dimanche 12 février 2012

VOUS AVEZ LE DROIT DE TOUT SAVOIR.

                                  TANIN-TARANAKA. "L'horizon est la lisière de nos rizières."



Vous avez le droit de savoir qui sont les présidentiables.
Vous avez le droit de savoir qui ils ou elles sont derrière les masques qu’ils ou elles affichent.

Vous avez le droit de revendiquer qu’ils ou elles se soumettent tous et toutes à une authentique enquête de moralité.

Comme votre confiance doit absolument se mériter, je décide en tant que candidat aux présidentielles de vous dévoiler volontairement tout ce que je porte sur le dos, donc côté verso. Si d’autres questions que je n’aurais su aborder convenablement vous gênent encore aux entournures, je vous saurai gré de me les soumettre directement à l’adresse fanambinanamadagasikara@gmail.com 

J’y répondrai personnellement et vous donne ma parole que je n’éluderai rien de rien. C’est une résolution que j’appliquerai aussi une fois à la Présidence. La transparence est et sera notre meilleur « velirano ».

Bref historique des coulisses

En 2009, après avoir facilité l’exfiltration de la dernière vague des proches de monsieur Marc Ravalomanana, j’ai subi les foudres des pro-HAT. Un mandat d’arrêt à mon nom était en voie d’exécution. Heureusement des bonnes volontés établies ici à Antsirabe se sont levées contre. Elles me connaissent ici en tant qu’artiste-musicien qui a toujours contribué à la formation et la promotion des artistes du crû depuis mon installation dans cette belle ville en 2003. Toute une pléiade d’artistes antsirabéens auront franchi avec succès la barrière de l’anonymat. 

De mes cours sur le coaching et la communication publicitaire à l’ESSVA (1), quelques promotions se souviennent encore de ce qui leur aura été transmis. Avec les membres de la ligue et les instructeurs de karaté-do, nous avons toujours lutté contre manques de ressources et carences financières pour assurer la qualité de notre éducation martiale. A preuve, la réussite de notre organisation du championnat de Madagasikara ici-même en 2007 en creusant au fond de nos poches respectives.

La levée de la menace du mandat d’arrêt ne m’a pas pour autant épargné les poursuites, intimidations et vexations plus officieuses. Ecoute téléphonique, espionnage par GPS, tentatives d’enlèvement et de séquestration déjouées à temps, etc. Acculé, j’ai préféré me fondre dans le maquis pour éviter tout affrontement direct. Cela, malgré les appels de mes pairs instructeurs d’arts martiaux et de sports de combat qui voulaient me voir faire bloc avec eux contre les violences accrues et scandaleuses portées sur la personne du Pasteur Lala Rasendrahasina, entre autres.

Tant pis pour la légende du coordonateur des barrages de Faravohitra en 2002 et le prestige du maître de cérémonie de la Première Nuit des arts martiaux fin 2002, j’ai catégoriquement refusé. Deux raisons : 1. Ne pas m’opposer par la violence à la violence. Les risques de dégâts collatéraux pour les vulnérables et les indigents sont toujours imprévisibles. Mon principe humaniste me l’interdit fermement. 2. Pourquoi me battre pour les débris d’honneur d’un lâcheur de la République, un fuyard politique bien au chaud de l’autre côté du Canal de Mozambique ?

N’empêche ! Les limiers des pro-HAT n’ont pas voulu desserrer leurs crocs pour autant, m’obligeant à faire cache-cache avec eux pendant un trop long bout de temps. On me soupçonnait à la fois de vouloir monter des commandos de résistance et de mettre de côté une partie de la fortune des Ravalomanana. QUELLE INEPTIE ! Je déclare sur l’honneur par la présente que jamais je n’ai reçu un ariary de monsieur Ravalomanana, sauf pour mes services en tant que coach et communicateur lors de sa campagne victorieuse pour la mairie d’Antananarivo en 1999 (98 ?).

Après l’annonce publique de ma candidature en juillet 2009, les pro-HAT et les pro-TIM ont su s’arranger pour me ruiner en brisant tous mes contrats de travail en tant que consultant senior dans le domaine du coaching et de la communication. Mes clients, même les plus fidèles, m’ont fermé leurs portes. J’étais devenu pestiféré et infréquentable. J’endure cette situation maintenant depuis trois ans et me débrouille pour gagner autrement ma pitance. Ce qui ne tue pas, rend plus fort. C’est vrai. J’ai réappris à apprécier la saveur du « tetikovy » et du potage maïs-haricots rouges, alimentation quotidienne des tireurs de pousse-pousse.

Le top du top, je me suis enfin décidé à devenir végétarien. Mes pairs, instructeurs seniors d’arts martiaux, me l’avaient toujours affirmé. La sérénité intérieure et le calme extérieur sont plus faciles à atteindre pour les végétariens. En effet, la qualité du zazen devient nettement plus délicieuse. Mon bannissement du milieu des affaires m’a tari mes anciennes sources de revenus mais m’a ouvert plus largement le seuil du DO, La Voie. J’ai abandonné Sun-Tzé aux fins stratèges de la guerre pour mieux intégrer la voie de la vertu prônée par Lao-Tseu. 

