dimanche 5 juin 2011

Conclusion revue et corrigée de Réflexions citoyennes # 02


                                  Crédit photo: ANDRIANJARA / BEzoro - ingénierie culturelle


Mieux-Vivre, jery donia

Quelques réflexions, au retour du périple à l’île aux parfums.

C’est quoi, au juste, le donia ? Ce chatouillis à fleur de peau, là-bas à Nosy Bé où le festival international du même nom aura lieu le 08 juin prochain.

Les uns disent tout simplement : « Donia, c’est la vie. Mieux, fêter la vie. » Les autres précisent, c’est voir le bon côté de la vie. Prendre au sérieux ce qui peut sembler léger, et considérer sans gravité tout ce qui ressemble à de l’excès.

Peut-être que donia, finalement, serait toute une philosophie. Epicurienne en surface, et stoïcienne en profondeur. En somme, une authentique vision du monde : « jery », comme ils disent à Nosy Bé.

La tentation nous vient de rapprocher les concepts que sont le jery donia et le Mieux-Vivre, qui nous est si cher pour FAMà.

Point de convergence : regarder la vie en couleurs, le cœur sur la main et le sourire en bonus.

D’où notre sillon de réflexion à 2 ariary : pourquoi importer sans discernement le développement, en pack prêt-à-consommer, quand on dispose aussi du jery donia à portée de main ?

A défaut d’objectivité quelques fois suspecte, à force d’être surtout quantifiable – taux de croissance et tutti quanti -, gageons plutôt sur une subjectivité de qualité.

Au cœur de la mondialisation galopante, les schémas de développement en cours ne satisfont pas toujours. Les pseudo-bénéficiaires en ont, quelques fois, perdu le sourire. Et donc, le sens de l’existence et le plaisir d’être en vie. Les actualités internationales sont assez éloquentes à ce sujet.

Malgré la noblesse de son principe, le développement se retrouve trop souvent étriqué en théorie et faussé dans la pratique. N’en déplaise à ses éminents techniciens dont nous saluons le mérite de patienter le délai qu’ils accèdent au pouvoir de décision qui leur sied.

La cohorte, devenant malheureusement « normale », de conditions tendancieuses, de mirages prévisibles, d’effets pervers et de résultats mitigés doit-elle irrémédiablement hypothéquer notre volonté d’aller de l’avant ?

S’il est vrai que nos dirigeants continuent de pécher soit par incompétence, soit par égoïsme forcené, ou soi-disant par inadvertance, force nous est aussi de reconnaître que le choix d’un standard de développement sur mesure dépend rarement de notre seul bon vouloir, … Surtout nous, les affublés du complexe d’infériorité propre aux moins avancés, relégués au rang des retardataires du Sud.

Bonté divine ! Mais pourquoi ne pas ébranler cette évidence de mauvais aloi ?!

N’est-ce pas tout un système verticaliste, voué au bénéfice des détenteurs de capitaux mondiaux, qui s’échafaude autour de nos œillères et de nos brides de sempiternels endettés ?

                            Crédit photo: ANDRIANJARA / BEzoro - ingénierie culturelle

Ingénierie culturelle, la panacée.

Du cœur à l’ouvrage, citoyens. Réagissons ! Mieux encore, agissons.

Le Mieux-Vivre dépend d’abord et avant tout de chacun de nous. Même à partir du peu dont on dispose. C’est une attitude, un comportement, et une vision du monde. Il suffit de cultiver un savoir-être positif et un savoir-penser conquérant sans trop attendre de qui que ce soit.

Les nossi-béens, héritiers d’un courant multiple de contacts modernisateurs depuis au moins l’an 800 de notre ère, nous ont rouvert les yeux à ce propos. Leur séculaire jery donia est viable, toutes proportions gardées, à l’échelle de notre nation.

L’idéal sera de disposer, à la tête de notre pays, de dirigeants qui comprennent enfin que

-      Le développement est un processus nécessaire dont il faut courir le risque avec vigilance, et surtout honnêteté. Il ne peut surtout servir qu’à améliorer les moyens pratiques et les conditions matérielles d’existence. Enumérer ces derniers reviendrait à remplir tout un projet de société.

-      L’essentiel, dans cette prospective, est l’homme. Celui-ci a un besoin vital. C’est le Mieux-Vivre, autrement dit le jery donia, dont le meilleur indice est le sourire qui s’affiche sur le visage de chaque citoyen.

Cette approche est loin d’être nouvelle. Elle a toujours été celle de l’ingénierie culturelle.

Rattrapons vivement nos retards les plus flagrants en matière de confort au quotidien, et renforçons notre avantage de pouvoir encore toucher du doigt l’essence de l’existence.

Citoyens, armons-nous de conviction. Et le monde entier, nous le verrons, de vouloir nous imiter.

Merci, La vie.

Longue vie, Donia.

Version revue et corrigée le 05 juin 2011 à 13.00

                                  Crédit photo: ANDRIANJARA / BEzoro - ingénierie culturelle

Aucun commentaire: