samedi 16 septembre 2017

INGENIERIE CULTURELLE



INGENIERIE  CULTURELLE
                                               
  - PLAIDOYER -

La méconnaissance des réalités profondes handicape tout processus de développement dans les pays catalogués « pauvres ». Les décisions hautement stratégiques s’y prennent trop souvent hors contexte ambiant par les politiques et les soi-disant experts en la matière. Hors contexte ! Ni celui du vécu. Ni celui du ressenti. Locaux, s’entend.

Négliger les affects populaires rend inadéquates les mesures d’accompagnement censées générer l’adhésion des bénéficiaires. Aussi, n’y a-t-il nul lieu de s’attendre à une quelconque cohésion identitaire autour de tout projet envisagé tant qu’aucune disposition aussi rationnelle que raisonnable ne s’adopte dans ce sens.

Par ailleurs, vu le manque flagrant de considération des chercheurs scientifiques nationaux par les donneurs d’ordres internationaux, investisseurs privés ainsi que partenaires techniques et financiers conventionnels, il s’avère nécessaire pour les spécialistes en sciences humaines et sociales de s’engager résolument vers la conquête des parts de marchés qui, légitimement, doivent leur revenir.

Arrêter de se contenter d’attendre des demandes de service, d’ailleurs soumises aux imperfections des canevas prédéfinis par les commanditaires. Et établir soi-même des offres, argumentées et chiffrées, de compétence et d’expérience. Pour ainsi dire, créer des opportunités de prestation et manifester formellement de l’intérêt pour tout ce qui a trait à l’Être, la société et l’environnement global.

Afin de contribuer à l’application effective de ce paradigme, des options complémentaires peuvent s’adopter. Entre autres, des échanges périodiques de vue et d’expérience entre chercheurs et praticiens. Ce procédé de réactualisation du savoir et des connaissances fonctionne déjà sous différentes formes à divers niveaux avec des résultats plus ou moins tangibles.

Par contre, l’orientation de la culture universitaire acquise en lettres, sciences humaines et sociales vers la modélisation entrepreneuriale présente des lacunes qu’il est possible de combler par la pratique de l’ingénierie culturelle.

But : proposer une perspective de métier(s) pour universitaires
Objectif : faire découvrir l’ingénierie culturelle
Méthodologie : articuler théorisation scientifique et pratique professionnelle

Axe thématique : redéfinir et recadrer le concept d’ingénierie culturelle.
Selon modèle de conception et modalités d’application par le cabinet d’étude BEzoro - ingénierie culturelle (BE-ic) à Madagasikara.

Ci-après, réactualisation du mémorandum d’expertise présenté par Vahömbey Rabearison, senior consultant en ingénierie culturelle, au Département d’anthropologie, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Bangui - République Centrafricaine. Séminaire pour Master professionnel et Master II Recherche. Février 2016.


1.      PREALABLE
La capitalisation de 30 ans d’expérience professionnelle multisectorielle de l’expert en ingénierie culturelle, à Madagasikara, révèle en substance que l’Ingénierie Culturelle fait office de
-          Facteur de progrès,
-          Outil pour le développement,
-          Catalyseur des richesses culturelles et patrimoniales.


1.1   Ingénieur culturel

L’ingénieur, de façon générique, se définit comme celui qui maîtrise « l’art et la manière ».
L’ingénieur culturel, quant à lui, est appelé à faire preuve de génie en matière de construction culturelle.

Véritable substrat, le génie renvoie ici à un mariage de raison. Entre la liberté créative et la rigueur scientifique, l’originalité de la conception et la rationalité des études. Sur ce substrat, en guise de complément, se greffe le sens des affaires.

Autrement dit, l’ingénieur culturel est plus qu’un chercheur en quête de faits humains véridiques à transformer en produits culturels et/ou un artiste capable de chiffrer la poésie en devis précis. C’est aussi un artisan de la mercatique, un ingénieur d’affaires.

Commercial, il déploie son sens des relations, des négociations, des tractations et des transactions.
Technicien, il maîtrise la chaîne de production en interne comme en sous-traitance ou en externalisation.

