson. Le personnage public qu’il est en train d’afficher, ne ressemble guère au sempaï devant lequel le kohaï que je suis, ne manquera jamais de s'incliner pour le reï.

Antsirabe, 12 décembre 2013

RABEARISON Roland Dieu Donné Vahömbey

vendredi 6 décembre 2013

Favori vs Challenger.

Les paris sont ouverts. Mesdames et messieurs, faites vos jeux !

Sans vouloir verser dans l’irrévérence, ce chapô met à nu l’arrière-plan du plateau de la TVM du 04 décembre dernier en soirée. Premier face-à-face entre les finalistes des présidentielles. En lice pour cet événementiel à fort audimat, messieurs Hery Rajaonarimampianina et Jean-Louis Robinson.

Hery Rajaonarimampianina a choisi de se montrer placide et pragmatique dans une posture toute didactique. Clarté et concision auront été ses maîtres-mots au risque de paraître, par moments, plutôt hiératique. Voire quelque peu sur la défensive face aux assauts frontaux, parfois d’ordre personnel, assénés sans arrêt par le camp adverse. Finalement, sa tactique d’esquive active - toujours avancer dans la périphérie de l’axe - lui aura certainement fait gagner du terrain dans l’appréciation d’un public sensible aux démonstrations d’habileté discursive. Sa démarche est claire. Délibérément prospectiviste.

Après s'être sentencieusement dépensé en formalités d’usage sur les bienfaits de la concorde et la nécessité de la réconciliation, Jean Louis Robinson a mis en branle ses salves offensives. Son fil conducteur pour la soirée : rouleau compresseur contre la Transition. Aussi s’est-il montré franchement frondeur, presque querelleur. Son choix tactique aura-t-il été de s’imposer un show de redresseur de torts devant l’éternel que personne ne s’en offusquera. Sauf qu’à croire certaine étiquette, il s’agit désormais du second tour. Et donc, d’un palier où il serait plutôt question de séduction fondée sur la qualité d’enchaînement des propositions. Mais, bon.

La majesté de l’enjeu serait-il à rappeler ? L’honneur de la nation ? La dignité des enfants de la nation ? La refondation de la république, quatrième du nom ? Sans avoir à chercher loin : sortir de la gadoue des crises cycliques où tous les régimes successifs, sans exception, ont noyé au fil du temps l'idée même de nation.

Aussi le public serait-il en droit d'attendre de la série de face-à-face entre les deux meilleurs candidats, un peu plus de hauteur de vue que lors du galop d’essai et de la foire d’empoigne du premier tour. La phase actuelle des présidentielles mériterait bien un peu plus de doigté dans la mesure et de justesse dans le ton, non ? Sinon, dommage ! Vraiment dommage que les débats d’idées, tant attendus, puissent se bazarder à coup de criées, volées et écrans de fumée.

Ceci dit, qu’à cela ne tienne ! A défaut de joutes lumineuses, au moins le public averti aura-t-il pu commencer à profiler celui qu’il élira Président. En effet, hors de question de se réfugier derrière un vote nul ou blanc, ou pire encore de faire acte d’abstention. Le pays a assez souffert depuis x-temps de la valse-hésitation de ses citoyens plus prompts à critiquer qu’à s’engager. Fût-ce dans le seul acte d’un vote suffisamment réfléchi pour être assumé.

Vivement, le second face-à-face ! D’ici-là, le personnel de notre chaîne nationale saura, gageons-le, trouver les moyens de se familiariser avec son nouvel environnement technologique. Au moins, pour épargner à son public le calvaire auditif d’avant-hier soir. Et surtout pour ménager certaines précieuses humeurs. Présidentiables, de surcroît.

Antsirabe, 06 décembre 2013.

RABEARISON Roland Dieu Donné Vahömbey.

mercredi 27 novembre 2013

« La culture est le fondement nécessaire de tout développement authentique. »

Ainsi débute le 41ème principe du document de référence U N E S C O. Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles, Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet - 6 août 1982 que nous évoquons dans notre Lettre ouverte au futur Président de la Quatrième République de Madagascar.

