AVANT-PROPOS
Dans leur édition
en soirée du 10 décembre, les journalistes de la station TV Plus, « Mahita volana alohan’ny biby (alohan’i
Habib ?) », révèlent : « Fantatra
izao fa mangataka hiaraka amin’ny Hery Vaovao koa i Vahömbey. » D’où
cette station aurait-elle tenu un aussi gentil petit scoop, non-recoupé selon
les règles du métier mais qui buzze désormais dans les chaumières ? Mystère !
Jusqu’à ce
jour, l’auteur de ces lignes n’a pas encore fait de déclaration publique, ni
dans un sens ni dans l’autre. Seules des démarches de demande d’audience pour
un échange de vues, sans promesse d’engagement, ont été effectuées. Dommage que
les accès directs auprès des principaux concernés soient fortement verrouillés.
Surtout du côté de Jean Louis Robinson dont la cour politique est si prompte à
la suffisance. Par contre, nettement plus de civilité du côté de Hery
Rajaonarimampianina. Il reste à faire coïncider les agendas pour un éventuel
tête-à-tête.
Votre
serviteur a des idées à partager et des valeurs à défendre auprès de celui qui
accordera son attention à ce qu’il représente comme idéaux et talents ainsi que
moyens et ressources. Il votera pour le candidat dont l’état d’esprit lui
semblera le plus ouvert, et la démarche assez pragmatique pour remplir, fût-ce
en partie, les attentes de ses sympathisants. Au nom du combat pour la justice
sociale, il saura assumer son choix le jour où ce sera à faire.
Avant de sortir de sa réserve d’usage, il s’astreint à un
délai de réflexion pour parachever en toute conscience ses séances d’observation.
Plateau de choix pour ce faire que les prestations des finalistes hier soir à
la TVM lors du débat sur la diplomatie
et les relations internationales !
POINT DE VUE
Autant avertir les lecteurs que les propos suivants n’auront
valeur que d’opinions qui, selon la formule consacrée, n’engagent que leur
auteur. Celui-ci adoptera la conjugaison à la première personne pour laisser,
tel un chroniqueur, libre cours à ses appréciations forcément subjectives. L’exercice
consiste à profiler les intervenants à coup de décryptage d’expressions, d’attitudes
et de comportements. Faut-il rappeler qu’il s’agit du prochain numéro un du
pays et donc d’une personnalité d’une extrême
importance, théoriquement modèle et référence par excellence ?
Difficile de demeurer
de marbre devant le navrant spectacle à sens unique d’hier soir. Désolant par
rapport à l’enjeu, le sujet, l’assistance et le décor ! Et cette cavalière
manière du candidat prétendument favori d’infantiliser le grand public
téléspectateur ! Rien de tangible côté fond. Pratiquement tout dans la
généralité, la harangue et la remontrance !! Et comble d’inélégance pour
une prestation de ce niveau, après l’accolade de toutes les hypocrisies au
sortir du plateau, oublier manifestement de saluer les hôtes
modérateurs-animateurs. Dont une dame ! Avant de se rattraper lourdement.
Ce n’était que la
deuxième fois. La première, c’était dans les locaux de la TVM la semaine
dernière. A moins bien sûr que ce n’ait été franchement délibéré. Le bon sens
étant la chose la moins partagée du monde, largement en-dessous de la
goujaterie. De quoi sincèrement se poser des questions si jamais ce candidat-là
franchit le second tour des élections. Il aurait, en définitive, largement de
qui tenir puisque son mentor était lui-même champion toutes catégories du genre
à l’époque de sa puissance.
SACRILEGE
Inventorions aussi
ce trait d’esprit singulièrement déplacé dans un contexte culturel spécifiquement malagasy:
écorcher le nom d’un vis-à-vis. Nom familial, par-dessus le marché. Le comble est
de le faire sciemment. Basse offense s’il en est, surtout pour une récidive.
Prononcer carrément RajaonarimampiONONA en lieu et place de
RajaonarimampiANINA.
Oser le faire dans
des circonstances identitaires usuelles équivaut à détrousser l’honneur pour provoquer
la guerre. Etait-ce donc le but de Monsieur Jean Louis Robinson ? Désolé !
Ce serait trop …, trop méconnaître les règles de cette terre où le
cordon ombilical ne se jette pas dans les poubelles des cliniques mais respectueusement
s’enterre. De préférence, en-dessous de la pierre plate du seuil de la maison
ancestrale.
Pour le malagasy,
le nom est plus qu’une simple appellation pratique pour distinguer un individu au sein d'une multitude ou d'une perpétuation généalogique. Il représente le connecteur symbolique avec la matrice tellurique.