Manager, il s’occupe de la gestion des moyens de production, des finances et des process d’audit.
Coach, il se coache toujours lui-même afin de mieux coacher le personnel, surtout intermittent.
Citoyen-modèle, il se soucie du mieux-être de ses semblables.
Patriote, il valorise sans cesse le patrimoine.

Ainsi pourra-t-il mieux s’assurer de la qualité de prestation fournie par tous les secteurs d’activité qui relèvent de son vaste domaine d’intervention. Sans forcément être un authentique spécialiste de tous les secteurs concernés, il se doit d’être le mieux informé possible de leurs réalités, capacités, besoins et contraintes. Sinon il sera difficilement en mesure de transformer les initiatives créatives des « research crew – artistic crew – commercial crew – productive crew » en directives opérationnelles de « head staff ».

Ouvert d’esprit, il accorde toute son attention à l’intelligence de la transversalité et à la nécessité de la pluridisciplinarité.

Ainsi seulement méritera-t-il son statut de « donneur d’ordres » !

Ingénierie et industrie

A la fois médiateur et entrepreneur, l’ingénieur culturel se suffit à peine de l’inter-culturalité pour explorer hardiment la trans-culturalité. Il active tout échange culturel afin d’anticiper, au point d’influer, sur la dynamique des transformations culturelles. Voire même, franchement influencer la direction que celles-ci auront inéluctablement à prendre. Il lui est inconcevable que la culture évolue aveuglément au gré des contingences contemporaines. Voilà pourquoi il lui assigne un idéal, un but, des objectifs et des sous-objectifs en fonction des échelles possibles d’intervention.

Le progrès d’une nation, et subséquemment le développement d’un pays, dépend de la qualité de son industrie culturelle. Pour ainsi dire, tout fait identifié et reconnu par les connaisseurs comme étant éminemment culturel se doit d’être transformé en produit culturel répondant aux normes requises par le marketing. Parvenir à lui créer le plus large panel possible de consommateurs améliore la valeur marchande du produit en question. Bien sûr, sans retomber non plus dans les travers d’un vulgaire merchandising.

Si toute industrialisation est appelée à privilégier la quantité, toutefois sans trop abuser de la déperdition en qualité, il peut arriver qu’à cause d’un mercantilisme forcené, elle assassine l’originalité et l’authenticité. Aussi grossier qu’il soit, ce piège compte parmi les causes de tant de faillites d’entreprise.

Dans le sens inverse, tout ingénieur culturel averti saura aussi se souvenir que plus un produit est rare, plus il est précieux. Donc, convoité. A condition bien sûr qu’il se fasse enjoliver par un argumentaire marketing taillé à la mesure du segment ciblé. Par exemple, celui des prospects CSP haut standing.

Comme tout produit soumis aux diktats du commerce, celui du culturel peut aisément occuper toutes les gammes d’offre. De la consommation grand public à la collection grand luxe. Question d’option en matière de positionnement marketing.

Néanmoins, règle d’or pour l’ingénieur culturel : hors de question de singer les courtiers uniquement avides de bénéfices personnels, ce serait suicidaire. Humaniste, il provient de l’homme pour revenir à l’homme. L’exploitation économico-financière et la manipulation marketing ne figurent que des passages obligés pour viabiliser la boucle création-production, accroître la rentabilité de toute une chaîne de solidarité. Son capital est, d’abord et avant tout, humain. Raison pour laquelle sa noblesse de cœur et d’esprit se balise toujours par une charte éthique digne de ce nom.

Envisagée sous cet angle, l’ingénierie culturelle deviendra la meilleure clef de l’industrie culturelle.

Facteur de progrès, avons-nous dit. Outil pour le développement aussi.

Surtout, si la politique générale de l’Etat y souscrit.


1.       SEMINAIRE

2.1  Constat 

Une interprétation prospective apprendra que même si la mercatique est quasiment à (re)structurer, une telle situation offre un avantage certain. Celui de créer du sur-mesure. Il suffit que l’Etat provoque l’impulsion nécessaire grâce à l’application d’une politique d’investissements renforcée par des mesures incitatives intermédiaires entre l’économique et le social, sous gouverne du culturel. Un Etat fort dirigé par des personnalités avisées saura aussi, par ailleurs, imposer des mesures coercitives dans ce sens.

