« Le socle de la vie est
l’amour. Et le pilier de l’existence, la paix. Pour cheminer vers la vérité,
aimer sans attendre d’être aimé. »
Vahömbey, « Ny mahaolona malagasy ou l’humanité
malagasy », manuel de philosophie en cours d’écriture.
Cet article
comporte 4 étapes : Prologue – Manuel de philosophie – Epilogue – Derniers
mots.
Prologue
Destiné aux
générations futures, ce manuel les aidera à mieux se représenter notre époque
afin d’y situer nos réalités, nos aspirations comme nos contraintes. Nous qui
serons leurs ancêtres. Disposer de repères fiables leur sera utile, d’une
manière ou d’une autre, pour avancer sereinement dans la vie.
Vos impressions,
ressentis, frustrations, préoccupations, désirs, tournures d’esprit, centres
d’intérêt, … Vos manières d’appréhender les choses et de les interpréter, de
saisir les idées et de les exprimer. Tout ça m’est personnellement précieux
dans le cadre de ce travail d’écriture.
Observer, écouter,
recueillir, recouper, dissocier, relier, etc. Avant d’explorer les
soubassements psychologiques, ethnologiques, historiques, mythologiques pour
mettre à jour les passerelles entre l’inconscient receleur et la volition, cet
acte par lequel la volonté se détermine à être et/ou à paraitre. Débusquer les
infimes schémas logiques. Puis identifier les idéologiques les plus fonctionnelles.
Enfin, parvenir à esquisser le contour des logiques d’ensemble. Ainsi se
présente la démarche globale.
Qu’y
aura-t-il d’universel ? Et de singulièrement malagasy ?
Ces interrogations se feront héberger au cœur de la problématique.
En plus des
découvertes ultérieures, certaines archives de fanambinanamadagasikara.blogspot.com
serviront à nourrir les annexes. Tout chercheur est libre de les exploiter à sa
guise. Seule condition : gentlemen’s agreement. Mentionner la source.
Manuel de philosophie
Si les
essais de réflexion peuvent s’apparenter à des jeux intellectuels, manière
agréable de laisser l’esprit s’émanciper puisque toute conclusion n’engagera
que son auteur, l’ambition d’aboutir à un manuel est une autre paire de
manches. Une véritable gageure ! Elle requiert le sens de la méthode
puisque sa prétention est d’être didactique. L’art n’y suffira point. Il faudra
surtout la manière. Dire pour dire est facile. Dire pour être compris l’est
nettement moins.
Un manuel,
par définition, est un ouvrage didactique ou
scolaire qui expose les notions essentielles d'un art, d'une science, d'une
technique, etc.
Notre manuel, d’une part, veut tracer
les grandes lignes qui font la transition entre le scolaire et l’universitaire.
Autrement dit, débuter par les bases trop souvent sous-estimées et les
fondements a priori évidents. Se libérer des méconnaissances élémentaires
fortifie la confiance nécessaire à tout élan de recherche, même le plus hardi.
Le domaine abordé par notre manuel, d’autre
part, est celui de la philosophie. N’assène-t-on partout que la philosophie
ne s’apprend point ?! Et que philosopher, par contre, s’apprendrait. Ainsi,
cet ouvrage encouragera à en apprécier l’apprentissage. A classer parmi les manuels,
il proposera une manière parmi tant d’autres de manier la philosophie.
Illustrons nos dires. Qui, en philosophie,
n’a pas entendu parler de dialectique ? Méthode de raisonnement qui
consiste à analyser la réalité en mettant en évidence les contradictions de
celle-ci et à chercher à les dépasser. Très utile pour tout esprit qui se veut
critique. Combien de nos journalistes locaux à forte audience s’en préoccupent-ils
à votre avis ? Y a-t-il lieu, par la suite, de s’étonner combien nos
foules deviennent démentes dès qu’il y a manipulation d’opinion avec à la clé
de la monnaie sonnante et trébuchante ?
Dans la foulée, nous souvenons-nous de
ce qu’est le syllogisme ? Raisonnement qui contient trois propositions (la
majeure, la mineure et la conclusion), et tel que la conclusion est déduite de
la majeure par l'intermédiaire de la mineure. Du genre, si
tous les hommes sont mortels (majeure) ; si
tous les Grecs sont des hommes (mineure) ; donc tous les Grecs sont mortels (conclusion). Procédé d’une efficacité redoutable,
difficilement niable. Et dangereusement expéditive, voire carrément létale, aux
mains des politiciens sans scrupules mais, comme tout bon malgache, adroits en rhétorique. Sans inutile commentaire !
Evoquons, pour clore l’illustration,
le manichéisme. C’est l’opposition systématique entre deux parties dont l'une est considérée tout entière avec
faveur et l'autre rejetée sans nuance. Imaginez quand il arrive que le
manichéisme se serve sans vergogne des deux précédents procédés. Prenez le bien
et le mal, par exemple. Il n y a qu’à décrypter les messages médiatisés par l’Occident
sous cet angle pour deviner les dessous de presque toutes les guerres fratricides.
Positionnement adopté par le djihad aussi, d’ailleurs. Les deux camps s’accusent
réciproquement d’être l’incarnation du mal. Et le grand public, lui, trouve
cela normal. Pourquoi ? Il s’enrôle, volontairement ou non, dans l’un ou l’autre
camp. Le recul aidant, les « Je suis Charlie » étaient éloquents, non ?
