Soumise à une logique d’ensemble, la pleine compréhension
de cet écrit-ci nécessite la lecture préalable des articles précédents dont
surtout ceux formulés en malagasy. Sans vouloir exclure le lectorat uniquement
francophone, l’auteur tient à préciser qu’il s’adresse en priorité à ses
compatriotes.
Comme il est ici question de conception philosophique, certaines
pensées ne se manifestent dans toute leur latitude que dans la langue
maternelle de Rabearivelo. Ou dans celle de Molière, selon la nécessité.
Les investigations portent autant sur la subtilité
que la complexité des idéologiques. Aussi, l’auteur fait-il de son mieux pour
transmettre le plus clairement possible les messages à délivrer. Cette fois-ci,
l’article se rédige uniquement en français pour la commodité des explications à
fournir. Merci de votre compréhension.
Nous franchirons quatre étapes : Nos ancêtres,
les Vazimba – Malagasy Madagasikara –
Mpanazary ou Maître – La Vie des
Maîtres.
Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey. |
Nos
ancêtres, les Vazimba
« La Vie des Maîtres » de Baird T.
SPALDING est tout ce qu’il y a de passionnant et d’instructif au plus haut
degré à mon humble avis.
Dans ce livre, Les Maîtres de l’Orient donnent la
précision suivante. Comme leurs interlocuteurs sont des scientifiques
occidentaux de culture judéo-chrétienne, ils leur dispensent des enseignements
conformes à leur mode de compréhension. Ils leur parlent donc plus
particulièrement de la Bible et de Jésus-Christ.
Mais il formulent aussi clairement que d’autres
grandes âmes comme Osiris, le Bouddha et d’autres encore dans des civilisations
différentes ont aussi franchi le cap de la pleine réalisation spirituelle. Tout
sectarisme, insistent-ils, est donc à exclure d’office de leurs propos.
La lecture permanente de La Vie des Maîtres m’aide
beaucoup à mieux saisir certaines réalités si proches de nous et si évidentes
qu’elles en deviennent quelques fois mystérieuses. Aussi, ne me lasserai-je
jamais d’en faire la recommandation. Mes recherches acharnées sur les Vazimba allaient tourner à l’obsession
obtuse propre aux idéalistes passionnés avant que je n’aie découvert ce livre de
la plus séduisante des manières.
M’ayant entendu chaque matin en 2002 sur Radio-Mada FM
100.6 mhz faire part de mes quelques connaissances éparses sur l’humanité et
les Malagasy, un expert de kung-fu Wisa
fidèle compagnon du regretté Grand Maître
Piera Be me l’a prêté à lire. Je l’ai carrément dévoré de bout en bout. Au
point de me le procurer par commande spéciale à la Librairie des Cultures Vénérées
sise à Ankazomanga.
C’est mon livre de chevet dont je ne me sépare jamais. Plus
je le relis, plus je découvre dans ma vie quotidienne l’existence de choses
très agréables si inimaginables, je le crains, aux yeux d’autrui que je préfère
les taire pour me contenter de les vivre.
En tout cas, mes connaissances concrètes continuent toutes de s'affûter en général. Principalement sur nos ancêtres les Vazimba. Juste en passant, qu’est-ce que
ça fait plaisir d’écrire « Nos ancêtres, les Vazimba » !
Nous qui avions, en petites classes primaires, à apprendre par cœur l’histoire
des Gaulois, censés être nos ancêtres. Humiliation profonde que n’effacera
jamais le sourire à la lecture des aventures d’Astérix et Obélix.
Voici venir le temps des Maîtres, l’avènement des Mpanazary. Vivons Vazimba !
Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey. |
Malagasy
Madagasikara
Honnêtement, à mon sens, oui. Chaque Malagasy, quel
que soit son degré de métissage ethnique ou racial, porte indélébilement
inscrit au plus profond de ses cellules-souches le Génome Vazimba. En prendre conscience permet de l’activer
raisonnablement. Et surtout de comprendre ce quelque chose d’indéfinissable qui
nous taraude et qui ressemble à du déterminisme, de l'optimisme teinté de fatalisme. Des réflexes les plus banals aux réflexions les plus subtiles. Qu’il s’agisse de particularité
individuelle ou d’habitus à l’échelle de toute la nation malagasy.