Les compétences universitaires constituent un vivier d’offres en attente de demande. Il importe d’orienter cette latence vers une compréhension plus appropriée des mécanismes du marché, des flux et reflux des échanges marchands générateurs de profits. Autrement dit, allier la culture académique avec la culture entrepreneuriale.

L’ingénierie culturelle, clef principale de l’industrie culturelle, constitue l’un des secteurs professionnels les plus porteurs qui puisse absorber et rentabiliser la formation universitaire en lettres, sciences humaines et sociales. 

A titre d’illustration, de par la nature de leurs études, les anthropologues sont suffisamment outillés pour approfondir le pourquoi des choses, surtout du côté des faces cachées des idéo-logiques en vigueur. Ils se sont formés pour décrypter les multiples strates du soubassement des affects. En effet, le questionnement doit se prolonger jusque dans la psyché quand il faut déceler les canevas qui circonscrivent le subconscient individuel. Et subséquemment, l’inconscient collectif.

De ce point de vue, l’ingénieur culturel qui compte mener à bien son entreprise doit incessamment déconstruire pour mieux reconstruire. Tabula rasa est la règle et la catharsis, le choix stratégique. Sa ligne de conduite : apprendre constamment à désapprendre. Cette attitude de saine vigilance lui garantit la perpétuation de sa créativité. Que de fausses bonnes idées ne se retrouvent-elles à la poubelle au bout d’un brain storming implacable, faute d’avoir été parfaitement extraites de l’idéal idéel !? Le copier-coller insensé est la pire tentation qui puisse narguer l’ingénieur culturel trop empressé.

Voilà pourquoi l’ingénierie culturelle se fait toujours précéder par la communication dont le secret repose sur le coaching.

2.2  Approche 

Pour soutenir les supports pédagogiques les mieux appropriés (imprimés : flyers, brochures, etc. – numériques : photo, vidéo, etc.), l’animation du séminaire s’appuie sur des techniques scénographiques dont les jeux de rôles. En plus des cas vécus ailleurs qu’à Madagasikara, mettre en valeur les besoins locaux et les aspirations du crû. Résultat attendu : la rétroaction immédiate encouragée par une convivialité de plus en plus dense.

Au lieu d’être un séminaire sous la direction d’un expert instruisant des apprenants conventionnels, chaque séance doit ressembler à un atelier de partage d’expériences entre ingénieurs culturels en devenir et un confrère un peu plus expérimenté. Ainsi, la méthode de transmission directe ne peut qu’être bénéfique pour l’assemblée et satisfaisante pour le prestataire. Aucun faux-semblant. Ni formule magique. Brain storming et spontanéité participative sont les maîtres-mots.

2.3  Démarche

Dialectique Théorie / Pratique. Etablir les fondamentaux théoriques. Illustrer par des cas vécus et des actualités.

Transposer à Madagasikara des exemples de réussite vus ailleurs. Envisager la tournure des choses de manière imaginaire. Tirer leçons. 

Qu’est-ce qui ferait défaut sur place ? 
Quels seraient les handicaps à prévoir ?
Quel est le potentiel existant en termes de
- Situation globale ?
- Marché en devenir ?
- Ressources mobilisables ?
- Personnes-ressources disponibles ?

Ce questionnement qui fait figure d’état des lieux se retrouvera en filigrane le long du séminaire dont le thème est Ingénieur Culturel. Ses trois composantes, coach – manager – médiateur, seront successivement abordées avant de conclure par une séance de rétroaction.


2.4  Séance n° 1. Durée : 4 heures. Thème : ingénieur culturel, coach.

Début de séance : Coaching. 1 minute de silence, les yeux fermés, destinée au recentrage sur soi. Délaisser toute préoccupation étrangère à la séance du séminaire. S’accorder volontairement ensemble sur un seul et même diapason. Prendre conscience que désormais il s’agit d’un autre monde, d’une bulle où n’existe plus que chaque instant présent. En un mot, se concentrer.

