samedi 14 mars 2015

Révolution Vazimba.(début)

Soumise à une logique d’ensemble, la pleine compréhension de cet écrit-ci nécessite la lecture préalable des articles précédents dont surtout ceux formulés en malagasy. Sans vouloir exclure le lectorat uniquement francophone, l’auteur tient à préciser qu’il s’adresse en priorité à ses compatriotes. 

Comme il est ici question de conception philosophique, certaines pensées ne se manifestent dans toute leur latitude que dans la langue maternelle de Rabearivelo. Ou dans celle de Molière, selon la nécessité.

Les investigations portent autant sur la subtilité que la complexité des idéologiques. Aussi, l’auteur fait-il de son mieux pour transmettre le plus clairement possible les messages à délivrer. Cette fois-ci, l’article se rédige uniquement en français pour la commodité des explications à fournir. Merci de votre compréhension.

Nous franchirons quatre étapes : Nos ancêtres, les Vazimba – Malagasy Madagasikara – Mpanazary ou Maître – La Vie des Maîtres.


Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey.

Nos ancêtres, les Vazimba

« La Vie des Maîtres » de Baird T. SPALDING est tout ce qu’il y a de passionnant et d’instructif au plus haut degré à mon humble avis.

Dans ce livre, Les Maîtres de l’Orient donnent la précision suivante. Comme leurs interlocuteurs sont des scientifiques occidentaux de culture judéo-chrétienne, ils leur dispensent des enseignements conformes à leur mode de compréhension. Ils leur parlent donc plus particulièrement de la Bible et de Jésus-Christ.

Mais il formulent aussi clairement que d’autres grandes âmes comme Osiris, le Bouddha et d’autres encore dans des civilisations différentes ont aussi franchi le cap de la pleine réalisation spirituelle. Tout sectarisme, insistent-ils, est donc à exclure d’office de leurs propos.

La lecture permanente de La Vie des Maîtres m’aide beaucoup à mieux saisir certaines réalités si proches de nous et si évidentes qu’elles en deviennent quelques fois mystérieuses. Aussi, ne me lasserai-je jamais d’en faire la recommandation. Mes recherches acharnées sur les Vazimba allaient tourner à l’obsession obtuse propre aux idéalistes passionnés avant que je n’aie découvert ce livre de la plus séduisante des manières.

M’ayant entendu chaque matin en 2002 sur Radio-Mada FM 100.6 mhz faire part de mes quelques connaissances éparses sur l’humanité et les Malagasy, un expert de kung-fu Wisa fidèle compagnon du regretté Grand Maître Piera Be me l’a prêté à lire. Je l’ai carrément dévoré de bout en bout. Au point de me le procurer par commande spéciale à la Librairie des Cultures Vénérées sise à Ankazomanga. 

C’est mon livre de chevet dont je ne me sépare jamais. Plus je le relis, plus je découvre dans ma vie quotidienne l’existence de choses très agréables si inimaginables, je le crains, aux yeux d’autrui que je préfère les taire pour me contenter de les vivre.

En tout cas, mes connaissances concrètes continuent toutes de s'affûter en général. Principalement sur nos ancêtres les Vazimba. Juste en passant, qu’est-ce que ça fait plaisir d’écrire « Nos ancêtres, les Vazimba » ! 

Nous qui avions, en petites classes primaires, à apprendre par cœur l’histoire des Gaulois, censés être nos ancêtres. Humiliation profonde que n’effacera jamais le sourire à la lecture des aventures d’Astérix et Obélix.

Voici venir le temps des Maîtres, l’avènement des Mpanazary. Vivons Vazimba !


Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey.

Malagasy Madagasikara

A la suite de mon dernier article bilingue « Fisaka ny rariny, marolafy ny marina », les questions ont fusé. Certains n’hésitent pas à m’accoster dans la rue pour m’en parler. Les interrogations sont presque toujours les mêmes. « Je suis ravi de redécouvrir mon Génome Vazimba. Sans vraiment savoir pourquoi, je me sens mieux dans ma peau et dans ma tête à présent. J’ai presque envie de vivre comme un Mpanazary. Que faire ? Je suis un chrétien convaincu et tiens à n’y rien changer. Etre à la fois chrétien et mpanazary est-il possible ? »

Honnêtement, à mon sens, oui. Chaque Malagasy, quel que soit son degré de métissage ethnique ou racial, porte indélébilement inscrit au plus profond de ses cellules-souches le Génome Vazimba. En prendre conscience permet de l’activer raisonnablement. Et surtout de comprendre ce quelque chose d’indéfinissable qui nous taraude et qui ressemble à du déterminisme, de l'optimisme teinté de fatalisme. Des réflexes les plus banals aux réflexions les plus subtiles. Qu’il s’agisse de particularité individuelle ou d’habitus à l’échelle de toute la nation malagasy. 

