vendredi 13 février 2015

TEMOIGNAGE DE BIEN-ÊTRE


Nous, Malagasy issus du système scolaire institutionnel, avons presque tous reçu une éducation chrétienne variable selon les niveaux de nos initiateurs. Certains, dont moi-même, se sont toujours demandés comment personnellement vivre cette belle et profonde foi entraperçue dans cette religion. Mais, foi n’implique pas forcément religion. Ni mivavaka ou prier, obligatoirement miangona ou assister à l’office.


Je vais être franc. Au risque de choquer. Si jamais c’est le cas, vous m’en voyez désolé. Discuter de religion s’avère très délicat. Au point que les Américains, paraît-il, évitent d’en discuter entre convives d’opinions différentes à table. Exquis savoir-vivre dont se dispensera aujourd’hui celui qui continue à apprendre à philosopher.

Bonhomie de la brousse profonde, ici dans la région d'Ambovombe

Crédit photo: Andrianjara 2014
La bible ou la terre ?

Cette question bizarre permettra d'aborder succinctement les dessous possibles d’un post aperçu sur facebook. Un vieux sage africain, à ma souvenance, reproche aux missionnaires d’avoir appris à ses compatriotes à fermer les yeux pour prier. Et quand ceux-ci les ont enfin ouverts, ils avaient en main la bible. Et les missionnaires, leurs terres. Drôle de raccourci pour un constat d’une effarante portée, non !?

Il est vrai que la bible est « le » livre pour les chrétiens croyants fervents. Cela peut s’expliquer de mille manières, mais retenons-en une seule. Le mot Dieu y est inscrit pratiquement à chaque verset. Et comme c’est le mot à hautes et intenses fréquences vibratoires de tous, La Bible se trouve tout naturellement sacralisée. D’autant plus, si elle est régulièrement lue même en silence. Plus encore, en lecture prononcée. La Bible est donc « le » livre. Pour les chrétiens particulièrement, s’entend.

Les nouveaux convertis auront donc reçu un immense trésor en échange de leurs terres. Mais la terre, c’est la terre. C’est le premier bien-outil mis à disposition par le Créateur pour les vivants dont les hommes. Pour ne pas nous appesantir sur des détails, certes de haute importance mais dans d’autres contextes, extrapolons d’emblée.

La terre, techniquement désignée par foncier, a toujours été source de litiges sous l’angle de l’appropriation territoriale couplée avec l’exploitation économique. Par ailleurs, au-delà de sa vocation primaire nourricière, elle est le symbole par excellence de la perpétuation de la vie elle-même. La sagesse des Anciens stipule clairement : « La terre ne nous appartient pas. C’est nous qui appartenons à la terre ». 

Plutôt ridicule donc, dans l’absolu, pour l’humain à l’existence éphémère de prétendre accaparer en son nom personnel, physique ou moral en termes juridiques, ce qui servira en définitive à l’enterrer. C’est le cas de le dire. Mais un hiatus handicaperait une telle conception passible d'être reléguée au rang d'utopiste. L’absolu, c’est une chose et le relatif en est une autre.

Or, seul le relatif ferait notre quotidien. En l'état actuel des choses, l'opinion la plus largement répandue le soutiendra mordicus au point de lyncher quiconque affirmera le contraire sur la place publique. Inutile pour le moment d'insister. N'est pas philosophe visionnaire qui veut.

Le vieux sage africain aurait-il donc raison ? Vous parlez des Iles Eparses dans la rue. Késako ? Essayez de vous indigner contre les exactions subies par les Bara dans le Horombe. Vous vous ferez traiter de tarés. Faites mine de vous intéresser au contenu des pipelines directement absorbé par les bateaux usines et vous verrez. Que d’exemples à foison !

Par contre, voyez combien se ramassent à pleines pelletées les crédules dans la rue. Le merchandising du paradis, comme carotte, n'y a jamais aussi bien fonctionné qu’aujourd’hui. Avec la menace du bâton de la damnation toujours à côté, c'est parfait. Génie du marketing, rien n’y est gratuit. Sauf les promesses de miracle comme produits dérivés. 

