Nous,
Malagasy issus du système scolaire institutionnel, avons presque tous reçu une
éducation chrétienne variable selon les niveaux de nos initiateurs. Certains, dont moi-même, se sont toujours demandés comment personnellement vivre cette
belle et profonde foi entraperçue dans cette religion. Mais, foi n’implique pas
forcément religion. Ni mivavaka ou prier, obligatoirement miangona
ou assister à l’office.
Je vais
être franc. Au risque de choquer. Si jamais c’est le cas, vous m’en voyez
désolé. Discuter de religion s’avère très délicat. Au point que les Américains,
paraît-il, évitent d’en discuter entre convives d’opinions différentes à table.
Exquis savoir-vivre dont se dispensera aujourd’hui celui qui continue à
apprendre à philosopher.
Bonhomie de la brousse profonde, ici dans la région d'Ambovombe Crédit photo: Andrianjara 2014 |
La bible ou la terre ?
Cette question bizarre permettra d'aborder succinctement les dessous possibles d’un post
aperçu sur facebook. Un vieux sage africain, à ma souvenance, reproche aux
missionnaires d’avoir appris à ses compatriotes à fermer les yeux pour prier.
Et quand ceux-ci les ont enfin ouverts, ils avaient en main la bible. Et les
missionnaires, leurs terres. Drôle de raccourci pour un constat d’une effarante
portée, non !?
Il est vrai
que la bible est « le » livre pour les chrétiens croyants fervents.
Cela peut s’expliquer de mille manières, mais retenons-en une seule. Le mot
Dieu y est inscrit pratiquement à chaque verset. Et comme c’est le mot à hautes
et intenses fréquences vibratoires de tous, La Bible se trouve tout
naturellement sacralisée. D’autant plus, si elle est régulièrement lue même en
silence. Plus encore, en lecture prononcée. La Bible est donc « le »
livre. Pour les chrétiens particulièrement, s’entend.
Les nouveaux
convertis auront donc reçu un immense trésor en échange de leurs terres. Mais
la terre, c’est la terre. C’est le premier bien-outil mis à disposition par le
Créateur pour les vivants dont les hommes. Pour ne pas nous appesantir sur des
détails, certes de haute importance mais dans d’autres contextes, extrapolons d’emblée.
La terre,
techniquement désignée par foncier, a toujours été source de litiges sous l’angle
de l’appropriation territoriale couplée avec l’exploitation économique. Par
ailleurs, au-delà de sa vocation primaire nourricière, elle est le symbole par
excellence de la perpétuation de la vie elle-même. La sagesse des Anciens
stipule clairement : « La terre ne nous appartient pas. C’est nous
qui appartenons à la terre ».
Plutôt ridicule donc, dans l’absolu, pour l’humain
à l’existence éphémère de prétendre accaparer en son nom personnel, physique ou moral en termes juridiques, ce qui servira en définitive à l’enterrer. C’est le cas
de le dire. Mais un hiatus handicaperait une telle conception passible d'être reléguée au rang d'utopiste. L’absolu, c’est une chose et le
relatif en est une autre.
Or, seul le relatif ferait notre quotidien. En l'état actuel des choses, l'opinion la plus largement répandue le soutiendra mordicus au point de lyncher quiconque affirmera le contraire sur la place publique. Inutile pour le moment d'insister. N'est pas philosophe visionnaire qui veut.
Or, seul le relatif ferait notre quotidien. En l'état actuel des choses, l'opinion la plus largement répandue le soutiendra mordicus au point de lyncher quiconque affirmera le contraire sur la place publique. Inutile pour le moment d'insister. N'est pas philosophe visionnaire qui veut.
Le vieux
sage africain aurait-il donc raison ? Vous parlez des Iles Eparses dans la
rue. Késako ? Essayez de vous indigner contre les exactions subies par les
Bara dans le Horombe. Vous vous ferez traiter de tarés. Faites mine de vous
intéresser au contenu des pipelines directement absorbé par les bateaux usines et
vous verrez. Que d’exemples à foison !
Par contre,
voyez combien se ramassent à pleines pelletées les crédules dans la rue. Le
merchandising du paradis, comme carotte, n'y a jamais aussi bien fonctionné qu’aujourd’hui.
Avec la menace du bâton de la damnation toujours à côté, c'est parfait. Génie du marketing,
rien n’y est gratuit. Sauf les promesses de miracle comme produits dérivés.
Discours bien rodés avec, en petits caractères pour contracter l’alliance, 10% d’apport personnel à la clé. Quant aux oboles, personne n’en verra la couleur aussitôt devenues joli pactole sous compte en banque personnel numéroté. Devinez au nom de qui.
