vendredi 19 décembre 2014

Pré-communication # 03 « One Day »


Il fallait toujours fuir les huissiers dépêchés par les créanciers. Sans domicile fixe et 4’mi avant l’heure, nous nous réfugions jour et nuit au-dessus du tunnel d’Ambanidia. Ma mère, divorcée, surendettée et malheureusement naufragée dans l’ébriété, se laissait couler. Née merina-tandroy-baniân, peut-être souffrait-elle aussi de son sang-mêlé ? Elle, Sahondra Ravaka, une poétesse de renom ! A moi, l’aîné, il m’incombait de mendier la tête courbée, aux pieds des passants. Pour nourrir ma fratrie, il me fallait de l’argent, quémander un peu de monnaie. 

Puis survint la fin ! Harassé, exténué, éreinté, j’avais fini par céder. Malgré moi, j’avais laissé ma mère, mon frère cadet et ma petite sœur se suicider. J’avais décidé de relever le défi de la vie. Et de rendre honneur à la mémoire de ma mère. Même en solitaire. Heureusement, leurs anges à mes côtés. 12 ans et demi, j’avais.

Tant que je vivrai, je n’arrêterai jamais de me révolter contre la paupérisation qui ruine ma nation. Si s’engager en politique est la solution, né lion, je mourrai debout pour mes convictions. Mes cicatrices se fissurent chaque fois que le regard de tous ces enfants des rues m’envie au volant de ma belle voiture. Comme j’étais des leurs en 1971-72, j’ai demandé à un jeune auteur d’écrire un texte en anglais à ce sujet. Par pudeur, peut-être ?! Comme cet auteur est un authentique travailleur social, il m’a offert un vrai bijou que je n’ai plus eu qu’à mettre en musique. Voici donc  « One day ».

Chapô « One day » :

« Le blues te tombe dessus sans prévenir comme le froid.
Ton cœur est en berne et ton humeur grise sale, … Terne.
Mais plus malheureux que toi sont les miséreux,
Les enfants des rues qui font des cieux leur toit.
Le pire, c’est qu’ils osent te confier
Que trop désespérés, ils veulent se suicider.
Tu soupires, tu déterres ton sourire,
Et tu les fais rire. »

Texte « One day »:

You are catching blues like you are catching cold
But the biggest pain you can feel is
 When you see hopeless children,
Feeling sad and talking about suicide,
Then you can say your heart is breaking.
Your heart is breaking
Ôh ! Broken
Your heart is breaking

Even you are unhappy,
Even you have lost everything you have got,
And you deeply miss someone you really love.
Be hoping, because only hope will keep you going.
Life is unfair, but willpower let you get there.
And find a smile to share
For children it’s unfair to see you drunk,
It’s unfair to see you dirt.
They only want to play with you,
Just seeing you makes them happy.
    
Find courage for smiling
And strength to make them laughing.
Be strong enough to hide your blues,
Because you are old now,
You are a parent.
 You are a parent
 Be patient
You are a parent

You can say it’s unfair but it’s not.
It’s just the way for you to smile again.
Be patient.
Good things come to those who can wait.
One day
Yes, one day.

One day,
Who knows,
You will leave blues and pain.

Auteur : IRA
Compositeur: VAHÖMBEY

Antsirabe 07 août 2014

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