Afin d’agrémenter la lecture de ce document officiel et nourrir la réflexion autour de ses assertions, nous suggérerons des illustrations musicales entre les différents passages. En effet, jamais les sujets qui y sont soulevés comme autant d’évidence n’auront été aussi d’actualité à Madagasikara qu'aujourd’hui, à la veille du second tour des présidentielles.

A toutes fins utiles, ci-après le lien pour télécharger directement le document. Servons-nous en comme canevas pour décrypter les programmes politiques des candidats en lice. Votons pour celui qui saura s'intéresser à notre conviction : « La culture est le fondement nécessaire de tout développement authentique. »


________________________________


U N E S C O. Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles, Conférence mondiale sur les politiques culturelles, Mexico City, 26 juillet - 6 août 1982

Le monde a subi ces dernières années de profondes transformations. Les progrès de la science et de la technique ont modifié la place de l'homme dans le monde et la nature de ses relations sociales. L'éducation et la culture, dont la signification et la portée se sont considérablement élargies, sont essentielles pour un authentique développement de l'individu et de la société.

De nos jours, bien que les possibilités de dialogue se soient accrues, la communauté des nations doit également faire face à de sérieuses difficultés économiques, l'inégalité entre les pays va croissant, de multiples conflits et de graves tensions menacent la paix et la sécurité.

Aussi est-il aujourd'hui plus urgent que jamais de resserrer la collaboration entre les nations, de garantir le respect du droit d'autrui et d'assurer l'exercice des libertés fondamentales de l'homme et des peuples et de leur droit à l'autodétermination. Plus que jamais, il est urgent d'élever dans l'esprit de chaque individu les "défenses de la paix" qui, comme l'affirme l'Acte constitutif de l'Unesco, peuvent l'être notamment par l'éducation, la science et la culture.
________________________________

« Imagine », Playing For Change : http://www.youtube.com/watch?v=bvFLKyAGzzI
________________________

Avec la tenue à Mexico de la Conférence mondiale sur les politiques culturelles, la communauté internationale a décidé de contribuer effectivement au rapprochement des peuples et à une meilleure compréhension entre les hommes. C'est pourquoi, en exprimant l'espoir d'une convergence ultime des objectifs culturels et spirituels de l'humanité, la Conférence convient :

- que, dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances,

- et que la culture donne à l'homme la capacité de réflexion sur lui-même. C'est elle qui fait de nous des êtres spécifiquement humains, rationnels, critiques et éthiquement engagés. C'est par elle que nous discernons des valeurs et effectuons des choix. C'est par elle que l'homme s'exprime, prend conscience de lui-même, se reconnaît comme un projet inachevé, remet en question ses propres réalisations, recherche inlassablement de nouvelles significations et crée des oeuvres qui le transcendent.
_______________________________

« Stand by me », Playing For Change: http://www.youtube.com/watch?v=Us-TVg40ExM
_____________________________________

En conséquence, la Conférence affirme solennellement les principes suivants, qui doivent régir les politiques culturelles :

IDENTITÉ CULTURELLE

1. Toute culture représente un ensemble de valeurs unique et irremplaçable puisque c'est par ses traditions et ses formes d'expression que chaque peuple peut manifester de la façon la plus accomplie sa présence dans le monde.

2. L'affirmation de l'identité culturelle contribue donc à la libération des peuples. Inversement, toute forme de domination nie ou compromet cette identité.

3. L'identité culturelle est une richesse stimulante qui accroît les possibilités d'épanouissement de l'espèce humaine en incitant chaque peuple, chaque groupe à se nourrir de son passé, à accueillir les apports extérieurs compatibles avec ses caractéristiques propres et à continuer ainsi le processus de sa propre création.

4. Toutes les cultures font partie du patrimoine commun de l'humanité. L'identité culturelle d'un peuple se renouvelle et s'enrichit au contact des traditions et des valeurs des autres peuples. La culture est dialogue, échange d'idées et d'expériences, appréciation d'autres valeurs et traditions ; dans l'isolement, elle s'épuise et meurt.