Combien de fois n’a-t-on entendu : « Je ne
comprendrai jamais mes compatriotes malgaches ! ». Justement !!
Ils ne sont pas Malgaches, francisation absurde de leur identité profonde. Le
pire est qu’aucune règle d’expression ne nous impose de dire et d’écrire
malgache ou Madagascar. Sauf l’esclavage d’une détestable habitude agréée
officiellement par un appareil d’Etat enfanté par une mentalité de
« collabo ». Autrement dit, de « rajakom-bazaha »
Il faut arrêter de prendre les Malagasy pour des
Malgaches si on veut, un tant soit peu, saisir leurs mécanismes de raisonnement
et de fonctionnement. Ce sont des Malagasy.
Les vocables malagasy et malgache génèrent des
fréquences vibratoires dissemblables en pensée, à l’écrit et a fortiori, à
l’oral. Seul le vocable malagasy est en diapason avec le Génome Vazimba. Penser, écrire et dire malagasy fait résonner le Génome Vazimba qui s’accroît en
amplitude à chaque usage. A un point tel que les brumes de notre abêtissement généralisé se disloquent.
A l’inverse, utiliser malgache, son ersatz colonial, fige et emprisonne cette fréquence primordiale de référence originelle. Cela
nous rend bêtes, imbéciles et avachis. Cette
audacieuse assertion est certainement vérifiable scientifiquement avec un
outillage adéquat. Avis aux amateurs.
En attendant, voici une expérience que tout le monde
peut faire. Employez même dans la langue de Molière les mots Malagasy et
Madagasikara, en lieu et place de Malgache et Madagascar. Vous en verrez
progressivement les meilleurs effets par
et sur vous-mêmes. Il suffit de surveiller le langage, c’est le cas de le dire,
et de procéder à la constatation. Cela va se jouer dans des détails qui s’accumuleront
progressivement pour atteindre une importance exponentielle capable de
transformer positivement en profondeur certaines situations jugées
lamentablement inertes.
Soignée de cette manière, notre aliénation
culturelle commencera immanquablement à se désagréger. Exprimé avec attention
et conscience rien qu’au contrôle de l’usage de ces mots-clés primordiaux,
notre potentiel identitaire ira jusqu’à ébranler les bases de l’oligarchie
nationale née des alliances contre-productives contractées et entretenues depuis
la période coloniale.
Parlons-nous tout le temps du besoin vital de
changer de mentalité ? Et pestons-nous à longueur de journée contre les
minorités prédatrices de ce pays ?
Disons désormais exclusivement Malagasy et
Madagasikara. Banissons de notre vocabulaire Malgache et Madagascar. Et une
révolution s’opérera. Elle débutera dans notre subconscient pour déferler, plus
tôt que nous ne l’escomptons, dans les actualités quotidiennes.
Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey. |
Mpanazary
ou Maître
Mpanazary ?
Ce mot, rarement entendu sauf dans certains sous-groupes culturels aussi
particuliers que les cercles hermétiques ésotériques sihanaka, par exemple, mérite désormais une authentique remise à
jour. Les Mpanazary, subtils
connaisseurs de leurs biotopes, sont connus entre autres prouesses pour faire
tomber la pluie. Agissant de concert, à chacun d’eux s’attribue un élément, tel
le vent, et un point géographique donné. Les résultats obtenus comme faire tomber
la pluie à un moment précis sont des œuvres collectives au bénéfice de la
population rizicole.
Jamais ils ne monnayeront cette latitude d’agir en
harmonie avec dame nature. Ils disposent de leurs propres techniques pour
décrypter, capter et restituer les énergies vitales. Ni mpisikidy, ni mpanandro,
stades qu’ils auraient éventuellement franchis durant leur apprentissage selon
leur propre vouloir sans pourtant y avoir été nullement obligés, ils sont en
eux-mêmes leurs propres temples.
Le Mpanazary
a donc mission de rendre fécond, à son niveau et dans la limite de ses
possibilités d’intervention, l’acte majeur de la procréation universelle. Telle
est sa logique qui se débusque d’ailleurs dans le signifié de son appellation. Mpanazary, celui qui harmonise la
création. Voilà pourquoi il peut se traduire poétiquement par Jardinier de
l’univers.