Autant donc vous dire franchement, je sais très bien ce que crise signifie de serrage de ceinture pour les chômeurs des zones franches qui n’ont d’autre choix que de faire les marchands de pacotille dans la rue à moins de voler ou de se suicider. Je comprends leur drame en l’ayant moi-même expérimenté, passez-moi l’expression, du creux de mes tripes.

Dévoilons encore un peu plus les coulisses

Artiste-musicien professionnel, il fût un temps, j’avais soigneusement verrouillé la porte qui donnait sur ma vie privée. Candidat aux présidentielles depuis juillet 2009, mon petit « moi » apprend à céder progressivement le pas devant la transparence exigée par l’immense « soi » qu’est La Nation représentée par ses quelques 21 millions de membres. 

Adieu, longue chevelure bouclée et boucles d’oreilles ! Adieu, fantaisie cabotine et rébellion rock n’roll au premier degré ! Adieu, liberté d’artiste et complaisance avec les fans ! J’avais fermé la dernière page d’un livre écrit au jour le jour pendant cinquante ans. C’est un nouveau livre que j’écris aujourd’hui avec vous. Merci, citoyens et akama FAMà, d’être là. Notre mieux-vivre à nous tous est désormais mon credo.

Fumeur de pipe ?

Autant vous prévenir d’emblée, je suis encore loin d’être irréprochable. Après avoir arrêté puis repris, arrêté puis repris, je refume encore la cigarette. Arriverai-je à m’en débarrasser de manière définitive un jour ? J’y compte bien. Pour l’instant, j’ai du mal à m’en défaire. N’en veuillez pas plus qu’il ne faudrait, s’il vous plaît, à mon tabagisme. Je déclare coupable avec intention de repentir. Si pour vous, c’est un grand péché pour un candidat aux présidentielles, je comprendrai et m’inclinerai. Je perdrais peut-être votre voix mais quoiqu’il en soit, je ne vous mentirai jamais. 

Inutile pour moi d’ailleurs de promettre qu’une fois à la Présidence, je jetterai dans les toilettes mon paquet de cigarettes. D’après ce qu’on me fait comprendre, exercer un mandat présidentiel pour relever le pays après la crise sera loin, très loin d’être de tout repos. Ainsi, si vous m’élisez, vous aurez à supporter un Président fumeur de pipe qui évitera comme il pourra d’en griller une en public. Ce sera la moindre des mesures préventives surtout à l'intention des jeunes et des enfants. Mea culpa.

Assassin ?

Jamais, au grand jamais, personne ne pourra me reprocher d’avoir même rien qu’une seule fois ôté une vie humaine. Il m’était déjà arrivé d’en blesser pour des raisons avouables ou quelques fois imbéciles, mais jamais je n’ai tué. J’ai toujours su m’arrêter à temps chaque fois que j’avais l’avantage dans une situation de combat. La règle d’or du self-control en karaté-do a valeur pour moi de prescription biblique. Je n’y dérogerai pas, même en tant que Président de la République. Reï.

Voleur ?

Même durant mes pires périodes de misère financière, je me suis toujours interdit de voler. L’unique fois où je l’ai fait, j’étais étudiant au CUR de Toliara. J’avais volé 10 chaises. Misérable mésaventure ! C’était à crever de peur et d’angoisse ! Sans parler de cette glauque sensation de s’être sali à vie. Le comble, c’était le gain. Même pas une journée de repas pour mes enfants en bas âge à l’époque et qui pleuraient de faim depuis une semaine. Ma douleur de surprendre le plus jeune en train d’avaler gloutonnement de la terre dès qu’on le laissait sans surveillance ! Donc, non et non !! Plus question de voler !!! 

A une époque plus tardive, mes patrons dans l’entreprise où je travaillais à Antananarivo s’étaient étonnés que je leur ai franchement dit, un jour, avoir reçu une très coquette somme à titre de bonus particulier de la part d’un sous-traitant. Après leur avoir demandé conseil, nous avons décidé de reverser sur le compte du client dont j’avais à charge le portefeuille, le bizness qu’on m’avait offert. Le bonheur que cela m’a procuré quand tout souriant, notre client a acquiescé sans mot dire. Je veux vivre et revivre ce genre de bonheur pour tout le temps qui me reste à vivre. Jouir de la limpidité de la conscience.

Alcools ?

L’alcool et moi, c’est une longue histoire. Fils d’alcoolique, j’ai toujours eu à guerroyer contre messire Bacchus. Je me suis toujours battu pour ne pas avoir à patauger dans les mares nauséabondes de l’alcoolisme. A chaque fois que je prenais conscience de commencer à trop boire, je m’étais imposé des plages de repos de plusieurs mois, voire années. Et ainsi de suite. 

Aujourd’hui, une bière de temps à autre surtout après avoir conduit sur une longue distance. Un pichet de rouge pour fêter une belle circonstance. Quelques doigts de bourbon quand on m’en sert sans que je n’ai à en stocker chez moi. Consommer avec modération de temps à autre pour jouir d’un plaisir épicurien à la manière d’un stoïcien. Donc, rarement. Et autant que possible, toujours en privé.

