mercredi 4 février 2015

Manuel de philosophie, en cours d'écriture.

« Le socle de la vie est l’amour. Et le pilier de l’existence, la paix. Pour cheminer vers la vérité, aimer sans attendre d’être aimé. »


Vahömbey,  « Ny mahaolona malagasy ou l’humanité malagasy », manuel de philosophie en cours d’écriture.




Cet article comporte 4 étapes : Prologue – Manuel de philosophie – Epilogue – Derniers mots.

Prologue

Destiné aux générations futures, ce manuel les aidera à mieux se représenter notre époque afin d’y situer nos réalités, nos aspirations comme nos contraintes. Nous qui serons leurs ancêtres. Disposer de repères fiables leur sera utile, d’une manière ou d’une autre, pour avancer sereinement dans la vie.

Vos impressions, ressentis, frustrations, préoccupations, désirs, tournures d’esprit, centres d’intérêt, … Vos manières d’appréhender les choses et de les interpréter, de saisir les idées et de les exprimer. Tout ça m’est personnellement précieux dans le cadre de ce travail d’écriture.

Observer, écouter, recueillir, recouper, dissocier, relier, etc. Avant d’explorer les soubassements psychologiques, ethnologiques, historiques, mythologiques pour mettre à jour les passerelles entre l’inconscient receleur et la volition, cet acte par lequel la volonté se détermine à être et/ou à paraitre. Débusquer les infimes schémas logiques. Puis identifier les idéologiques les plus fonctionnelles. Enfin, parvenir à esquisser le contour des logiques d’ensemble. Ainsi se présente la démarche globale.

Qu’y aura-t-il d’universel ? Et de singulièrement malagasy ? Ces interrogations se feront héberger au cœur de la problématique.

En plus des découvertes ultérieures, certaines archives de fanambinanamadagasikara.blogspot.com serviront à nourrir les annexes. Tout chercheur est libre de les exploiter à sa guise. Seule condition : gentlemen’s agreement. Mentionner la source.



Manuel de philosophie

Si les essais de réflexion peuvent s’apparenter à des jeux intellectuels, manière agréable de laisser l’esprit s’émanciper puisque toute conclusion n’engagera que son auteur, l’ambition d’aboutir à un manuel est une autre paire de manches. Une véritable gageure ! Elle requiert le sens de la méthode puisque sa prétention est d’être didactique. L’art n’y suffira point. Il faudra surtout la manière. Dire pour dire est facile. Dire pour être compris l’est nettement moins.

Un manuel, par définition, est un ouvrage didactique ou scolaire qui expose les notions essentielles d'un art, d'une science, d'une technique, etc.

Notre manuel, d’une part, veut tracer les grandes lignes qui font la transition entre le scolaire et l’universitaire. Autrement dit, débuter par les bases trop souvent sous-estimées et les fondements a priori évidents. Se libérer des méconnaissances élémentaires fortifie la confiance nécessaire à tout élan de recherche, même le plus hardi.

Le domaine abordé par notre manuel, d’autre part, est celui de la philosophie. N’assène-t-on partout que la philosophie ne s’apprend point ?! Et que philosopher, par contre, s’apprendrait. Ainsi, cet ouvrage encouragera à en apprécier l’apprentissage. A classer parmi les manuels, il proposera une manière parmi tant d’autres de manier la philosophie. 

Illustrons nos dires. Qui, en philosophie, n’a pas entendu parler de dialectique ? Méthode de raisonnement qui consiste à analyser la réalité en mettant en évidence les contradictions de celle-ci et à chercher à les dépasser. Très utile pour tout esprit qui se veut critique. Combien de nos journalistes locaux à forte audience s’en préoccupent-ils à votre avis ? Y a-t-il lieu, par la suite, de s’étonner combien nos foules deviennent démentes dès qu’il y a manipulation d’opinion avec à la clé de la monnaie sonnante et trébuchante ?

Dans la foulée, nous souvenons-nous de ce qu’est le syllogisme ? Raisonnement qui contient trois propositions (la majeure, la mineure et la conclusion), et tel que la conclusion est déduite de la majeure par l'intermédiaire de la mineure. Du genre,  si tous les hommes sont mortels (majeure) ;  si tous les Grecs sont des hommes (mineure) ; donc tous les Grecs sont mortels (conclusion).  Procédé d’une efficacité redoutable, difficilement niable. Et dangereusement expéditive, voire carrément létale, aux mains des politiciens sans scrupules mais, comme tout bon malgache, adroits en rhétorique. Sans inutile commentaire !

Evoquons, pour clore l’illustration, le manichéisme. C’est l’opposition systématique entre deux parties dont l'une est considérée tout entière avec faveur et l'autre rejetée sans nuance. Imaginez quand il arrive que le manichéisme se serve sans vergogne des deux précédents procédés. Prenez le bien et le mal, par exemple. Il n y a qu’à décrypter les messages médiatisés par l’Occident sous cet angle pour deviner les dessous de presque toutes les guerres fratricides. Positionnement adopté par le djihad aussi, d’ailleurs. Les deux camps s’accusent réciproquement d’être l’incarnation du mal. Et le grand public, lui, trouve cela normal. Pourquoi ? Il s’enrôle, volontairement ou non, dans l’un ou l’autre camp. Le recul aidant, les « Je suis Charlie » étaient éloquents, non ?