Discours bien rodés avec, en petits caractères pour contracter l’alliance, 10% d’apport personnel à la clé. Quant aux oboles, personne n’en verra la couleur aussitôt devenues joli pactole sous compte en banque personnel numéroté. Devinez au nom de qui. 

Alors, allez parler de révolution aux moutons de panurge, aux béni-oui-oui qui, sans qu’ils ne s’en rendent même compte, sont les premiers saboteurs d’une certaine idée du progrès. Je parle de celui attendu pour l’évolution de l’humanité et non de celui confondu avec le Salut pour lequel ils psalmodient à longueur d’office pour la nation.

Je vois d’ici les boucliers se lever (sourire). D’accord, d’accord, c’est un tantinet trivial de ma part. Oui, oui, cela paraîtra absurde le temps que je vous fournisse un argumentaire en béton ! Promis, ça viendra. En attendant, je change de volet avant de me faire traiter de gentil fou. Les philosophes passent si facilement comme tel aux yeux de l’opinion. Tant et si bien qu’ils s’amusent volontiers à le paraître pour mieux se préserver l’acier du mental. 

Diogène Le Cynique (1) s’en accommodait fort bien à son époque. Et dans un autre registre plus corsé, voire carrément parallèle, un certain Eddy Malou. Un phénomène africain qui engrange des vues par centaine de milliers sur Youtube. Nous trouverons l’occasion de le citer dans une sorte d’exégèse de la folie dans le Manuel de philosophie « Salanitra ny ambanilanitra ».


Emplacement du Saint-Suaire à Turin, Italie

Crédit photo: Vahömbey 2011

Franc et direct

J’adore m’isoler dans le silence des chapelles avec leur indescriptible parfum d’encens. Leurs dimensions architecturales conviennent à ma taille de négligeable humain lambda. J’y ressens mieux pourquoi Dieu est à la fois alpha et oméga. 

L'intérieur des majestueux temples et des cathédrales, à l'inverse, m’oppresse bizarrement. Leur gigantisme m’est écrasant. Alors quand il y a office, n’en parlons même pas. Sauf uniquement lors des chants. Ah ! L'hostie. Mon rare moment de recueillement de toute la liturgie.

Confidence pour confidence, les homélies enflammées sur les petitesses humaines m’ont toujours ennuyé. Profondément ennuyé. Surtout quand elles tiennent à m’asséner des pseudo-limites, trop souvent injustifiées. Pourquoi celles du prédicateur doivent-elles être forcément les miennes ? Ah ! Non. Libre à lui s’il veut s’aliéner avec sa permanente auto-culpabilisation. C’est son affaire et non la mienne. 

Et pire des offenses à mes yeux de penseur impénitent, pourquoi exalter systématiquement la pauvreté pour condamner insidieusement la richesse ? Très franchement, à ce genre de restriction apostolique, je préfère de très loin la magnificence de Salomon, d’ailleurs célèbre pour sa justesse.

N’étaient-ce certaines obligations familiales et sociales, je me serais entièrement désolidarisé de la pratique religieuse courante. L’hypocrisie n’a jamais été mon fort. Heureusement, ma soif inassouvie de spiritualité a croisé « La Vie des Maîtres » de Baird T. SPALDING. Merveilleux ! 

Mes anciennes questions existentielles y trouvent pratiquement toutes leurs réponses. A chacun sa voie. La mienne, elle est là. Le passionné d’arts martiaux japonais y a eu confirmation que sa philosophie bouddhique avait aussi compté dans l’apprentissage de Maître Jésus. Quelle redécouverte ! Et quelle joie !! Intense, immense !!!

Au final, que reprocherai-je grosso modo à l’éducation chrétienne banale, la plus hurlante d’entre toutes, envahissante au point d’être méchante ? Sa maladresse voisine de la pédanterie quand elle mésestime les infinies possibilités du corps humain. Et pire encore, quand elle mésinterprète la légitimité des besoins primaires de ce dernier. Ceux du sexe, en particulier. Bonté de bonté !