5. L'universel ne peut être posé abstraitement par aucune culture particulière ; il émerge de l'expérience de tous les peuples du monde affirmant chacun son identité. Identité culturelle et diversité culturelle sont indissociables.
_________________________________

« Sittin’ on the dock of the bay », Playing For Change : http://www.youtube.com/watch?v=Es3Vsfzdr14
______________________________________

6. Loin d'entraver la communion dans les valeurs universelles qui unissent les peuples, les particularités culturelles la favorisent. La reconnaissance du fait que des identités culturelles multiples se côtoient là où coexistent des traditions différentes constitue donc l'essence même du pluralisme culturel.

7. La communauté internationale considère de son devoir de veiller à préserver et à défendre l'identité culturelle de chaque peuple.

8. Tout cela appelle des politiques culturelles de nature à. protéger, encourager et enrichir l'identité et le patrimoine culturel de chaque peuple, et à instaurer le respect et l'estime les plus absolus pour les minorités culturelles et les autres cultures du monde. L'humanité s'appauvrit lorsque la culture d'un groupe déterminé est méconnue ou détruite.

9. Il faut reconnaître l'égalité en dignité de toutes les cultures et le droit de chaque peuple et de chaque communauté culturelle d'affirmer, de préserver et de voir respecter son identité culturelle.
_____________________

« Redemption song », Playing For Change : http://www.youtube.com/watch?v=55s3T7VRQSc
_________________________________

DIMENSION CULTURELLE DU DÉVELOPPEMENT

10. La culture constitue une dimension fondamentale du processus de développement et contribue à renforcer l'indépendance, la souveraineté et l'identité des nations. La croissance a souvent été conçue en termes quantitatifs, sans que soit prise en compte sa nécessaire dimension qualitative, c'est-à-dire la satisfaction des aspirations spirituelles et culturelles de l'être humain. Le développement authentique a pour but le bien-être et la satisfaction constante de tous et de chacun.

11. Il est indispensable d'humaniser le développement, qui doit avoir pour finalité ultime la personne considérée dans sa dignité individuelle et sa responsabilité sociale. Le développement suppose que chaque individu et chaque peuple aient la possibilité de s'informer, d'apprendre et de communiquer son expérience.

12. Pour donner à tous les hommes l'occasion de se forger un meilleur destin, il convient d'adapter en permanence le rythme du développement.

13. Un nombre toujours croissant de femmes et d'hommes souhaitent un monde meilleur. Ils recherchent non pas seulement la satisfaction des besoins essentiels mais aussi l'épanouissement de l'être humain, son bien-être, et sa coexistence dans la solidarité avec tous les peuples. Leur objectif n'est pas la production, le gain ou la consommation en soi, c'est leur pleine réalisation individuelle et collective, et la préservation de la nature.

14. L'homme est à l'origine du développement ; il en est aussi la fin.

15. Toute politique culturelle doit retrouver le sens profond et humain du développement. Des modèles nouveaux s'imposent. Et c'est dans le domaine de la culture et de l'éducation qu'il nous faudra les trouver.

16. Un développement équilibré ne peut être assuré que par l'intégration des données culturelles dans les stratégies qui visent à le réaliser ; par conséquent, ces stratégies devraient toujours prendre en compte le contexte historique, social et culturel de chaque société.
____________________________

« A better place », Playing For Change : http://www.youtube.com/watch?v=ZVHOqrw3Jks
_____________________________________

CULTURE ET DÉMOCRATIE

17. L'article 27 de la Déclaration universelle des droits de l'homme stipule : "Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer auprogrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent." Les Etats doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour atteindre cet objectif.

18. La culture émane de la communauté tout entière et c'est à elle qu'elle doit retourner : ni sa production, ni ses bienfaits ne sauraient être l'apanage d'élites. La démocratie culturelle repose sur la participation la plus large de l'individu et de la société au processus de création de biens culturels et aux décisions qui concernent la vie culturelle, de même qu'à la diffusion et à la jouissance de la culture.

19. Il s'agit, surtout, d'ouvrir de nouvelles voies à la démocratie en assurant l'égalité des chances dans les domaines de l'éducation et de la culture.