La première séance sert à soulever l’importance de la démarche cathartique. Ce qui, sous son aspect pragmatique, se traduit par « Apprendre à désapprendre. »

Soulever les voiles idéologiques des contingences historiques. Particulièrement celle de la colonisation et autres velléités du même genre. A cause du néocolonialisme qui perdure sous forme de globalisation tronquée, la tendance habituelle est d’incriminer la domination occidentale. 

Mais ce serait trop vite oublier que l’Histoire se constitue de tranches d’histoire tout en nuances entre dominants et dominés. Et ce, à différentes échelles selon les forces en présence sur l’échiquier politique, voire géopolitique.

Aujourd’hui, par exemple, quand les institutions multiformes d’obédience occidentale défendent toujours une interprétation évolutionniste fondée sur la théorie du rattrapage historique, leur vis-à-vis représenté par le conglomérat dénommé BRICS propose une refonte des formes d’échange et des types de rapport ainsi qu’une redistribution des jeux d’intérêt qui leur assureront une plus nette prépondérance au niveau planétaire.

Quoique tiraillé entre ces deux extrêmes, pris en tenaille par ces deux pôles d’influence, pourquoi un exit proprement malagasy serait-il inconcevable ou irréalisable ? A l’ingénierie culturelle, aussi, d’y apporter sa part de réponse. Cela compte parmi ses raisons d’être.

Pour ce faire, l’ingénieur culturel se doit de dépasser les frontières artificielles de l’histoire officielle pour se mettre en quête de l’histoire authentique. Quitte, au besoin, à s’en reconstituer une autre. Qu’il s’interroge sincèrement sur sa profondeur généalogique et qu’il scrute dans le coffret temporel de ses propres ADN. 

Grâce à une saine vigilance, il redécouvrira avec bonheur combien ses aïeux et aïeules auront aussi été vigoureux et sensés, en accord avec leur temps, voire en avance parfois. Les mythes fondateurs ont la particularité de se dérober aux regards scrutateurs malveillants pour uniquement se laisser conquérir par les louables intentions. Partir à leur rencontre est le meilleur chemin initiatique qui soit. Tout en délicatesse.

La communication ne se puise-t-elle pas dans l’écoute ? Dans l’observation ?
La plus belle poésie n’est-elle pas dans l’harmonie du silence ?
Contemplation ne rime-t-elle pas avec révélation ?

Tout ingénieur culturel qui prétend vouloir construire pour autrui a tout intérêt à commencer avec et pour lui-même. Sur ce point précis s’érige sa charte d’excellence.

Dès lors, il saura mieux s’occuper de communication transversale, institutionnelle et grand public.

Fin de séance : Coaching. 1 minute de silence, les yeux fermés, destinée à l’ouverture de soi. Quitter la bulle du séminaire. Se préparer à changer de monde, à rejoindre le quotidien.


2.5  Séance n° 2. Durée : 4 heures. Thème : ingénieur culturel, manager.

Début de séance : Coaching. 1 minute de silence, les yeux fermés, destinée au recentrage sur soi. Délaisser toute préoccupation étrangère à la séance du séminaire. S’accorder volontairement ensemble sur un seul et même diapason. Prendre conscience que désormais il s’agit d’un autre monde, d’une bulle où n’existe plus que chaque instant présent. En un mot, se concentrer.

Rajout en coaching : rythmer la respiration. Prendre conscience de l’inspir comme de l’expir. Respirer par le bas du ventre. S’expliquer l’importance du centre de gravité situé à trois doigts au-dessous du nombril. S’en occuper améliore le sens de la stabilité.

De même pour le point d’équilibre situé au centre de la tête. C’est le point de connexion entre les côtés gauche et droit du cerveau. Il s’exerce par une technique spécifique de respiration alternée, exclusivement nasale. Son autre avantage : oxygéner de manière consciente les méandres du cerveau, et par voie de conséquence, stimuler toutes les composantes neuronales. Surtout les synapses.