Malgré certaines codifications rituelles jugées
nécessaires à des fins exotériques afin d’associer les communautés
d’appartenance et de référence aux causes sociétales, telles les manifestations
publiques de requête préopératoire et de réjouissance postopératoire, le rôle
des Mpanazary se limite au symbolisme
sans déborder vers le ritualisme. D’ailleurs, les fonctions sont cloisonnées et
hiérarchisées conformément à des statuts bien définis dans le système normatif
en vigueur.
Aussi, contrairement aux autres officiants affectés
aux cérémonials traditionnels, le Mpanazary
œuvre-t-il surtout dans la discrétion. Voire, dans l’intimité du silence. Celle
du « Salanitra » qui
appelle à la conciliation des forces vitales en présence et à l’équilibre des
contraires, condition indispensable de la reproduction au sein de l’univers.
En simplifiant au maximum jusqu’à se délester de
toute cette architecture idéologique, on peut avancer la conception suivante. Mpanazary est celui ou celle qui
s’attache au murmure de sa propre conscience pour en appliquer minutieusement
les directives. Ainsi réduit à sa simple expression éthique, devient-il à la
portée de tout le monde !
Mais curieusement, même expliqué de cette manière,
le concept semble gêner certaines sensibilités. Principalement chrétiennes. Du
coup, hésite-t-on à l’adopter. Plutôt que quelconque prêtre, le Mpanazary est un maître. La prêtrise,
dans son sens le plus large, n’est pas de son ressort dans la vision du monde
malagasy traditionnaliste.
Mais la maîtrise, oui. A commencer par sa propre
maîtrise de lui-même. Sinon, il n’aurait nulle prérogative d’intercéder au sein
de la cosmogonie. Toute imprécise appréciation de la structuration des courants
vitaux lui serait personnellement nuisible, sans parler des éventuelles
conséquences pour autrui. Sa meilleure alternative consiste donc à cultiver
incessamment la justesse, et rien que la justesse. Tel un authentique Maître.
Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey. |
La
Vie des Maîtres
Afin d’aider les chrétiens à déterminer si leur
conviction religieuse est compatible avec le concept de Mpanazary, nous préférons faire appel à l’ouvrage « La Vie des
Maîtres ». Aux lecteurs concernés d’établir leurs propres liaisons
logiques et d’en tirer conclusion.
Extraits,
début de citation.
« Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout
votre cœur, de toute votre âme, de tout votre esprit, de toute votre force, et
de toute votre pensée. » Maintenant descendez au plus profond de votre
âme, sans préjugé, sans crainte, et sans incrédulité, avec un cœur joyeux,
libre, et reconnaissant, sachant que les choses dont vous avez besoin vous
appartiennent déjà.
Le secret consiste à se mettre consciemment à l’unisson
avec Dieu. Il faut ensuite s’y maintenir sans dévier d’une ligne, quand bien
même le monde entier s’y opposerait. Jésus disait : « De moi-même, je
ne puis rien faire. Le Père qui habite en moi fait seul le travail. » Ayez
foi en Dieu. Ne doutez pas, ne craignez pas. Souvenez-vous qu’il n’y a pas de
limite à la puissance de Dieu. « Toutes choses sont possibles ».
En formulant votre demande, employez des mots
positifs. Rien n’existe que l’état de perfection souhaité. Ensuite, placez dans
votre âme la graine d’idée parfaite à l’exclusion de toute autre. Demandez à
manifester la santé et non à être guéris de la maladie. Priez pour exprimer
l’harmonie et réaliser l’abondance, et non pour être délivrés de l’inharmonie,
de la misère, et des limitations. Rejetez ces dernières comme de vieux
vêtements. Ce sont de vieilles affaires, les seules dont vous n’ayez plus
besoin. Vous pouvez vous en débarrasser joyeusement. Ne tournez même pas la
tête pour les regarder. Elles sont oubliées, pardonnées, retournées à la
poussière d’où elles venaient. Elles n’existent pas. Tous les espaces qui
paraissent vides autour de vous, remplissez-les de la pensée de Dieu, le Bien
infini.
Ensuite, rappelez-vous que la parole est une graine.
Il faut qu’elle croisse. Quant à savoir où, quand, et comment, c’est l’affaire
de Dieu. A vous, il appartient seulement de dire ce qu’il vous faut, et de
donner des bénédictions en sachant qu’à l’instant où vous avez demandé, vous
avez reçu. Tous les détails d’exécution du travail concernent le Père.