Combien de fois n’a-t-on entendu : « Je ne comprendrai jamais mes compatriotes malgaches ! ». Justement !! Ils ne sont pas Malgaches, francisation absurde de leur identité profonde. Le pire est qu’aucune règle d’expression ne nous impose de dire et d’écrire malgache ou Madagascar. Sauf l’esclavage d’une détestable habitude agréée officiellement par un appareil d’Etat enfanté par une mentalité de « collabo ». Autrement dit, de « rajakom-bazaha »

Il faut arrêter de prendre les Malagasy pour des Malgaches si on veut, un tant soit peu, saisir leurs mécanismes de raisonnement et de fonctionnement. Ce sont des Malagasy.

Les vocables malagasy et malgache génèrent des fréquences vibratoires dissemblables en pensée, à l’écrit et a fortiori, à l’oral. Seul le vocable malagasy est en diapason avec le Génome Vazimba. Penser, écrire et dire malagasy fait résonner le Génome Vazimba qui s’accroît en amplitude à chaque usage. A un point tel que les brumes de notre abêtissement généralisé se disloquent.

A l’inverse, utiliser malgache, son ersatz colonial, fige et emprisonne cette fréquence primordiale de référence originelle. Cela nous rend bêtes, imbéciles et avachis.  Cette audacieuse assertion est certainement vérifiable scientifiquement avec un outillage adéquat. Avis aux amateurs.

En attendant, voici une expérience que tout le monde peut faire. Employez même dans la langue de Molière les mots Malagasy et Madagasikara, en lieu et place de Malgache et Madagascar. Vous en verrez progressivement les meilleurs effets  par et sur vous-mêmes. Il suffit de surveiller le langage, c’est le cas de le dire, et de procéder à la constatation. Cela va se jouer dans des détails qui s’accumuleront progressivement pour atteindre une importance exponentielle capable de transformer positivement en profondeur certaines situations jugées lamentablement inertes.

Soignée de cette manière, notre aliénation culturelle commencera immanquablement à se désagréger. Exprimé avec attention et conscience rien qu’au contrôle de l’usage de ces mots-clés primordiaux, notre potentiel identitaire ira jusqu’à ébranler les bases de l’oligarchie nationale née des alliances contre-productives contractées et entretenues depuis la période coloniale.

Parlons-nous tout le temps du besoin vital de changer de mentalité ? Et pestons-nous à longueur de journée contre les minorités prédatrices de ce pays ? 

Disons désormais exclusivement Malagasy et Madagasikara. Banissons de notre vocabulaire Malgache et Madagascar. Et une révolution s’opérera. Elle débutera dans notre subconscient pour déferler, plus tôt que nous ne l’escomptons, dans les actualités quotidiennes.


Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey.

Mpanazary ou Maître

Mpanazary ? Ce mot, rarement entendu sauf dans certains sous-groupes culturels aussi particuliers que les cercles hermétiques ésotériques sihanaka, par exemple, mérite désormais une authentique remise à jour. Les Mpanazary, subtils connaisseurs de leurs biotopes, sont connus entre autres prouesses pour faire tomber la pluie. Agissant de concert, à chacun d’eux s’attribue un élément, tel le vent, et un point géographique donné. Les résultats obtenus comme faire tomber la pluie à un moment précis sont des œuvres collectives au bénéfice de la population rizicole.

Jamais ils ne monnayeront cette latitude d’agir en harmonie avec dame nature. Ils disposent de leurs propres techniques pour décrypter, capter et restituer les énergies vitales. Ni mpisikidy, ni mpanandro, stades qu’ils auraient éventuellement franchis durant leur apprentissage selon leur propre vouloir sans pourtant y avoir été nullement obligés, ils sont en eux-mêmes leurs propres temples.