Dès que l’homme se sent mécaniquement à la fois stable et équilibré, il acquiert plus de confiance en lui-même. Sa perception s’améliore. Son ressenti s’intensifie. Sa mémoire se décuple. Son attention s’aiguise. Il se contrôle mieux face aux aléas des situations rencontrées.

Comme l’exercice l’encourage à s’écouter lui-même en profondeur, il mesure mieux la valeur de la neutralité du silence. En communiquant convenablement avec son monde intérieur, il conversera plus facilement avec l’extérieur : la fameuse ouverture au monde de la méditation orientale.

A la fois neutre et ouvert, il est prêt à laisser s’exprimer son génie créatif. Il s’embarrasse moins des raideurs antinomiques et trouve plaisir à conjuguer les extrêmes en jonglant avec diverses formes de dialectique. 

Là se distingue le principe actif qui fait la force de l’ingénieur culturel. Interface entre divers mondes et/ou milieux censés être différents. Assimiler, afin d’harmoniser, des visions prétendument divergentes. En somme, créer une dynamique d’ensemble. Favoriser la synergie. Faciliter l’osmose. Accoucher d’une plate-forme de rebond, d’un tremplin vers une étape à franchir de nouveau ensemble. Encore et encore.

La description d’un organigramme opérationnel, autant dire ponctuel en fonction des impératifs liés aux contrats à exécuter, met en exergue combien la tâche de l’ingénieur culturel aura à essaimer dans plusieurs directions. Souvent en parallèle. Voire, en simultané.

- Cellule de recherche constituée par des spécialistes de divers horizons. Par exemple, des agronomes et des juristes en conclave avec des géographes.
- Noyau de directeurs artistiques : écriture, photo, graphisme, animation virtuelle, programmation web, vidéo, son. Sachons que ces domaines se ramifient en branches et sous-branches. 
- Service production : régie générale / son / vidéo / événementielle / … Et logistique : matériels courants et spécifiques. Ici se retrouve une subdivision pré-production / production / postproduction.
- Equipe commerciale : marketing-prospection / suivi-exécution / diffusion-vente.
- Service comptabilité : trésorerie / banque / fiscalité.
- Service secrétariat : accueil / affaires courantes / centrale d’informations.

Sans jamais oublier les mesures sécuritaires, ni les assurances.
Ni l’externalisation juridique, non plus. Les contentieux sont les revers malsains des formes de collaboration contractuelle. 

Aucun de ces secteurs n’est étanche. En fonction des particularités opérationnelles, leur mise en réseau s’effectue soit de manière verticale ou horizontale et même parfois, diagonale.

L’ingénieur culturel se doit de tous les connaître, le plus méticuleusement possible. Afin de pouvoir déléguer, au besoin, certaines responsabilités en interne de préférence. Dès qu’il décide d’externaliser, le service coûte de 2 à 5 fois plus cher. D’où la nécessité d’une formation continue pour le head staff. De même, pour le personnel crew.

Toutefois avec l’énorme inconvénient qu’à cause d’un statut d’intermittent, l’indisponibilité du personnel crew au moment voulu pose souvent problèmes. Sans parler des secrets de fabrique divulgués auprès des concurrents. Mais nécessité faisant loi, vu l’étroitesse du marché, il est rare que toute la structure puisse fonctionner à plein régime à longueur d’année. 

Aussi est-il d’usage que le cabinet d’étude, proprement dit, se double des compétences d’une agence d’exécution.

Fin de séance : Coaching. 1 minute de silence, les yeux fermés, destinée à l’ouverture de soi. Quitter la bulle du séminaire. Se préparer à changer de monde, à rejoindre le quotidien.


2.6  Séance n° 3. Durée : 4 heures. Thème : ingénieur culturel, médiateur.

Début de séance : Coaching. 1 minute de silence, les yeux fermés, destinée au recentrage sur soi. Délaisser toute préoccupation étrangère à la séance du séminaire. S’accorder volontairement ensemble sur un seul et même diapason. Prendre conscience que désormais il s’agit d’un autre monde, d’une bulle où n’existe plus que chaque instant présent. En un mot, se concentrer.