20. Il faut décentraliser géographiquement et administrativement la vie culturelle, en veillant à ce que les institutions responsables soient mieux informées des préférences, des choix et des besoins de la société dans le domaine de la culture. Il est donc essentiel de multiplier les occasions de dialogue entre la population et les organismes culturels.

21. La démocratisation de la culture exige, tout d'abord, la décentralisation de l'accès aux loisirs et aux arts. Une politique culturelle démocratique apportera à toutes les communautés et à toute la population la possibilité de jouir des chefs-d'oeuvre artistiques.

22. Afin de garantir la participation de tous les individus à la vie culturelle, il faut éliminer les inégalités qui découlent notamment de l'origine et de la position sociale, de l'éducation, de la nationalité, de l'âge, de la langue, du sexe, des convictions religieuses, de la santé ou de l'appartenance à des groupes ethniques minoritaires ou marginaux.
__________________________

« Be in love », Playing For Change: http://www.youtube.com/watch?v=KrkWKdkN-CM
____________________________

PATRIMOINE CULTUREL

23. Le patrimoine culturel d'un peuple s'étend aux oeuvres de ses artistes, de ses architectes, de ses musiciens, de ses écrivains, de ses savants, aussi bien qu'aux créations anonymes, surgies de l'âme populaire, et à l'ensemble des valeurs qui donnent un sens à la vie. Il comprend les œuvres matérielles et non matérielles qui expriment la créativité de ce peuple : langue, rites, croyances, lieux et monuments historiques, littérature, oeuvres d'art, archives et bibliothèques.

24. Tout peuple a le droit et le devoir de défendre et de préserver son patrimoine culturel, puisque les sociétés trouvent leur identité dans les valeurs qui sont pour elles une source d'inspiration créatrice.

25. Le patrimoine culturel a été souvent endommagé ou détruit par négligence ainsi que par les processus d'urbanisation, d'industrialisation et de pénétration technologique. Mais plus inacceptables encore sont les atteintes portées au patrimoine culturel par le colonialisme, les conflits armés, l'occupation étrangère et les valeurs imposées de l'extérieur. Toutes ces actions contribuent à rompre les liens unissant les peuples à leur passé et à effacer celui-ci de leur mémoire. Ce sont la préservation et l'appréciation de leur patrimoine culturel qui permettent donc aux peuples de défendre leur souveraineté et leur indépendance et, par là même, d'affirmer et de promouvoir leur identité culturelle.

26. La restitution à leurs pays d'origine des oeuvres qui leur ont été retirées de façon illicite est un principe fondamental des relations culturelles entre les peuples. A cet égard, les instruments, accords et résolutions internationaux existants pourraient être renforcés pour en accroître l'efficacité.
_________________________

« War/No more trouble », Playing For Change: http://www.youtube.com/watch?v=fgWFxFg7-GU&list=RDlw1kwnnpTw0
__________________________

CRÉATION ARTISTIQUE ET INTELLECTUELLE ET ÉDUCATION ARTISTIQUE

27. L'épanouissement de la culture est indissociable tout autant de l'indépendance des peuples que de la liberté des individus. La liberté d'opinion et d'expression est indispensable à l'activité créatrice de l'artiste et de l'intellectuel.

28. Il est indispensable de créer des conditions sociales et culturelles propres à faciliter, stimuler et garantir la création artistique et intellectuelle, sans aucune discrimination de caractère politique, idéologique, économique et social.

29. Le développement et la promotion de l'éducation artistique supposent non seulement l'élaboration de programmes spécifiques propres à éveiller la sensibilité artistique et à aider les groupes ou institutions de création et de diffusion, mais aussi la promotion d'activités de nature à sensibiliser l'opinion publique à l'importance sociale de l'art et de la création intellectuelle.
_____________________________

« Higher ground », Playing For Change: http://www.youtube.com/watch?v=3hGSqqhhokE&list=RDlw1kwnnpTw0
____________________________

RAPPORTS DE LA CULTURE AVEC L'ÉDUCATION, LA SCIENCE ET LA COMMUNICATION

30. Le développement global de la société exige des politiques complémentaires dans les domaines de la culture, de l'éducation, de la science et de la communication, afin d'établir un équilibre harmonieux entre le progrès technique et l'élévation intellectuelle et morale de l'humanité.