Malgré certaines codifications rituelles jugées nécessaires à des fins exotériques afin d’associer les communautés d’appartenance et de référence aux causes sociétales, telles les manifestations publiques de requête préopératoire et de réjouissance postopératoire, le rôle des Mpanazary se limite au symbolisme sans déborder vers le ritualisme. D’ailleurs, les fonctions sont cloisonnées et hiérarchisées conformément à des statuts bien définis dans le système normatif en vigueur.


Aussi, contrairement aux autres officiants affectés aux cérémonials traditionnels, le Mpanazary œuvre-t-il surtout dans la discrétion. Voire, dans l’intimité du silence. Celle du « Salanitra » qui appelle à la conciliation des forces vitales en présence et à l’équilibre des contraires, condition indispensable de la reproduction au sein de l’univers.

 Le Mpanazary a donc mission de rendre fécond, à son niveau et dans la limite de ses possibilités d’intervention, l’acte majeur de la procréation universelle. Telle est sa logique qui se débusque d’ailleurs dans le signifié de son appellation. Mpanazary, celui qui harmonise la création. Voilà pourquoi il peut se traduire poétiquement par Jardinier de l’univers.

En simplifiant au maximum jusqu’à se délester de toute cette architecture idéologique, on peut avancer la conception suivante. Mpanazary est celui ou celle qui s’attache au murmure de sa propre conscience pour en appliquer minutieusement les directives. Ainsi réduit à sa simple expression éthique, devient-il à la portée de tout le monde !

Mais curieusement, même expliqué de cette manière, le concept semble gêner certaines sensibilités. Principalement chrétiennes. Du coup, hésite-t-on à l’adopter. Plutôt que quelconque prêtre, le Mpanazary est un maître. La prêtrise, dans son sens le plus large, n’est pas de son ressort dans la vision du monde malagasy traditionnaliste.

Mais la maîtrise, oui. A commencer par sa propre maîtrise de lui-même. Sinon, il n’aurait nulle prérogative d’intercéder au sein de la cosmogonie. Toute imprécise appréciation de la structuration des courants vitaux lui serait personnellement nuisible, sans parler des éventuelles conséquences pour autrui. Sa meilleure alternative consiste donc à cultiver incessamment la justesse, et rien que la justesse. Tel un authentique Maître.

Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey.

La Vie des Maîtres

Afin d’aider les chrétiens à déterminer si leur conviction religieuse est compatible avec le concept de Mpanazary, nous préférons faire appel à l’ouvrage « La Vie des Maîtres ». Aux lecteurs concernés d’établir leurs propres liaisons logiques et d’en tirer conclusion.

 Extraits, début de citation.

« Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme, de tout votre esprit, de toute votre force, et de toute votre pensée. » Maintenant descendez au plus profond de votre âme, sans préjugé, sans crainte, et sans incrédulité, avec un cœur joyeux, libre, et reconnaissant, sachant que les choses dont vous avez besoin vous appartiennent déjà.

Le secret consiste à se mettre consciemment à l’unisson avec Dieu. Il faut ensuite s’y maintenir sans dévier d’une ligne, quand bien même le monde entier s’y opposerait. Jésus disait : « De moi-même, je ne puis rien faire. Le Père qui habite en moi fait seul le travail. » Ayez foi en Dieu. Ne doutez pas, ne craignez pas. Souvenez-vous qu’il n’y a pas de limite à la puissance de Dieu. « Toutes choses sont possibles ».

En formulant votre demande, employez des mots positifs. Rien n’existe que l’état de perfection souhaité. Ensuite, placez dans votre âme la graine d’idée parfaite à l’exclusion de toute autre. Demandez à manifester la santé et non à être guéris de la maladie. Priez pour exprimer l’harmonie et réaliser l’abondance, et non pour être délivrés de l’inharmonie, de la misère, et des limitations. Rejetez ces dernières comme de vieux vêtements. Ce sont de vieilles affaires, les seules dont vous n’ayez plus besoin. Vous pouvez vous en débarrasser joyeusement. Ne tournez même pas la tête pour les regarder. Elles sont oubliées, pardonnées, retournées à la poussière d’où elles venaient. Elles n’existent pas. Tous les espaces qui paraissent vides autour de vous, remplissez-les de la pensée de Dieu, le Bien infini.

