mardi 6 décembre 2011

FAMà : « L’horizon est la lisière de mes rizières »

   
Préambule

FAnambinana MAdagasikara - FAMà a toujours participé activement au processus de Transition actuellement en cours. Par choix délibéré, notre mouvement opère dans la discrétion. Quand la nécessité d’une interpellation s’impose, nous nous exprimons sans dépasser les limites d’une certaine décence.

Nous situant dans l’opposition, nous avons toujours préféré nous en tenir à un cadre non-formel. Au lieu de manifester dans la rue ou d’épaissir les rangs des bénéficiaires de mandat officiel, nous nous concentrons sur l’élaboration des propositions, projet de société et programme politique, à mettre en oeuvre durant notre unique mandat présidentiel. (1)

A ce propos, des esprits bienveillants et éclairés souhaitent nous voir dévoiler les détails des aspects techniques correspondant aux fondements de notre programme politique publié récemment. Quoique finalisés, ceux-ci ne manqueront de s’affiner sans arrêt. Pragmatisme oblige, n’est-ce pas ?

Raison supplémentaire d’éviter de les divulguer précipitamment ? Choix tactique tout ce qu’il y a d’évident. Chaque chose en son temps, nous abattrons nos cartes au fur et à mesure du cours des événements. Quoique politique signifie aussi conquête du pouvoir par voie démocratique, FAnambinana MAdagasikara - FAMà tient à se singulariser par son sens incorruptible d’une authentique éthique.

LE politique se doit d’ennoblir l’humanité et de polir la citoyenneté. A ce titre, notre engagement politique épouse la philosophie qui est « L’horizon est la lisière de mes rizières ». (2)

Félicitations

Félicitations, Messieurs le Président de la Haute Autorité de la Transition et le Premier Ministre Chef du Gouvernement, pour votre franche collaboration en vue de redresser la situation.

Félicitations à tous les membres, sans exception, du Gouvernement d’Union Nationale. Qu’ils réussissent tous leur mission d’amener à terme la Transition en oeuvrant ensemble pour la tenue, dans les meilleures conditions possibles, des élections envisagées dès mi-2009.

Félicitations à tous les membres, sans exception, du Conseil Supérieur de la Transition et du Conseil de la Transition. Que la tolérance guide avec clairvoyance leurs décisions prises au nom de toute la population. L’honneur de la Nation et le devenir du pays sont désormais entre leurs mains. Que cette responsabilité puisse être assumée avec maturité et dignité.

Félicitations à l’Opposition de remplir son rôle de contestataire politique, quand besoin est, pour sauvegarder les valeurs fondamentales démocratiques. Sa vigueur repose sur la légitimité de sa quête de justice obéissant à l’intérêt supérieur de la Nation. La dérive partisane est, pour elle, le handicap à surmonter si elle veut redonner à la politique ses lettres de noblesse.

Félicitations à la Société Civile de maintenir son rang de médiateur et d’endurcir son caractère de bâtisseur. L’éducation citoyenne, dévolue d’habitude aux associations et autres organisations spécialisées, doit par nécessité s’élargir au sein de toute la population active. Le progrès dépend du réveil du citoyen qui prend conscience de ses droits et devoirs civiques pour agir en conséquence.

Félicitations aux journalistes et aux communicateurs de tous bords d’éviter de verser dans la manipulation malsaine malgré l’ambiguïté du contexte sociopolitique. Dotés du pouvoir incommensurable de traiter les informations en fonction de leurs propres prismes, authentiquement personnels ou téléguidés par des intérêts inavoués, ils ont à considérer chaque édition et publication comme un cas de conscience des plus délicats. Faire l’équilibriste sur le fil du rasoir de la conscience, personnelle comme professionnelle, est loin d’être chose aisée.

Félicitations à la population malagasy, et aux citoyens en particulier, de faire preuve de patience et de calme exemplaires malgré les aléas d’un quotidien souhaité plus sain. Le stoïcisme affiché n’en est que plus louable face au cynisme de la situation. N’en déplaise aux théoriciens du masochisme, une telle attitude est loin de ressembler à de l’attentisme ou à un quelconque fatalisme. Sa raison profonde, à notre sens, déborde aussi des carcans trop commodément prêtés à la religion. Le recul, un de ces jours, permettra aux vrais curieux de deviner pourquoi le malagasy demeure aujourd’hui immobile et inexpressif quoique vigilant et attentif.

Disposition d’esprit

Citoyens, entretenons notre optimisme constructif. C’est une question de choix et de volonté. Soyons lucides et demeurons critiques pour circonscrire tout excès. Le nôtre autant que celui de nos semblables. Mais de grâce, abandonnons tout préjugé et toute arrière-pensée virus de la négativité.