Si la première partie sert de récapitulation et de passage en revue des points obscurs, la suite s’enclenche sur la considération du suprahumain sous l’angle de l’ingénierie culturelle. La problématique devient : comment générer de l’énergie culturelle créatrice ?

Sans avoir à s’égarer dans la diversité des représentations idéologiques ni au creux de la subtilité des architectures cosmogoniques, l’accent est à mettre d’emblée sur ce point nodal qu’est l’humain générique, l’homme. Etre spatio-temporel, donc soumis aux vicissitudes de l’espace ainsi qu’aux contingences du temps, il lui est salutaire de savoir interpréter et gérer ces deux déterminants axiomatiques en fonction de ses besoins et de ses intérêts, de ses souhaits et de ses visées. 

D’où la nécessité de disposer d’une grille de lecture de l’espace afin de mieux décider bien faire les choses. De même, quand les exécuter afin de s’assurer une réussite optimale. Et ce, même pour les actions les plus banales. A fortiori, pour les opérations d’envergure qui paraissent souvent délicates et compliquées, de prime abord.

Des connaissances avérées dans ces domaines du « Où » et du « Quand » sont d’une grande aide pour répondre à « Comment », question usuelle pour l’ingénieur culturel. Elles constituent une valeur ajoutée inégalable pour l’ingénierie culturelle.

Quoi de plus légitime, et surtout sensé, de la part d’un ingénieur culturel malagasy que de faire appel au legs cognitif ancestral pour se  positionner favorablement dans ce milieu d’affaires réputé sans pitié qu’est le marché ? Surtout qu’aucune entreprise digne de ce nom ne s’aventurera jamais dans un processus opérationnel sans avoir, au préalable, établi une solide planification. 

Les logiques du « Où » et du « Quand » précèdent toujours celle du « Comment ». Surtout que celles du « quoi » et du « pourquoi », quant à elles, auront déjà normalement fait partie intégrante des termes de référence. C’est-à-dire, dès l’amont.

Dès lors, il importe de diriger les apprenants vers la prospection du patrimoine immatériel existant. Il s’agit ici de saisir les mécanismes d’interprétation spatio-temporelle endogène. Là s’enfouit la table des valeurs, la hiérarchie des significations et l’attribution des sens. Et partant, la vision du monde qui
1-      influence le ressenti,
2-      guide le besoin,
3-      clarifie le souhait,
4-      prédétermine les affects.

S’approprier ce postulat est d’une importance capitale pour une mise en place judicieuse de la géomatique (1)

Aussi convient-il d’aborder de manière strictement objective, au moins, les trois domaines de recherche suivants :
- « Rohotany » : canevas de la mise en réseau des flux énergétiques telluriques,
- « Tetiandro » : grille de lecture de la succession fragmentaire du temps et de la durée,
- « Raokandro » : pharmacopée et exploitation usuelle du biotope.

Bien sûr que les attributions d’un ingénieur culturel malagasy doivent aussi inclure celle de l’agent de terrain, de formation universitaire par-dessus le marché ! Les aptitudes acquises lors de son cursus ne peuvent que lui renforcer son sens de l’adaptation. Et à vrai dire, même mis en compétition avec des pairs étrangers, ne dispose-t-il pas de surcroît d’une forte singularité ? La sincérité et la profondeur de son empathie pour ses compatriotes. C’est le « plus » qui l’avantagera toujours par rapport à autrui. Valeur ajoutée, ô combien cruciale, à son propre égard en marketing.

Génie pour génie, pourquoi l’ingénieur culturel malagasy se priverait-il de faire appel aux « siens » pour transcender son laborieux quotidien ?

Y a-t-il meilleure école que celle de ses ancêtres, celle de l’Univers où l’humain redevient divin ?

Redevenu démiurge, l’ingénieur culturel malagasy saura forger le présent de ses contemporains.

Et sublimer, pour Madagasikara, le meilleur des lendemains.

Fin de séance : Coaching. 1 minute de silence, les yeux fermés, destinée à l’ouverture de soi. Quitter la bulle du séminaire. Se préparer à changer de monde, à rejoindre le quotidien.


