TRANSITION INCAPABLE D'ORGANISER DES ELECTIONS = DEMISSION |
CHRONIQUE
DE VANF
Hajime !
« Je
n’entraîne pas les citoyens à descendre dans la rue, je le fais seul et j’y
suis prêt » : c’est un Vahömbey excédé qui se serait dressé
symboliquement devant le palais présidentiel d’Ambohitsorohitra, pour exiger la
démission du président d’une Transition qui n’apporte que des problèmes au
pays. C’est un proverbe arabe, je crois bien, qui dit que l’encre du savant est
aussi précieux que le sang du martyr. Dans une autre vie, c’est dans l’encre de
paroles faites musique que Vahömbey s’est signalé. Dans ce nouvel engagement,
politique, j’ose espérer que Rôla ne sera pas qu’un martyr dans un pays prompt
à les pleurer pour mieux les aussitôt oublier.
Dans une
lettre du 18 mars 2013, voici comment mon ami Rabearison Roland Dieu Donné raconte
lui-même l’histoire de cet engagement.
« J’ai
publiquement annoncé ma candidature pour les présidentielles dès le 6 juillet
2009. Depuis, je me suis volontairement abstenu de participer à toute polémique
pour préférer sillonner le pays de long en large afin de faire entièrement
corps avec les réalités vécues. Ethnomusicologue de formation, après un cursus
en philosophie, je privilégie le ressenti sur le terrain, malgré les risques,
quelque fois mortels, que cela représente.
Veiller 72 heures non-stop avec les « fokonolona »
dans les pires zones rouges en phase d’alerte cruciale, en plein « akata »,
loin de toute cavalerie. Surmonter l’angoisse de l’affrontement et garder la
foi en un monde meilleur malgré le spectre des « moara » et autres
menaces soi-disant démoniaques.
Aller au-devant des « dahalo » et
discuter avec eux les yeux dans les yeux. Les écouter parler de leur désespoir
de voir mourir d’inanition leurs vieillards et leurs enfants. Vu le dénuement
ambiant, ont-ils d’autres choix que de risquer leurs propres vies dans une
entreprise d’agression qu’ils savent pourtant immorale, m’ont-ils demandé.
Accompagner à pied les gendarmes dans leurs tournées en brousse dont les
conditions sont des plus lamentables. Munitions sévèrement rationnées, zéro
provision et indemnités dérisoires. Ils y vont toujours à trois parce qu’à
deux, si jamais l’un d’eux meurt dans une embuscade, le survivant tombe
facilement dans la démence.
Conclusion : aucune pierre à jeter sur qui que
ce soit. C’est le système qui est moribond. Chacun survit comme il peut.
Malheureusement, les forts au détriment des faibles. Ou les mauvais au
détriment des bons ? A chacun son opinion. A se demander si les bons
et forts à la fois puissent exister
quelque part !
Que d’articles à écrire pour quelqu’un qui aura travaillé
pour RFO-TV5 en tant que journaliste-reporter d’image à une époque de sa
vie ! Mais, écrire pour qui ? Pour des lecteurs-spectateurs qui
s’apitoieront sans plus ?!? Ecrire pour quoi ? Pour dénoncer et
alarmer une énième fois ! Inutile, mille fois inutile !!
Ah !
Sauf peut-être une unique fois. Pour interpeller l’opinion publique sur le cas
des Bara défendus par D’Gary. Où en est l’enquête indépendante à ce
sujet ? Je n’en sais strictement rien. Au moins, les exactions
auront-elles peut-être changé d’aspect ?! Ce serait déjà ça. Mais, est-ce
suffisant ?
Au bout de ces aventures et mésaventures, la décision n’a
cessé de mûrir. Il faut se mesurer aux « brigands » (Socrate dixit)
sur leur terrain de prédilection, la détention du pouvoir officiel. Donc,
présenter des candidats à tous les échelons pour toutes les élections à venir.
Et forcément fonder officiellement un parti politique. C’est désormais chose
faite ».
Vahömbey
avait déposé sa candidature à la présidence de la République, le 12 mai 2013,
sous les couleurs de son parti « Fanambinana Madagasikara ». Depuis,
la Cour électorale spéciale dit avoir enregistré 49 dossiers tout en affichant
50 noms. Depuis, la date de l’élection présidentielle est devenue incertaine.
Depuis, la tenue même d’une élection présidentielle semble improbable. Quelle
Constitution régit encore ce pays ? Qui gouverne quand le palais
présidentiel et le siège du Gouvernement affichent publiquement la rupture ?
Lequel, du scénario de la communauté internationale d’une élection parce que
les conditions techniques sont réunies ou de la proposition FFKM (conseil
œcuménique des églises chrétiennes) d’une discussion politique préalable pour
l’apurement des passifs, décidera de l’avenir de Madagascar ?
« Hajime » !
Voilà quelques semaines encore, Vahömbey avait demandé une pause avant le
Hajime du commencement : hier, aurait-ce été le kata inaugural ?
A BAS LA TRANSITION ! |
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