Ras-le-bol !
14/06/2013
Seul comme un grand, l’un des candidats à cette prochaine élection présidentielle qui affole plus d’une personnalité de la Transition et même de la communauté internationale, défie les dirigeants actuels. Muni d’une pancarte au ton accusateur, vêtu des couleurs nationales de la république, sous les fenêtres mêmes du Palais d’Etat d’Ambohitsorohitra, l’artiste très connu du monde de la chanson engagée, a crié sa colère.
Acteur solitaire d’une manifestation publique programmée pour débuter à Antaninarenina à midi, Vahömbey remonte les escaliers venant du nord et se dirige tout droit vers la portion de rue qui mène vers les bureaux de la Présidence. Exhibant une pancarte portant les inscriptions demandant au « pouvoir de Transition qui n’arrive pas à organiser une élection de quitter le pouvoir ».
A la grande surprise des personnes présentes au jardin d’Antaninarenina et des alentours du Buffet du Jardin et de l’Hôtel Le Louvre, ce chanteur déclame d’une voix très forte pour être entendu de tous ses accusations contre la Transition. Devant cette spectaculaire profession de foi contre un régime en place qui irrite au plus haut point l’opinion, les groupes de curieux attirés par le courage de cet homme, ovationnent et applaudissent pour marquer leur admiration.
Les journalistes prévenus à l’avance sur ce qui allait se passer, n’arrêtaient pas faire crépiter les flashes pendant que les cameramen des télévisions cadraient sans relâche pour ne rien perdre des détails de l’évènement. Sans se soucier de ce qui aurait pu lui arriver si jamais, d’Ambohitsorohitra, les forces de l’ordre réagissaient.
Comme si de rien n’était, aucun mouvement menaçant n’a eu lieu de la part des forces de l’ordre. Vahömbey a pu s’approcher des abords du Palais d’Etat et s’est mis à déclamer une tirade qui n’avait rien de tendre envers le Président de la Transition Andry Rajoelina et l’ensemble du pouvoir de Transition que le manifestant solitaire accuse purement et simplement de dilapider les deniers de l’Etat.
Toujours à propos de l’organisation d’une élection pour laquelle le régime a prouvé son incompétence et ses carences sur le plan administratif, l’artiste n’a pas mâché ses mots au point de ne pas être avare de critiques acerbes sur l’exercice des affaires étatiques d’Andry Rajoelina et compagnie. Il trouve injuste que les hommes politiques en place abusent des biens publics alors que dans la capitale, les petites gens croupissent dans la misère et que dans les campagnes, la population vit dans la pauvreté.
Après quelques minutes de ce récital peu honorable pour les barons de la Transition, il fait volte-face sans cesser de haranguer l’assistance, sans inviter toutefois celle-ci à manifester avec lui, sans pour autant gêner la voie publique. Vahömbey a continué de la sorte jusque devant le monument portant le buste du Président Philibert Tsiranana où il fit des longues déclarations de la presse sur le même ton, mais avec force détails sur les dérives et la mauvaise gouvernance. Pour clore, avant de s’en aller par le même escalier qu’il a pris en arrivant, il met Andry Rajoelina et ses collaborateurs qu’il traite d’incapable, au défi de quitter le pouvoir.
Tout était déjà fini lorsqu’une camionnette de l’EMMO-REG arrive sur les lieux, suivie d’une petite patrouille de policiers. Le spectacle terminé, les commentaires allaient bon train pour vanter l’exploit de Vahömbey sans oublier de déplorer les tares d’un pouvoir dominé par tous les kleptocrates de la République.
1 commentaire:
Makasitraka n'y fahasahianao!!!!
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