2.7  Séance n° 4. Durée : 4 heures. Thème : rétroaction

Un test d’évaluation des acquis clôt le séminaire. Sujet proposé :
« Que retenez-vous du séminaire sur l’ingénierie culturelle ?
Répondez sous forme d’argumentaire. »

Le choix de la question ouverte est volontaire. Au lieu de formuler « Qu’avez-vous retenu », l’intitulé spécifie « Que retenez-vous ». C’est pour orienter les réponses vers une mise en perspective. La vérification de la qualité d’assimilation des apprenants s’appuie autant sur leur capacité de restitution que la pertinence de leurs recommandations.

Si les appréciations du correcteur s’établissent sur leur aspect explicite, il convient de préciser qu’un regard critique sous-tend toute la démarche de notation : le degré de « pro-activité » révélé par chaque copie. Pour ce faire, il faut s’astreindre à une lecture en deux temps : universitaire puis professionnelle. D’où la notation séparée du fond et de la forme.

En effet, la rigueur en matière de forme est autrement pointilleuse du côté des praticiens : type calligraphique et qualité sémiotique de la présentation en général, ainsi que clarté lexicale, simplicité des tournures jusqu’au choix des mots, y compris la ponctuation. Le soin accordé à la forme est prépondérant dans le milieu professionnel. Le postulant a-t-il du style ? Si oui, à quel niveau ?

La communication se contente peu d’être idéelle dans le milieu de l’ingénierie culturelle puisque si le contenu gagne à être rationnel pour être convaincant, le contenant, lui, a intérêt à se montrer résolument séduisant. Elle doit faire ressentir un certain idéal. Pour ainsi dire, capable de diffuser de l’émotionnel, du mental et du spirituel.

Par expérience et de manière générale, les recommandations se rejoignent toutes sur un point précis : affiner la formation en ingénierie culturelle. Cursus à renforcer par des pratiques spécialisées par secteur technique, de la création à la régie par exemple. Et parallèlement, par la proposition de modules favorisant l’acquisition des méthodes d’analyse et l’apprentissage de la stylistique en usage dans les milieux professionnels, commerciaux ou institutionnels. Et ainsi de suite.

A charge pour les autorités universitaires de déterminer dans quelle mesure remplir cette attente commune.


BEzoro - ingénierie culturelle

vahombey@gmail.com
+261 34 08 720 04


(1)     LA GEOMATIQUE :

La géomatique est une discipline regroupant les pratiques, méthodes et technologies qui permettent de collecter, analyser et diffuser des données géographiques. L'objectif final de la géomatique est la représentation spatiale des données récoltées pour identifier, représenter et démontrer les résultats d'analyses statistiques. De ce fait, la géomatique apporte un nouvel axe d'analyse à vos données qui, jusqu'à présent, n'étaient analysées qu'en deux dimensions.

Logiquement, le terme géomatique provient de la contraction des termes géographie et informatique. La géomatique permet donc de tirer le meilleur parti de chacun de ces deux domaines.

Application de la géomatique

Cette discipline est appliquée à de nombreux domaines tels que l'aménagement du territoire, la prévention des risques naturels ou encore la gestion des ressources naturelles et de l'urbanisme. Cependant, l'utilisation de la géomatique se généralise de plus en plus dans les secteurs de l'économie et du marketing.

En effet, la représentation spatiale des données facilite les études de marché et donc l'identification des tendances ou l'analyse de la concurrence dans des secteurs géographiques donnés.

 La géomatique étant liée à l'informatique, son application passe par l'utilisation d'outils informatiques que l'on nomme les SIG.

 Le rôle des SIG dans la géomatique
 
Les Systèmes d'Information Géographique (SIG) tiennent une place centrale dans la géomatique puisqu'ils sont les outils informatiques permettant la représentation et l'analyse des données. De plus, près de 80% des données en entreprise ont un caractère géographique (adresse des clients et des fournisseurs, coordonnées des points de vente, réseau....). De ce fait, la dimension géographique des données est trop souvent sous-exploitée alors qu'elle est un véritable avantage concurrentiel et un outil idéal d'aide à la prise de décision.

Source : https://www.esrifrance.fr/geomatique.aspx