A croire que cette éducation-là, si éducation encore elle s’appelle, ne veuille s’adresser qu’à des paroissiens désincarnés. A la limite, des robots asexués pour lesquels le corps serait l’incarnation même du péché, la béante faille pour les tentations vers la perdition. Or, Maître Jésus, lui, savait aisément se servir de son corps physique qu’il avait d’ailleurs fort bien bâti.

A preuve, pour s’élever la conscience à la rencontre d’êtres magnifiques vivant dans les sphères supra-humaines, il usait, au « sommet de la montagne », de ses connexions supra-physiques. Evoquait-il alors une quelconque montagne géographique ? Possible, pour s’isoler et se rapprocher des nues. 

Mais le sens caché est son activation du chakra, point d’énergie, situé au sommet de la tête. Mais cela, l’éducation chrétienne banale, foncièrement exotérique au demeurant, l’occultera. A moins qu’elle ne le sache même pas. Bon, passons.


Source: internet
Pause vitale

Seriez-vous en perte de calme et donc de tonus ? Votre énergie vitale circulerait-elle mal ces derniers temps ?  Petits ennuis de santé, petits désagréments d’humeur, …

Intéressez-vous à la méditation immobile. Prenez une position confortable qui allonge correctement le dos. Et écoutez attentivement ce chant pour la guérison. Au casque, c’est vraiment top. 

Tel quel, il dure plus d’une heure. Vous l’arrêtez quand vous voulez. Nul besoin de performance. C’est juste une question d’envie. Le plaisir de jouir… De la vie.

CHANT POUR LA GUERISON.

Durée 1 h 10 mn. Mantra de Hein Braat, Maha Mrityeonjaya Mantra. 
Lien pour télécharger en MP3 :


Notes de lecture.

Jésus de Nazareth décide de devenir Jésus-Christ.

« (…) Il prit alors la résolution de se rendre aux Indes, projet parfaitement réalisable par l’ancien chemin des caravanes qui était entretenu à cette époque.

Après avoir étudié les enseignements bouddhiques conservés avec un certain degré de pureté, Jésus perçut les similitudes. Il comprit que, malgré les formes rituelles et les dogmes imposés par les hommes, les religions n’avaient qu’une source qui est Dieu. Il l’appela son Père et le Père de tous. Alors il jeta toutes les formes aux vents et alla directement vers Dieu, droit au cœur de son Père aimant.

Une meilleure compréhension s’ensuivit. Jésus ne tarda pas à trouver superflu de fouiller pendant de longues années les documents, rites, croyances, formules, et initiations que les prêtres imposent subrepticement au peuple pour le maintenir dans l’ignorance et la sujétion. Il vit que l’objet de ses recherches était au fond de lui-même.

Pour être le Christ, il lui fallait proclamer qu’il était le Christ, puis avec des mobiles purs dans sa vie, sa pensée, sa parole, et ses actes, vivre la vie qu’il recherchait afin de l’incorporer dans son propre corps physique. Après quoi il eut le courage de s’extérioriser et de proclamer tout cela à la face du monde.

Peu importaient les sources où il avait puisé. C’était son travail qui comptait et non celui d’autrui. Les gens du commun, dont il épousait la cause, l’écoutaient avec ravissement. Il n’empruntait pas ses préceptes à l’Inde, à la Perse, ni à l’Egypte.

Les doctrines extérieures l’amenèrent simplement à voir sa propre divinité et la représentation de celle-ci, le Christ, qui existe en chacun, non pas chez quelques-uns, mais chez tous.
(…) »

La Vie des Maîtres, Baird T. Spalding, collection J’ai lu, éd. Laffont, pp. 149-150



(1) Diogène le Cynique, philosophe grec (Sinope v. 410 - v. 323 av. J. -C.). Il méprisait les richesses et les conventions sociales, qu'il considérait comme des entraves à la liberté. (c) Larousse.

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