Discours bien rodés avec, en petits caractères pour contracter l’alliance, 10% d’apport personnel à la clé. Quant aux oboles, personne n’en verra la couleur aussitôt devenues joli pactole sous compte en banque personnel numéroté. Devinez au nom de qui.
Alors, allez parler de révolution aux moutons de panurge, aux
béni-oui-oui qui, sans qu’ils ne s’en rendent même compte, sont les premiers
saboteurs d’une certaine idée du progrès. Je parle de celui attendu pour l’évolution
de l’humanité et non de celui confondu avec le Salut pour lequel ils
psalmodient à longueur d’office pour la nation.
Je vois d’ici
les boucliers se lever (sourire). D’accord, d’accord, c’est un tantinet trivial
de ma part. Oui, oui, cela paraîtra absurde le temps que je vous fournisse un
argumentaire en béton ! Promis, ça viendra. En attendant, je change
de volet avant de me faire traiter de gentil fou. Les philosophes passent si
facilement comme tel aux yeux de l’opinion. Tant et si bien qu’ils s’amusent
volontiers à le paraître pour mieux se préserver l’acier du mental.
Diogène Le
Cynique (1) s’en accommodait fort bien à son époque. Et dans un autre registre plus
corsé, voire carrément parallèle, un certain Eddy Malou. Un phénomène africain
qui engrange des vues par centaine de milliers sur Youtube. Nous trouverons l’occasion
de le citer dans une sorte d’exégèse de la folie dans le Manuel de philosophie « Salanitra
ny ambanilanitra ».
Emplacement du Saint-Suaire à Turin, Italie Crédit photo: Vahömbey 2011 |
Franc et direct
J’adore m’isoler
dans le silence des chapelles avec leur indescriptible parfum d’encens. Leurs dimensions
architecturales conviennent à ma taille de négligeable humain lambda. J’y ressens mieux pourquoi Dieu est à la fois alpha et oméga.
L'intérieur des majestueux temples et des cathédrales, à l'inverse, m’oppresse bizarrement. Leur gigantisme m’est écrasant. Alors quand il y a office, n’en parlons même pas. Sauf uniquement lors des chants. Ah ! L'hostie. Mon rare moment de recueillement de toute la liturgie.
L'intérieur des majestueux temples et des cathédrales, à l'inverse, m’oppresse bizarrement. Leur gigantisme m’est écrasant. Alors quand il y a office, n’en parlons même pas. Sauf uniquement lors des chants. Ah ! L'hostie. Mon rare moment de recueillement de toute la liturgie.
Confidence
pour confidence, les homélies enflammées sur les petitesses humaines m’ont
toujours ennuyé. Profondément ennuyé. Surtout quand elles tiennent à m’asséner
des pseudo-limites, trop souvent injustifiées. Pourquoi celles du prédicateur
doivent-elles être forcément les miennes ? Ah ! Non. Libre à lui s’il
veut s’aliéner avec sa permanente auto-culpabilisation. C’est son affaire et
non la mienne.
Et pire des offenses à mes yeux de penseur impénitent, pourquoi exalter systématiquement la pauvreté pour condamner insidieusement la richesse ? Très franchement, à ce genre de restriction apostolique, je préfère de très loin la magnificence de Salomon, d’ailleurs célèbre pour sa justesse.
Et pire des offenses à mes yeux de penseur impénitent, pourquoi exalter systématiquement la pauvreté pour condamner insidieusement la richesse ? Très franchement, à ce genre de restriction apostolique, je préfère de très loin la magnificence de Salomon, d’ailleurs célèbre pour sa justesse.
N’étaient-ce
certaines obligations familiales et sociales, je me serais entièrement
désolidarisé de la pratique religieuse courante. L’hypocrisie n’a jamais été
mon fort. Heureusement, ma soif inassouvie de spiritualité a croisé « La
Vie des Maîtres » de Baird T. SPALDING. Merveilleux !
Mes anciennes questions existentielles y trouvent pratiquement toutes leurs réponses. A chacun sa voie. La mienne, elle est là. Le passionné d’arts martiaux japonais y a eu confirmation que sa philosophie bouddhique avait aussi compté dans l’apprentissage de Maître Jésus. Quelle redécouverte ! Et quelle joie !! Intense, immense !!!
Mes anciennes questions existentielles y trouvent pratiquement toutes leurs réponses. A chacun sa voie. La mienne, elle est là. Le passionné d’arts martiaux japonais y a eu confirmation que sa philosophie bouddhique avait aussi compté dans l’apprentissage de Maître Jésus. Quelle redécouverte ! Et quelle joie !! Intense, immense !!!