Rappelez-vous que lui seul fait le travail. Remplissez fidèlement votre rôle,
et laissez le sien à Dieu en ayant foi en lui. Demandez, affirmez, tournez-vous
vers Dieu pour vos besoins, et ensuite recevez de lui l’accomplissement.
Conservez toujours dans l’esprit la pensée de
l’abondance de Dieu. Si une autre pensée s’introduit, remplacez-la par
celle-là, et bénissez cette abondance. Si besoin est, remerciez continuellement
de ce que le travail se fait. Ne revenez pas sur votre demande. Contentez- vous
de bénir et de remercier pour l’exécution du travail, pour l’opération de Dieu
en vous, et pour la réception de ce que vous désirez, car vous désirez
exclusivement le bien pour le répandre autour de vous. Que ceci se passe dans
le silence et le secret, et votre Père qui voit le secret des âmes vous
récompensera publiquement.
Quand vous aurez complété la démonstration, le temps
ainsi employé vous apparaîtra comme l’un de vos plus grands trésors et vous
aurez prouvé l’existence de la loi. Vous connaitrez la puissance de votre
parole lorsqu’elle est prononcée avec foi et bénédiction. Souvenez-vous que
Dieu a perfectionné ses plans parfaits. Il répand continuellement sur nous avec
générosité et amour le bien et toutes les bonnes choses que nous pouvons
désirer. Il répète : « Eprouvez-moi, vous verrez bien si je n’ouvre
pas les bénédictions en tel nombre que la place fait défaut pour les
recevoir. »
Fin de citation.
« La Vie des Maîtres » par Baird T.
SPALDING, Collection
J’ai lu, Editions Laffont, pp. 161-162
Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey. |
4 commentaires:
"Des réflexes les plus banaux aux réflexions les plus subtiles"
banal (pluriel en banals dans le sens d'« ordinaire » et en banaux dans le sens de « relatif au ban »)
J'effectue la lecture e votre article, fort intéressant au demeurant... bien à vous !
Bien vu. Merci d'avoir relevé. C'est désormais corrigé.
Petite remarque après avoir lu l'entier de votre article :
Juste dommage que vous érigiez d'entrée en référence l'ouvrage Monsieur Spalding, lequel fait appel à notre noblesse intérieure, soit, mais pour y mêler une fois que notre coeur est bien ouvert des notions sournoises, telles qu'un racisme (la race blanche/juive est supérieure) un élitisme crasses (seule la connaissance vous rend immortel, alors que c'est d'Eternité qu'il s'agit.) cela, je ne peux le cautionner.
Le mot de séduction que vous employé est tout à fait approprié ("...découvert ce livre de la plus séduisante des manières.") à ce genre de doctrine, qui ne l'oublions pas a, elle aussi (paradoxalement) grandement contribué à asservir les peuples premiers... Affligeant, quand ils suffit d'effeuiller quelques pages de la Vie des Maîtres, pour s'apercevoir que dans le discours de ce pseudo- théosophe, on trouve tout et son contraire...
Ne soyez pas froissé de ma sévérité, à l'égard de Monsieur Spalding (et de ses émules), mais comment ce fait-il qu'un discours qui mette en avant l'autonomie spirituelle individuelle, et l'égalité de tous les vivants au sein du Vivant, produise dans les faits une doctrine élitiste et raciste ?!... les doctrines qui nous parviennent des USA sont frelatées à souhait !
Ceci dit, la Rome papale, ne vaut guère mieux...
Ce qui me fascine c'est que Madagasikara soit restée quasi-vierge jusqu'aux environs du 10ème siècle, alors que tout le Pacifique était déjà peuplé il y a plus de 100'000 ans !!!...
Mon intuition est qu'elle soit demeurée "fady" très longtemps pour des raisons qui me sont inconnues...
Bien à vous !
Manao ahaona Tompoko,
Bonjour/Bonsoir,
Manao ahoana ny fahasalamanareo ?
Hum,... n'ayant pas de retour, j'espère ne pas vous avoir trop froissé à propos des écrits de Monsieur Spalding...
Dans tous les cas, vous avez ma meilleure considération !
Chris.
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