Ensuite, rappelez-vous que la parole est une graine. Il faut qu’elle croisse. Quant à savoir où, quand, et comment, c’est l’affaire de Dieu. A vous, il appartient seulement de dire ce qu’il vous faut, et de donner des bénédictions en sachant qu’à l’instant où vous avez demandé, vous avez reçu. Tous les détails d’exécution du travail concernent le Père. Rappelez-vous que lui seul fait le travail. Remplissez fidèlement votre rôle, et laissez le sien à Dieu en ayant foi en lui. Demandez, affirmez, tournez-vous vers Dieu pour vos besoins, et ensuite recevez de lui l’accomplissement.

Conservez toujours dans l’esprit la pensée de l’abondance de Dieu. Si une autre pensée s’introduit, remplacez-la par celle-là, et bénissez cette abondance. Si besoin est, remerciez continuellement de ce que le travail se fait. Ne revenez pas sur votre demande. Contentez- vous de bénir et de remercier pour l’exécution du travail, pour l’opération de Dieu en vous, et pour la réception de ce que vous désirez, car vous désirez exclusivement le bien pour le répandre autour de vous. Que ceci se passe dans le silence et le secret, et votre Père qui voit le secret des âmes vous récompensera publiquement.

Quand vous aurez complété la démonstration, le temps ainsi employé vous apparaîtra comme l’un de vos plus grands trésors et vous aurez prouvé l’existence de la loi. Vous connaitrez la puissance de votre parole lorsqu’elle est prononcée avec foi et bénédiction. Souvenez-vous que Dieu a perfectionné ses plans parfaits. Il répand continuellement sur nous avec générosité et amour le bien et toutes les bonnes choses que nous pouvons désirer. Il répète : « Eprouvez-moi, vous verrez bien si je n’ouvre pas les bénédictions en tel nombre que la place fait défaut pour les recevoir. »

Fin de citation.

« La Vie des Maîtres » par Baird T. SPALDING, Collection J’ai lu, Editions Laffont, pp. 161-162



Peinture sur mur et crédit photo: Vahömbey.





4 commentaires:

Silas a dit…

"Des réflexes les plus banaux aux réflexions les plus subtiles"

banal (pluriel en banals dans le sens d'« ordinaire » et en banaux dans le sens de « relatif au ban »)

J'effectue la lecture e votre article, fort intéressant au demeurant... bien à vous !

VahÖmbey a dit…

Bien vu. Merci d'avoir relevé. C'est désormais corrigé.

Silas a dit…

Petite remarque après avoir lu l'entier de votre article :

Juste dommage que vous érigiez d'entrée en référence l'ouvrage Monsieur Spalding, lequel fait appel à notre noblesse intérieure, soit, mais pour y mêler une fois que notre coeur est bien ouvert des notions sournoises, telles qu'un racisme (la race blanche/juive est supérieure) un élitisme crasses (seule la connaissance vous rend immortel, alors que c'est d'Eternité qu'il s'agit.) cela, je ne peux le cautionner.

Le mot de séduction que vous employé est tout à fait approprié ("...découvert ce livre de la plus séduisante des manières.") à ce genre de doctrine, qui ne l'oublions pas a, elle aussi (paradoxalement) grandement contribué à asservir les peuples premiers... Affligeant, quand ils suffit d'effeuiller quelques pages de la Vie des Maîtres, pour s'apercevoir que dans le discours de ce pseudo- théosophe, on trouve tout et son contraire...

Ne soyez pas froissé de ma sévérité, à l'égard de Monsieur Spalding (et de ses émules), mais comment ce fait-il qu'un discours qui mette en avant l'autonomie spirituelle individuelle, et l'égalité de tous les vivants au sein du Vivant, produise dans les faits une doctrine élitiste et raciste ?!... les doctrines qui nous parviennent des USA sont frelatées à souhait !

Ceci dit, la Rome papale, ne vaut guère mieux...

Ce qui me fascine c'est que Madagasikara soit restée quasi-vierge jusqu'aux environs du 10ème siècle, alors que tout le Pacifique était déjà peuplé il y a plus de 100'000 ans !!!...

Mon intuition est qu'elle soit demeurée "fady" très longtemps pour des raisons qui me sont inconnues...

Bien à vous !

Silas a dit…

Manao ahaona Tompoko,

Bonjour/Bonsoir,

Manao ahoana ny fahasalamanareo ?

Hum,... n'ayant pas de retour, j'espère ne pas vous avoir trop froissé à propos des écrits de Monsieur Spalding...

Dans tous les cas, vous avez ma meilleure considération !

Chris.