31. L'éducation est par excellence un moyen de transmission des valeurs culturelles nationales et universelles et doit permettre d'assimiler les connaissances scientifiques et techniques sans porter atteinte aux capacités et aux valeurs des peuples.

32. Il faut aujourd'hui une éducation globale et novatrice, visant non seulement à informer et à transmettre, mais aussi à former et à renouveler ; une éducation qui permette aux élèves de prendre conscience des réalités de leur temps et de leur milieu, qui favorise l'épanouissement de la personnalité, qui enseigne l'autodiscipline, le respect d'autrui, la solidarité sociale et internationale, qui prépare à l'organisation et à la productivité, à la production de biens et de services vraiment nécessaires ; qui incite au renouvellement et stimule la créativité.

33. Il importe de revaloriser les langues nationales comme véhicules du savoir.

34. L'alphabétisation est une condition indispensable du développement culturel des peuples.

35. L'enseignement des sciences et de la technologie doit avant tout être conçu comme un processus culturel de développement de l'esprit critique, et être incorporé aux systèmes éducatifs en fonction des exigences du développement des peuples.
________________________

« One love », Playing For Change : http://www.youtube.com/watch?v=EXDYIvFF_GY
__________________________

36. La circulation libre et la diffusion plus large et mieux équilibrée de l'information, des idées et des connaissances, qui constituent quelques-uns des principes d'un nouvel ordre mondial de l'information et de la communication, impliquent le droit de toutes les nations non seulement de recevoir mais aussi de transmettre des messages culturels, éducatifs, scientifiques et technologiques.

37. Les moyens de communication modernes doivent faciliter l'information objective sur les tendances culturelles qui peuvent être observées dans les différents pays, sans pour autant porter préjudice à la liberté créatrice et à l'identité culturelle des nations.

38. Les progrès technologiques de ces dernières années ont entraîné l'essor des industries culturelles. Quelle que soit leur organisation, celles-ci jouent un rôle important dans la diffusion des biens culturels. Dans leurs activités internationales, cependant, elles méconnaissent souvent les valeurs traditionnelles de la société, et suscitent des espoirs et des aspirations qui ne correspondent pas aux besoins réels de son développement. D'autre part, l'absence, surtout dans les pays en développement, d'industries culturelles nationales peut entraîner dépendance culturelle et aliénation.

39. Il est donc indispensable d'appuyer l'implantation d'industries culturelles, grâce à des programmes d'aide bilatérale ou multilatérale, dans les pays où elles font défaut, en veillant dans tous les cas à ce que la production et la diffusion des biens culturels répondent aux exigences du développement global de chaque société.

40. Les moyens de communication modernes jouent aujourd'hui un rôle fondamental en matière d'éducation et de diffusion culturelle. La société doit donc s'efforcer d'utiliser les techniques nouvelles de production et de communication de façon à les mettre au service d'un authentique développement individuel et collectif et à favoriser l'indépendance des nations en préservant leur souveraineté et en consolidant la paix dans le monde.
_______________________

« Don’t worry », Playing For Change : http://www.youtube.com/watch?v=tAjFnJuk1Aw
____________________________

PLANIFICATION, ADMINISTRATION ET FINANCEMENT DES ACTIVITÉS CULTURELLES

41. La culture est le fondement nécessaire de tout développement authentique. La société doit déployer des efforts importants en vue de planifier, d'administrer et de financer les activités culturelles. Il convient, à cet effet, de prendre en considération les besoins et les problèmes de chaque société tout en veillant à assurer la liberté nécessaire à la création culturelle tant dans son contenu que dans son orientation.