Si savoir rend libre, philosopher rend raisonnable à défaut d’être sage. Madagasikara gagnera en autonomie chaque fois que ses leaders, tous domaines confondus, se voudront philosophes. Même de temps à autre.

Le philosophe doit être roi. Et le roi, philosophe. (1)




Epilogue

Au vu des urgences nationales, dont la fuite de cerveaux est la moins visible de toutes quoique ruineuse à terme, ce manuel a pris le pas dans mon planning personnel sur l’écriture d’un ouvrage d’investigations plus conséquent. Mais ce n’est que partie remise. Ainsi, ma future retraite ne sera que plus agréablement laborieuse.

Si au Malagasy se reproche couramment son retard en ceci ou cela, par rapport au génie des Japonais dès l’ère Meiji toutes proportions gardées entre contemporains, il n’est pas aussi tard que cela pour s’ébranler. S’il nous manque leur rayonnement culturel planétaire, fort justifié d’ailleurs, nous n’avons rien à leur envier pour certains aspects déshumanisants de leur modernisme forcené.

Le fonds culturel malagasy est tout ce qu’il y a de loti en matière de philosophie. Dans ce domaine-là, nous avons plus que notre mot à dire. Et si jamais seuls les manuels, pratiques par nécessité puisque destinés en priorité aux ouvriers, auront trop manqué pour ce faire, le nôtre apportera sa part de brique  à l’architecture du futur. Il ne se targuera jamais de faire œuvre de pionnier. Son rang sera à peine celui d’un maillon dans la chaîne de transmission écrite du savoir élaborée par nos penseurs depuis des millénaires et nos éducateurs anonymes malagasy depuis la nuit des temps.

Nous, Malagasy, sommes si fiers d’être de Madagasikara sans trop savoir à quoi nous raccrocher. Et malencontreusement,  si démunis en argumentation pour le justifier. Tellement humiliant dans une mondialisation du « Bank is bank » qui exige, aveuglément parfois, d’être inhumainement performant !

Humain pour humain, nous avons notre mot à dire. Humanité pour humanité, nous vivons des valeurs qui nous maudiraient si elles étaient monnayées. Quant à l’humanisme, considération philosophique qui ennoblit l'homme et les valeurs humaines, nos mythes fondateurs regorgent à son endroit d’enseignements capables de résister à l’usure du temps.

Puisse ce manuel de philosophie en cours d’écriture nous aider à nous débarrasser de nos encombrants complexes. D’infériorité ou de supériorité, peu importe. Un complexe est un complexe. C’est du mal-être gauchement canalisé. Sinon gare à la névrose, souche du masochisme et terreau du sadisme !

Puisse-t-il aussi servir de booster pour aider nos futurs gouvernants à se désaliéner. Et qu’un jour, ils puissent rire de notre artificiel handicap de pseudo-cancre aux yeux des institutions internationales dominantes, actuelles ou à venir. Celles dites économico-financières, en particulier.

Ainsi et ainsi seulement, sa mission aura été accomplie. Même en partie.

La conviction de l’auteur est claire. Le monde entier, pour avancer dans la bonne direction, a aujourd’hui plus besoin de cœur et d’âme que de raison. Au «  mahaolona malagasy », peut-être bien, de lui fournir un plus juste diapason ? Pour lui faire entendre, à nouveau, raison.

« Le siècle des lumières » fut. Que le millénaire de La Lumière soit.



Derniers mots

Ultime précision à propos de ce manuel de philosophie : ni but lucratif, ni mobile mercantile. Juste pour la beauté du legs.

Merci de votre généreuse participation. Toute suggestion sera la bienvenue.

(1) Platon, philosophe grec (Athènes vers 427 - id. 348/347 avant J-C). Disciple de Socrate, il voyagea en Égypte, en Sicile, revint à Athènes où il fonda vers 387 une école, l'Académie, puis tenta vainement de conseiller le tyran Denys de Syracuse. Son œuvre philosophique est constituée d'une trentaine de dialogues qui mettent en scène disciples et adversaires face à Socrate. Par la dialectique, celui-ci leur fait découvrir, au travers de leurs contradictions, des idées qu'ils avaient en eux sans le savoir, les fait progresser vers un idéal où le beau, le juste et le bien sont les vérités ultimes de l'existence terrestre de l'âme humaine, et dont l'homme n'aperçoit sur terre que les apparences. Il s'agit enfin de faire naître dans ce monde une cité idéale, où l'ordre de justice sera garanti par les philosophes. Les principales œuvres de Platon, le Banquet, Phédon, la République, Phèdre, Parménide, le Sophiste, Timée, les Lois , ont marqué la pensée occidentale, en passant par Aristote, les Pères de l'Église, la philosophie de l'islam, le Moyen Âge et la Renaissance, jusqu'à certains aspects de l'idéalisme logique contemporain. 



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Lot 12 A 10 Antsenakely 
Antsirabe 110 MADAGASIKARA

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