Nous aurions mille raisons de nous révolter contre les agissements malfaisants de ceux qui, par leurs nuisances sur le plan national et au niveau international, nous malmèneraient aujourd’hui. Les exemples seraient légion. Quelle morbide satisfaction pour les actualités fortement médiatisées de nous submerger de frayeur, de tueries et de cataclysmes naturels ! Quelque part, des orgueilleux égoïstes manipulateurs, pressés de tenir le monde au creux de leurs mains, devraient bien jubiler de nous voir paniquer.

Voulons-nous leur résister et mieux encore, nous désaliéner pour nous émanciper ? Inutile dans ce cas, de garder rancoeur à leur endroit. La rancune est mauvaise conseillère. Son pire effet pervers est de nous pousser à nous entêter à scruter l’obscurité à travers des lunettes opaques. Cela ne peut que nous empoisonner, nous altérer la vision et nous pourrir la vie. C’est, en fin de compte, capituler devant leur arrogance et nous laisser moudre dans leur moulin.

De ce point de vue, méritent-ils la plus infime considération ? Si non, pourquoi épuiser déraisonnablement nos forces mentales en les transférant vers ce que nous tenons à refuser ? Si nos récriminations acharnées nous reviennent tel un boomerang pour nous acidifier outre-mesure le tube digestif, il n’y aura lieu de s’étonner. A défaut d’être positifs, soyons donc au moins neutres et effaçons-les de nos préoccupations. Ce qui, d’une part, nous soulagera d’un fardeau qui est d’abord le leur. Et de l’autre, réduira la nocivité de toute influence jugée néfaste.

Elargissons notre champ de vision. Triomphons de nos doutes, de nos craintes et de nos peurs. Apaisons nos colères. Que faire ? Apprendre à désapprendre et oser faire tabula rasa pour commencer. Discipliner la pensée sans la laisser se disperser comme bon lui semble et se concentrer uniquement sur ce qu’on veut penser. Ou plus simple encore, aimer sans attendre d’être aimé et aller au-devant d’autrui en toute innocence, sans armure ni arme à portée de main.

Que peut-il nous coûter de briser la gangue du scepticisme et les entraves du pessimisme quand sur l’autre versant, il y a tout à gagner ? Question ouverte à se poser en toute sincérité. Faire confiance à la vie commence par se l’accorder à soi-même. Aucun messie venant d’ailleurs n’est à attendre pour nous faire franchir le cap de l’incrédulité. A chaque bonne volonté de le devenir pour elle-même si elle tient à semer, selon ses aspirations, le succès sur son trajet. Et la générosité de la Vie, de tout faire fructifier.

Ainsi fonctionne l’Univers dont nous sommes tous les légataires. Il n’y a ni dérogation, ni exception. Le libre arbitre est notre plus précieux don. A nous d’en faire ce que nous voulons. Autant donc rire de nous-mêmes quand nous noircissons l’instant présent, non ?

Nous voulons l’amour, la paix, l’abondance et la prospérité. Réussissons tout ce que de bon cœur, nous souhaitons. Edifions ainsi la Nation dont chacun de nous est la pierre angulaire. Poursuivons l’ouvrage, il est grand temps. La qualité de l’avenir saura s’enrichir de notre créativité si, dès à présent, nous lui faisons offrande de nos talents.

Citoyens, surmontons toute limitation. Quelle extraordinaire inspiration encore que celle de ce poète du rap de bon ton ?

« Ny faravodilanitra no valam-parihiko ».

En effet, « L’horizon est la lisière de mes rizières ».

Citoyens, merci de votre attention.

Antsirabe, 06 décembre 2011.


RABEARISON Roland Dieu Donné Vahömbey

FAnambinana MAdagasikara – FAMà.


Post-scriptum :

« Ny faravodilanitra no valam-parihiko ». Traduction par nos soins : « L’horizon est la lisière de mes rizières ». Il s’agit de l’adaptation contemporaine par Jento du groupe de rap Da Hopp de la légendaire maxime du roi Andrianampoinimerina (1740-1810) « Ny ranomasina no valam-parihiko » dont la traduction courante est « La mer est la limite de mon royaume ».

(1)        Voir mailing du 30 novembre 2011, fichiers attachés : « Brief FAMà, step 2 » et « FAMà Raharaham-pirenena ».

(2)        « Ny faravodilanitra no valam-parihiko. », Jento du groupe de rap Da Hopp, extrait du titre « Masoandro », album musical « Fanantenana », Dago Sound, Madagasikara, 2003.








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