Foyers ?

J’ai accepté en toute simplicité de perdre mon divorce en janvier 2009. Depuis, je me rebâtis le quotidien avec une dame exquise, divorcée elle aussi. Nous sommes en train de lisser délicatement le feuillage d’une famille recomposée. De mes trois enfants, les deux grands sont autonomes tandis que le dernier a décidé d’aller étudier en Europe. Avec ma partenaire pour la vie, nous nous efforçons d’achever notre demeure commune avant les propagandes. Ainsi, aucune mauvaise langue ne médira que nous l’aurons bâtie après avoir déménagé à Iavoloha. 

J'évite à escient de m'étendre sur ce point qui touche mes proches. Ma liberté s'arrête au seuil de la leur. Vous saurez le comprendre, j'en suis persuadé.

Stupéfiants ?

Cela fait des années que je ne fume plus du tout du « rongony ». Je parle à cœur ouvert de mon expérience et de mes conclusions à ce sujet dans le livre dont j’achève le travail d’écriture. Une fois à la Présidence, je déploierai tous les efforts possibles et tous les moyens imaginables pour arracher Madagasikara de sa spirale actuelle vers la consommation et la commercialisation de stupéfiants. Le jamala, la cocaïne, l’héroïne, les concentrés chimiques comme l’ecstasy, pratiquement toutes les drogues ont désormais pignon sur rue. Elles atteignent toutes les couches sociales. Aux stupéfiants, je fais déjà et ferai impitoyablement la guerre. Qu’on se le tienne pour dit. 

Ma parole d’honneur à ce sujet sera inflexible et irrévocable. Dussé-je perdre la sympathie de mon électorat éventuellement consommateur. J’avais tâté du « rongony » à une époque de ma vie. Je sais donc de quoi je parle. Les stupéfiants sont destructeurs quoiqu’en diront leurs zélateurs. Les bénéficiaires du Tanin-taranaka n’en consommeront pas, tant que la décision m’appartiendra dans la limite de mes prérogatives.

Actualités ?

Je laisse à votre appréciation cet extrait d’article de presse qu’un ami m’a fait parvenir hier samedi:

Ci-après le contenu partiel de l'article sur le quotidien "l'Observateur" N°407 du Vendredi 10 février 2012 page3 :

Titre : Nakany Charly et ses drôles de drames
         "Je n'ai aucun compte à rendre au Premier ministre"
(…)
A Antsirabe, la mission portait sur des renseignements faisant état de trafic d'armes, de devises et de drogues. "Nous étions informés, selon encore le DST,que Tojo Ravalomanana pratiquait la fumette en compagnie de Vahombey et d'un certain Faly" ( NDLR, frère de Vahombey, artiste-chanteur et candidat déclaré à la prochaine présidentielle).
(…)
Signé : Randy D.

Est-ce le début d’une campagne de dénigrement ?

Est-ce un avertissement que la DST (2) compte taper bientôt à ma porte ?

Dieu seul le sait. Tant que les procédures suivent les règles et que toute enquête ou perquisition se fasse en présence de mon avocat, je m'y prêterai la conscience tranquille. Je n'ai rien à cacher. Ni arme à feu, ni devise et encore moins, de la drogue.

Quoiqu'on veuille me faire, la recommandation de mon staff, prise après délibération autour de l’article en question, est claire:

« C'est de la politique, n'espère pas que tu n'auras jamais à te salir les mains. C'est un milieu sale par définition depuis l'ère gréco-romaine. Le truc, c'est de savoir se les salir avec de la terre ou peut-être de la boue, peut-être aussi avec de l'encre. Mais surtout pas avec du sang. »

Je me le tiens donc pour dit.

merina, antandroy et hindou bânian, je fais vœu de préserver de tout malheur d’affrontement à connotation ethnique, raciale et politique tous mes compatriotes sans exception sur ce Tanin-taranaka qu’est Madagasikara.

Dussé-je, en contrepartie, souffrir dans ma chair comme lors du Comatose christmas 2011. Heureusement que la thérapie millénaire, durant mon séjour en Chine, a été des plus efficaces. Guérison miraculeuse ? Oui, Dieu est plus proche de nous que nos mains et nos pieds. 

“Matezà rohitina ny aina, tompokolahy sy tompokovavy.

Samia tratry ny maraina isika mianakavy.”


Antsirabe 12 février 2012


RABEARISON Roland Dieu Donné Vahömbey.







(1)          Ecole Supérieure Spécialisée du VAkinankaratra

(2)           Direction de la Surveillance du Territoire, organe policier directement rattaché à la Présidence de la Transition.

2 commentaires:

miALY a dit…

Misaotra!!!
Mankasitraka!!!
...Allez donc croire ce que vous voulez, mais pour moi, la messe a été dite depuis longtemps...je crois en vous et en vos convictions, je prie pour qu'un jour je puisse travailler avec vous...de loin et de près!
Tsarà!

VahÖmbey a dit…

Manaja, tompoko.

Voaray. Hiara-handraharàha tokoa isika ho famelomam-bolo ny tanin-taranaka.

Mankasitraka indrindra.