samedi 26 décembre 2015

INCH ALLAH ! ALLELUIA !!

Grande île située dans l’Océan Indien, Madagasikara abrite environ 22 millions d’habitants. Réputée pour sa faune et sa flore exceptionnelles avec un fort taux d’endémicité, elle demeure jusqu’à présent tributaire des aides internationales même pour son propre budget de fonctionnement.
Dotée d’un potentiel en ressources naturelles d’une diversité encore méconnue, son rang dans les classements conventionnels par les institutions spécialisées fait la honte de ses ressortissants.
Les problèmes de mauvaise gouvernance sont récurrents. D’ordre politique, selon les observateurs avertis. Que dire quand au sortir de la colonisation française en 1959 pour une indépendance tronquée en 1960, les régimes politiques auront successivement enseveli le pays dans les abysses d’une misère de plus en plus crasseuse ?
Crises cycliques à répétition. Puis retour case départ accompagné de régression. A se demander si aujourd’hui existe-t-il ailleurs société plus pyramidale que la sienne.
La braderie des biens patrimoniaux nationaux s’alourdit de l’hémorragie incessante de ses compétences de « high personal value ». Trop ingrat d’y demeurer pour les élites soucieuses d’éthique en général et de déontologie en particulier.
Trop de gabegie, d’indiscipline et d’impunité. Les signaux témoins de qualité de vie virent presque tous au rouge vif. Les indices d’insécurité sont implacables. No comment !
Seule lueur, l’accès de ses musiques à l’international. TSILIVA avec son kilalaka mâtiné d’afro-funk à l’échelle africaine et le rock garage de THE DIZZY BRAINS en Europe.
Comme dans tout pays livré à lui-même, la créativité artistique propre aux individus immunisés par la galère, selon le jargon du milieu, se trouve exacerbée. A l’absence d’industrie culturelle se substitue la forte volonté des artistes survoltés et des mécènes aux convictions insubmersibles.
Quand rien ne va, seule la culture perdure.
A cette ère-ci de la mondialisation, la majorité des acteurs culturels non-formels fait preuve d’ingéniosité et de témérité. 

Les ésotéristes se révèlent dans les réseaux sociaux pour partager leur héritage ancestral de mieux en mieux informatisé. Donc, de plus en plus accessible au grand nombre. En tout cas, pour celui qui s'enorgueillit peu de qu'il est ou de ce qu'il a pour ne jamais cesser de s'améliorer et de continuer à se parfaire.
Parallèlement, les leaders d’opinion culturels s’affranchissent du joug conventionnel et du politiquement correct. Surtout vis-à-vis de l’histoire officielle imposée par les détenteurs du sceptre politique en fonction des périodes de domination. Leur libre expression élargit enfin tribune grâce à internet.
Bien sûr, inutile de pavoiser. Ce bel optimisme est aussi minuscule qu'une graine de... Sénevé.
Acculés dans leurs pires retranchements, les lendemains de La Grande Île verront-ils l’aurore du progrès grâce à la revigoration culturelle ?
Pour ainsi dire, à l'aide d’une délicate dialectique associant renaissance ontologique et réappropriation identitaire ?

Inch Allah !


Alléluia !!


VAHÖMBEY, 20 décembre 2015


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