42. Pour que le développement culturel dans les Etats membres soit effectif, il faut accroître les budgets qui y sont consacrés et utiliser des fonds de sources diverses dans la mesure du possible. Il faut également intensifier la formation de personnel pour les tâches de planification et d'administration culturelles.
_______________________

« Three little birds », Playing For Change: http://www.youtube.com/watch?v=eqqWfsIxbPo&list=RDlw1kwnnpTw0
_________________________

COOPERATION CULTURELLE INTERNATIONALE

43. Il est essentiel pour l'activité créatrice de l'homme et l'épanouissement complet de l'individu et de la société d'assurer la plus large diffusion des idées et des connaissances sur la base de l'échange et de la rencontre entre cultures.

44. Une coopération et une compréhension sous-régionales, régionales, interrégionales et internationales plus vastes en matière culturelle sont des conditions préalables à la création d'un climat de respect, de confiance, de dialogue et de paix entre les nations. Pour instaurer pleinement ce climat, il faut réduire et éliminer les tensions et les conflits actuels, arrêter la course aux armements et réaliser le désarmement.

45. La Conférence réaffirme solennellement la valeur et l'applicabilité de la Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale adoptée à sa quatorzième session, par la Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture.

46. La coopération culturelle internationale doit reposer sur le respect de l'identité culturelle, de la dignité et de la valeur de chaque culture, de l'indépendance, de la souveraineté nationale et de la non intervention. Par conséquent, les rapports de coopération entre les nations doivent éviter toute forme de subordination ou de substitution d'une culture à une autre. Il est en outre indispensable de rééquilibrer les échanges et la coopération culturels pour que les cultures les moins connues, en particulier celles de quelques pays en développement, fassent l'objet d'une plus large diffusion dans tous les pays.
____________________________

« La tierra Del Olvido », Playing For Change : http://www.youtube.com/watch?v=6exx0sB_iOA&list=RDlw1kwnnpTw0
_____________________________

47. Les échanges dans les domaines de la culture, de la science et de l'éducation doivent consolider la paix, respecter les droits de l'homme, et contribuer à l'élimination du colonialisme, du néocolonialisme, du racisme, de l'apartheid et de toute forme d'agression, de domination ou d'intervention. La coopération culturelle doit également favoriser l'instauration d'un climat international propice au désarmement, afin que les ressources humaines et les sommes énormes qui sont affectées à l'armement puissent être consacrées à des objectifs constructifs tels que des programmes de développement culturel, scientifique et technologique.

48. Il est nécessaire de diversifier et de promouvoir la coopération culturelle internationale dans un cadre interdisciplinaire et en prenant spécialement en compte la formation de personnel qualifié en matière de services culturels.

49. Il convient de stimuler, en particulier, la coopération entre pays en développement, de manière que la connaissance d'autres cultures et d'autres expériences de développement enrichisse la vie de leurs peuples.

50. La Conférence réaffirme que le facteur éducatif et culturel est un élément essentiel des efforts déployés pour instaurer un nouvel ordre économique international.
__________________________

« Groove in G », Playing For Change: http://www.youtube.com/watch?v=6LQhamwJcVY&list=RDlw1kwnnpTw0
____________________________

UNESCO

51. Dans un monde bouleversé par des conflits qui mettent en danger les valeurs culturelles des civilisations, les Etats membres et le Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture doivent multiplier leurs efforts destinés à préserver ces valeurs et approfondir leur action en faveur du développement de l'humanité. Une paix durable doit être établie pour assurer l'existence même de la culture humaine.

52. Dans cette situation, les objectifs de l'UNESCO, tels qu'ils sont définis dans son Acte constitutif, acquièrent une importante capitale.

53. La Conférence mondiale sur les politiques culturelles lance un appel à l'Unesco pour qu'elle poursuive et renforce son action de rapprochement culturel entre les peuples et les nations, et continue à accomplir la noble tâche de contribuer à ce que les hommes, au-delà de leurs diversités, réalisent le vieux rêve de fraternité universelle.

54. La communauté internationale rassemblée à cette Conférence fait sienne la devise de Benito Juarez : ''Entre les individus comme entre les nations, le respect du droit de l'autre est la paix."
________________

« Manja loatra »,  Réalisation de Andry Rarivonandrasana en 2010. 

____________________


Mesdames, mesdemoiselles et messieurs,

Merci de votre attention.