Si savoir rend libre, philosopher rend
raisonnable à défaut d’être sage. Madagasikara gagnera en autonomie
chaque fois que ses leaders, tous domaines confondus, se voudront philosophes.
Même de temps à autre.
Le philosophe doit être roi. Et le
roi, philosophe. (1)
Epilogue
Au vu des urgences nationales, dont la
fuite de cerveaux est la moins visible de toutes quoique ruineuse à terme, ce
manuel a pris le pas dans mon planning personnel sur l’écriture d’un ouvrage d’investigations
plus conséquent. Mais ce n’est que partie remise. Ainsi, ma future retraite ne
sera que plus agréablement laborieuse.
Si au Malagasy se reproche couramment son
retard en ceci ou cela, par rapport au génie des Japonais dès l’ère Meiji toutes
proportions gardées entre contemporains, il n’est pas aussi tard que cela pour
s’ébranler. S’il nous manque leur rayonnement culturel planétaire, fort
justifié d’ailleurs, nous n’avons rien à leur envier pour certains aspects déshumanisants
de leur modernisme forcené.
Le fonds culturel malagasy est tout ce
qu’il y a de loti en matière de philosophie. Dans ce domaine-là, nous avons
plus que notre mot à dire. Et si jamais seuls les manuels, pratiques par
nécessité puisque destinés en priorité aux ouvriers, auront trop manqué pour ce
faire, le nôtre apportera sa part de brique à l’architecture du futur. Il ne se targuera
jamais de faire œuvre de pionnier. Son rang sera à peine celui d’un maillon
dans la chaîne de transmission écrite du savoir élaborée par nos penseurs
depuis des millénaires et nos éducateurs anonymes malagasy depuis la nuit des
temps.
Nous, Malagasy, sommes si fiers d’être
de Madagasikara sans trop savoir à quoi nous raccrocher. Et malencontreusement,
si démunis en argumentation pour le
justifier. Tellement humiliant dans une mondialisation du « Bank is bank »
qui exige, aveuglément parfois, d’être inhumainement performant !
Humain pour humain, nous avons notre
mot à dire. Humanité pour humanité, nous vivons des valeurs qui nous
maudiraient si elles étaient monnayées. Quant à l’humanisme, considération
philosophique qui ennoblit l'homme et les valeurs humaines, nos mythes
fondateurs regorgent à son endroit d’enseignements capables de résister à l’usure
du temps.
Puisse ce manuel de philosophie en
cours d’écriture nous aider à nous débarrasser de nos encombrants complexes. D’infériorité
ou de supériorité, peu importe. Un complexe est un complexe. C’est du mal-être
gauchement canalisé. Sinon gare à la névrose, souche du masochisme et terreau du
sadisme !
Puisse-t-il aussi servir de booster pour aider
nos futurs gouvernants à se désaliéner. Et qu’un jour, ils puissent rire de
notre artificiel handicap de pseudo-cancre aux yeux des institutions
internationales dominantes, actuelles ou à venir. Celles dites économico-financières,
en particulier.
Ainsi et ainsi seulement, sa mission
aura été accomplie. Même en partie.
La conviction de l’auteur est claire.
Le monde entier, pour avancer dans la bonne direction, a aujourd’hui plus
besoin de cœur et d’âme que de raison. Au « mahaolona malagasy », peut-être
bien, de lui fournir un plus juste diapason ? Pour lui faire entendre, à
nouveau, raison.
« Le siècle des lumières »
fut. Que le millénaire de La Lumière soit.
Derniers mots
Ultime
précision à propos de ce manuel de philosophie : ni but lucratif, ni
mobile mercantile. Juste pour la beauté du legs.
Merci de
votre généreuse participation. Toute suggestion sera la bienvenue.
(1) Platon, philosophe grec (Athènes vers 427 - id. 348/347
avant J-C). Disciple de Socrate, il voyagea en Égypte, en Sicile, revint à
Athènes où il fonda vers 387 une école, l'Académie, puis tenta vainement de
conseiller le tyran Denys de Syracuse. Son œuvre philosophique est constituée
d'une trentaine de dialogues qui mettent en scène disciples et adversaires face
à Socrate. Par la dialectique, celui-ci leur fait découvrir, au travers de
leurs contradictions, des idées qu'ils avaient en eux sans le savoir, les fait
progresser vers un idéal où le beau, le juste et le bien sont les vérités
ultimes de l'existence terrestre de l'âme humaine, et dont l'homme n'aperçoit
sur terre que les apparences. Il s'agit enfin de faire naître dans ce monde une
cité idéale, où l'ordre de justice sera garanti par les philosophes. Les
principales œuvres de Platon, le Banquet, Phédon, la République, Phèdre,
Parménide, le Sophiste, Timée, les Lois , ont marqué la pensée occidentale,
en passant par Aristote, les Pères de l'Église, la philosophie de l'islam, le
Moyen Âge et la Renaissance, jusqu'à certains aspects de l'idéalisme logique
contemporain.
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08 720 04
Lot 12 A 10 Antsenakely
Antsirabe 110 MADAGASIKARA
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