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| Nos remerciements à l'auteur de ce visuel. Source: internet |
Certains me prennent pour un intellectuel. Que d’honneur,
lourd de préjugés aussi, pour quelqu’un qui ne se considère pas du tout comme
tel. Comment oser s’arroger cet ambigu statut avec une âme d’artiste forgée par
un tempérament d’artisan rompu aux vicissitudes de l’adversité ?
Plutôt du genre empirique, donc forcément pragmatique
puisque nécessité du vécu aura obligé, j’ai toujours privilégié l’expérience
directe au détriment de la théorie puisée ailleurs. Mes tentatives de
théorisation ont presque toujours pris racine dans ma propre pratique. Aussi,
ai-je été nettement moins livresque que la plupart de mes pairs.
Revers de la
médaille, cette attitude philosophique contraint à dépenser plus de temps que
de raison pour assimiler quelque chose de simple. Quoiqu'elle puisse
merveilleusement aider à débusquer l’inévidence de toute évidence avant autrui.
Loin d'être commode quand même. Que de fois n'ai-je entendu parler à mon égard
d'avant-garde, de pionnier, d'originalité, voire de marginalité !
A tel point que j'ai décidé, peut-être pour me rassurer,
d'endosser la tunique du semeur qui se défie de tout mobile mercantile. Dur,
dur quand tombent les factures avant que les délais n'aient été négociés. Mais
à coeur vaillant, rien d'impossible. Et l'honnêteté envers soi-même, quoiqu'on
dise, finit toujours par payer puisqu'elle implique la générosité.
De même, ladite attitude n'est jamais sans risque ni danger
puisque la témérité en est la compagne préférée. Et le comble, pour redécouvrir
parfois au bout de fastidieux efforts le fil à couper le beurre tout en croyant
réinventer la roue. Risible quand ce n’est pas ridicule.
N’empêche ! Moins souvent que je ne l’aurais quand même
escompté, des belles pépites me sont apparues au creux de la main. Moi,
l’autodidacte devant l’Eternel.
Au lieu de faire marcher ma tête, j’ai toujours compté sur
mon corps pour apprivoiser les soubresauts, quelques fois fantaisistes, de mon
cœur. Surtout pour me recoller vaille que vaille les fissures d'une âme trop
prompte à s'acoquiner avec le blues. Voilà pourquoi à l’orée du crépuscule de
ma vie ici-bas, je m’aperçois que l’unique rambarde de mes presque 56 années
passées est le karaté. L'art de la main vide.
Oui, le karaté auquel
j’ai appris à rajouter au fil de l’expérience le suffixe Do. Avec tout ce que
cela suppose, bien sûr. Le karaté est une chose et le karaté-do en est une
autre. Quant au karatédo, concept auquel on enlève le trait d'union entre les
deux mots, c’est encore quelque chose en plus pour la compréhension intellectuelle.
Qu’est ce qu’elle est fabuleuse cette sensation de progresser !
Mais paradoxalement, plutôt quelque chose en moins en termes
de pratique totale, à la fois physique, émotionnelle et mentale, volontairement
plus axée sur le spirituel. Pour reconnaître finalement ne savoir presque rien.
Mais ô joie immense !
On s’en balance pour endosser le keikogi avec un plaisir
renouvelé. Rien que pour le plaisir de suer. Et quelques fois de sentir cette
impression de s’examiner soi-même en train de pratiquer. Quel délice que de
revivre le ki du créateur du kata qu’on est en train d’exécuter ! Fut-ce un
fulgurant instant.
Dès lors sans même que le pratiquant ne s’en aperçoive, il
se met à fusionner avec le Do, le Tao, la Voie. Et là, on relit de nouveau « La
voie et sa vertu » de Lao-tzeu avant de s’intéresser autrement à « Gorin No Sho
» de Miyamoto Musashi, rônin de son état. C'est-à-dire samouraï sans terre, ni
maître.
Quand on saisit dans sa propre chair qu’il est journellement
besoin de mourir pour renaître à tout bout de champ, plus rien n’importe à part
l’intensité de l’instant. Une nouvelle acception de la liberté se fait. Dieu
seul sait combien c’est agréable.
C’est tellement confortable. Attention, danger. Ne surtout
pas s’assoupir ! Zanshin et zanshin, rien que zanshin !! Vigilance optimale,
résultat d’une tonicité minimale sous contrôle d’une détente maximale. C’est
simplement magique.
Nombreux en sont les petits secrets. Commençons par les
châkra. Je vous conseillerai volontiers de vous familiariser avec eux. A
commencer par les sept principaux: rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et
violet. Voulez-vous bien vous renseigner à ce sujet pour qu’on en reparle plus
aisément ?
D’ailleurs vous, les jeunes d’aujourd’hui, disposez
d’internet pour tout apprendre par correspondance. Malheureusement pour les
insensés, pour vivre aussi par procuration. Trop de monde s'enorgueillit de
tout savoir au bout d'un clic, soi-disant en temps réel. La circonspection est
de mise face au virtuel. Il faut se ménager précieusement la capacité
d'imagination. Là, siège notre meilleur capital.
Renseignez-vous sur les châkra et on en reparle. Je
partagerai le peu que je sais mais qui me va déjà très bien. J’espère pourtant
vous voir me guider si vous êtes mieux informés afin de m’éviter de vouloir
tout encore réinventer.
En tout cas, je veux bien désapprendre totalement pour tout
réapprendre encore. C’est beau de mûrir avant de vieillir pour mourir
dignement… Quand il sera temps.
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