Au final,
que reprocherai-je grosso modo à l’éducation chrétienne banale, la plus
hurlante d’entre toutes, envahissante au point d’être méchante ? Sa maladresse voisine de la pédanterie quand elle mésestime les infinies possibilités du corps
humain. Et pire encore, quand elle mésinterprète la légitimité des besoins
primaires de ce dernier. Ceux du sexe, en particulier. Bonté de bonté !
A croire que cette éducation-là, si éducation
encore elle s’appelle, ne veuille s’adresser qu’à des paroissiens désincarnés.
A la limite, des robots asexués pour lesquels le corps serait l’incarnation
même du péché, la béante faille pour les tentations vers la perdition. Or, Maître
Jésus, lui, savait aisément se servir de son corps physique qu’il avait d’ailleurs
fort bien bâti.
A preuve,
pour s’élever la conscience à la rencontre d’êtres magnifiques vivant dans les
sphères supra-humaines, il usait, au « sommet de la montagne », de
ses connexions supra-physiques. Evoquait-il alors une quelconque montagne
géographique ? Possible, pour s’isoler et se rapprocher des nues.
Mais le sens caché est son activation du chakra, point d’énergie, situé au sommet de la tête. Mais cela, l’éducation chrétienne banale, foncièrement exotérique au demeurant, l’occultera. A moins qu’elle ne le sache même pas. Bon, passons.
Mais le sens caché est son activation du chakra, point d’énergie, situé au sommet de la tête. Mais cela, l’éducation chrétienne banale, foncièrement exotérique au demeurant, l’occultera. A moins qu’elle ne le sache même pas. Bon, passons.
Source: internet |
Pause vitale
Seriez-vous
en perte de calme et donc de tonus ? Votre énergie vitale circulerait-elle
mal ces derniers temps ? Petits
ennuis de santé, petits désagréments d’humeur, …
Intéressez-vous
à la méditation immobile. Prenez une position confortable qui allonge
correctement le dos. Et écoutez attentivement ce chant pour la guérison. Au
casque, c’est vraiment top.
Tel quel, il dure plus d’une heure. Vous l’arrêtez quand vous voulez. Nul besoin de performance. C’est juste une question d’envie. Le plaisir de jouir… De la vie.
Tel quel, il dure plus d’une heure. Vous l’arrêtez quand vous voulez. Nul besoin de performance. C’est juste une question d’envie. Le plaisir de jouir… De la vie.
CHANT POUR
LA GUERISON.
Durée 1 h
10 mn. Mantra de Hein Braat, Maha Mrityeonjaya Mantra.
Lien pour télécharger
en MP3 :
Notes de lecture.
Jésus de Nazareth décide de
devenir Jésus-Christ.
« (…)
Il prit alors la résolution de se rendre aux Indes, projet parfaitement
réalisable par l’ancien chemin des caravanes qui était entretenu à cette
époque.
Après
avoir étudié les enseignements bouddhiques conservés avec un certain degré de
pureté, Jésus perçut les similitudes. Il comprit que, malgré les formes
rituelles et les dogmes imposés par les hommes, les religions n’avaient qu’une
source qui est Dieu. Il l’appela son Père et le Père de tous. Alors il jeta
toutes les formes aux vents et alla directement vers Dieu, droit au cœur de son
Père aimant.
Une
meilleure compréhension s’ensuivit. Jésus ne tarda pas à trouver superflu de
fouiller pendant de longues années les documents, rites, croyances, formules,
et initiations que les prêtres imposent subrepticement au peuple pour le
maintenir dans l’ignorance et la sujétion. Il vit que l’objet de ses recherches
était au fond de lui-même.
Pour
être le Christ, il lui fallait proclamer qu’il était le Christ, puis avec des
mobiles purs dans sa vie, sa pensée, sa parole, et ses actes, vivre la vie
qu’il recherchait afin de l’incorporer dans son propre corps physique. Après
quoi il eut le courage de s’extérioriser et de proclamer tout cela à la face du
monde.
Peu
importaient les sources où il avait puisé. C’était son travail qui comptait et
non celui d’autrui. Les gens du commun, dont il épousait la cause, l’écoutaient
avec ravissement. Il n’empruntait pas ses préceptes à l’Inde, à la Perse, ni à
l’Egypte.
Les
doctrines extérieures l’amenèrent simplement à voir sa propre divinité et la
représentation de celle-ci, le Christ, qui existe en chacun, non pas chez
quelques-uns, mais chez tous.
(…) »
La Vie
des Maîtres, Baird T. Spalding, collection J’ai lu, éd. Laffont, pp. 149-150
(1) Diogène le Cynique, philosophe grec (Sinope v. 410 - v. 323 av. J. -C.). Il méprisait les richesses et les conventions sociales, qu'il considérait comme des entraves à la liberté. (c) Larousse.
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