vendredi 6 décembre 2013

Favori vs Challenger.

Les paris sont ouverts. Mesdames et messieurs, faites vos jeux !

Sans vouloir verser dans l’irrévérence, ce chapô met à nu l’arrière-plan du plateau de la TVM du 04 décembre dernier en soirée. Premier face-à-face entre les finalistes des présidentielles. En lice pour cet événementiel à fort audimat, messieurs Hery Rajaonarimampianina et Jean-Louis Robinson.

Hery Rajaonarimampianina a choisi de se montrer placide et pragmatique dans une posture toute didactique. Clarté et concision auront été ses maîtres-mots au risque de paraître, par moments, plutôt hiératique. Voire quelque peu sur la défensive face aux assauts frontaux, parfois d’ordre personnel, assénés sans arrêt par le camp adverse. Finalement, sa tactique d’esquive active - toujours avancer dans la périphérie de l’axe - lui aura certainement fait gagner du terrain dans l’appréciation d’un public sensible aux démonstrations d’habileté discursive. Sa démarche est claire. Délibérément prospectiviste.

Après s'être sentencieusement dépensé en formalités d’usage sur les bienfaits de la concorde et la nécessité de la réconciliation, Jean Louis Robinson a mis en branle ses salves offensives. Son fil conducteur pour la soirée : rouleau compresseur contre la Transition. Aussi s’est-il montré franchement frondeur, presque querelleur. Son choix tactique aura-t-il été de s’imposer un show de redresseur de torts devant l’éternel que personne ne s’en offusquera. Sauf qu’à croire certaine étiquette, il s’agit désormais du second tour. Et donc, d’un palier où il serait plutôt question de séduction fondée sur la qualité d’enchaînement des propositions. Mais, bon.

La majesté de l’enjeu serait-il à rappeler ? L’honneur de la nation ? La dignité des enfants de la nation ? La refondation de la république, quatrième du nom ? Sans avoir à chercher loin : sortir de la gadoue des crises cycliques où tous les régimes successifs, sans exception, ont noyé au fil du temps l'idée même de nation.

Aussi le public serait-il en droit d'attendre de la série de face-à-face entre les deux meilleurs candidats, un peu plus de hauteur de vue que lors du galop d’essai et de la foire d’empoigne du premier tour. La phase actuelle des présidentielles mériterait bien un peu plus de doigté dans la mesure et de justesse dans le ton, non ? Sinon, dommage ! Vraiment dommage que les débats d’idées, tant attendus, puissent se bazarder à coup de criées, volées et écrans de fumée.

Ceci dit, qu’à cela ne tienne ! A défaut de joutes lumineuses, au moins le public averti aura-t-il pu commencer à profiler celui qu’il élira Président. En effet, hors de question de se réfugier derrière un vote nul ou blanc, ou pire encore de faire acte d’abstention. Le pays a assez souffert depuis x-temps de la valse-hésitation de ses citoyens plus prompts à critiquer qu’à s’engager. Fût-ce dans le seul acte d’un vote suffisamment réfléchi pour être assumé.

Vivement, le second face-à-face ! D’ici-là, le personnel de notre chaîne nationale saura, gageons-le, trouver les moyens de se familiariser avec son nouvel environnement technologique. Au moins, pour épargner à son public le calvaire auditif d’avant-hier soir. Et surtout pour ménager certaines précieuses humeurs. Présidentiables, de surcroît.

Antsirabe, 06 décembre 2013.

RABEARISON Roland Dieu Donné Vahömbey.

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