C’est le nom qui porte l’individu et non l’inverse. Sacré, un nom ne se
prononce pas à tort et à travers comme Jean Louis Robinson a osé le faire en
public face à Hery Rajaonarimampianina. Trop désinvolte comme bévue de la part
d’un individu à la conquête d’une dimension statutaire aussi exceptionnelle que
celle d’un Président de la République !
INDIGENE
Trop peu de sang
indigène coule-t-il peut-être dans ses veines pour afficher autant d’indélicatesse
vis-à-vis des moeurs de cette terre d’accueil de ses ancêtres migrants sur le tard ?
Les travaux forcés des chemins de fer d’antan ne sont sujets de fierté que pour
les héritiers du bon côté de la barrière. Ils ne le sont du tout, mais alors
pas du tout pour les autres. C’est-à-dire pratiquement pour toute descendance
de la population soumise au joug de la servitude colonialiste. Et cela, même
sous couvert d’un beau slogan de raccommodage. Ou de racolage, c’est selon. Du
genre « Ny vahoaka aloha »
dont l’interprétation peut prêter à toutes les controverses, tendancieuses à
volonté en fonction du contexte.
Y aura-t-il de quoi
s’étonner si Jean Louis Robinson s’agrippe à la seule alternative de cogestion
quand on lui parle du devenir des Iles Eparses ? Surtout quand son vis-à-vis
ose se prononcer pour l’appropriation, quitte à user de tournures diplomatiques pour s'y résoudre !
Au public connaisseur de trancher.
Quant à la question
de son appartenance à une loge et de ce que cela laisse supposer, personne ne
sera dupe de sa réponse évasivement détachée. A moins que ce genre de scellage
ne soit aussi facilement cassable qu’il le prétende. Encore une fois, au public
averti de trancher. D’ailleurs, la coïncidence du sommet France-Afrique avec le
décès de Nelson Mandela constitue en soi tout un symbole. Une riante facétie dont
seule l’Histoire connaît l’alchimie.
BOOMERANG
Trop occupé à
vouloir asséner des manchettes assassines à son adversaire décidé à encaisser
stoïquement, le candidat Robinson n’a cessé de resservir à son public les pires
reflets de sa quotidienneté. Il sera parvenu à ses fins avec ses réchauffés à
la file. Dégoûter ! Ce dont il se sera peu douté est qu’à force d’être ramené
au passé par le collet, le public se met à se réveiller sans forcément regarder
dans le sens que, lui, il souhaitait.
La question des
pitoyables redevances minières, par exemple. Les négociations dataient-elles de
quel régime déjà ? A force de secouer les démons de la haine contre le
régime des putschistes, il fera dégringoler les cadavres en train de pourrir dans les placards de son propre camp. La part de passé qu’il tient à maquiller est loin
d’être aussi reluisante qu’il l'assure sinon nous n’en serions pas là aujourd’hui. Les cinq années de la Transition n'y auraient pas suffi. La débâcle a commencé bien avant. Depuis l'Annexion. Y compris, l’époque
Ravalomanana. Les argumentaires sont là, il suffit de les exhumer.
Si nous semblons aussi ruinés, c’est aussi à cause de la guerre d’usure interminable entre deux bénéficiaires de
coups d’Etat. Le premier, celui de 2002 et le second, de 2009. Sauf que
Ratsiraka a laissé Ravalomanana gouverner en paix. N’en déplaise aux
détracteurs de l’un comme aux thuriféraires de l’autre, Rajoelina n’avait pu
profiter d’une telle largesse de la part d’un Ravalomanana excessivement
rancunier. Telle est aussi la vérité.
REÏ
Ces cinq dernières années, tout en oeuvrant pour le sursaut citoyen et la non-violence tel que le prouvent mes
quelques 200 articles publiés dans ce blog-ci et diffusés sur les réseaux sociaux, je n’ai jamais cessé de revendiquer les élections. Enfin, ce volet-là sera
bientôt bouclé. Notre pays aura un régime légalement constitué pour avancer
vers le progrès.
J’attendrai de rencontrer personnellement Hery Rajaonarimampianina pour savoir si nos visées
respectives ainsi que nos modalités de fonctionnement peuvent s’ajuster. Si non, je
demeurerai dans l’opposition.
Au point où j’en
suis, je ne voterai pas pour Jean Louis Robinson. Le personnage public qu’il
est en train d’afficher, ne ressemble guère au sempaï devant lequel le kohaï que je suis, ne manquera jamais de s'incliner pour le reï.
Antsirabe, 12
décembre 2013
RABEARISON Roland
Dieu Donné Vahömbey
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